oomph_glaubelibetod.jpg Après l'excellent Wahrheit oder pflicht, Oomph! revient avec un GlaubeLiebeTod aux titres lissés, délaissant quelque peu les grosses amorces métalliques et les claques de l'album précédent. Continuant dans la même veine lyrique, tous les textes sont en allemand, Oomph! abondonne cependant la grosse artillerie pour y placer des titres plus ouverts et légers, le single "Gott ist ein popstar" en est l'exemple même, sur son fond sonore électro à lalimite du dancefloor et d'EBM, Oomph! y découvre les joies des titres FM, refrain formaté et mélodies faciles. Ne sautons pas aux conclusions faciles, Oomph! ouvre ici son univers musical, lui donne de nouvelles frontières, comme sur le western qui se déroule au cours de "Die schlinge", son harmonica et son simili-banjo, ou sur "Das letze streichholz", titre fluide aux couplets tricottés avec attention, chant calme et accrocheur, avec sa mélodie introductrice hypnotique vrillant lesoreilles, Crap et Flux troquant ici leurs guitares guerrières pour des parties raides et atmosphèriques.
Sur "Träumst du", Oomph! retrouve sa verve originale, celle qui a traversé le temps depuis Unrein, avec des riffs solides et furieux. Glaube, liebe, tod est le programme explicite de GlaubeLiebeTod. Des textes sur des sujets comme la religion avec "Gott ist ein popstar" ou la pédophilie sur "Das letze steichholz". Des titres vivants, exultant, vibrant comme "Dreh dich nicht um" avec son beat addictif, le merveilleux "Eine frau spricht im schalf" avec son piano et surtout son synthé qui parsème le morceau, ou "Mein schatz" avec ses guitares insisives, insistantes, pilonnant le spectre sonore. Dernier élément du programme, des titres mortels et percutant aux racines du mal avec "Zuviel liebe kann dich töten" et son synthé grouillant, le subversif "Land in sicht" et son riff de guitare dégoulinant, lent, gras et orgasmique, et l'explicite "Tanz in den Tod".
Oomph! livre un album plutôt varié mais à l'approche subtile à négocier, des titres introducteurs pas forcément attractifs, un peu trop lissés ou trop pop, mais également des titres condensés, aux confins indus, furieux, et servis soit par des samples ou des synthés aux enveloppes sonores grouillantes (le bouillant "Zuviel liebe kann dich töten" par exemple) ou par des guitares chargées à bloc ("Mein schatz" mérite tellement de monter le son).