Si Frédo Roman en dit beaucoup dans ses textes au vitriol, il reste en revanche beaucoup plus discrêt sur sa vie privée. A l'écoute de Road movie en béquilles, son accent marqué traduira juste son origine (toulousaine). On apprendra aussi qu'il est le frère d'un ancien Diabologum, Richard Roman, avec lequel il se produit sur scène. Produit par Arnaud Michniak, ancien-Diabologum et membre de Programme, son premier album, Road movie en béquilles, est sorti en septembre 2005.

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En grande fan de rap que j'ai été dans ma jeunesse (j'assume, j'assume), j'ai toujours un malin plaisir à découvrir un artiste qui redore le blason du hip-hop français. TTC, les Svinkels, le Klub des Loosers, Programme, chacun avec leur vision propre du rap, sont de ceux-là. Nonstop vient aujourd'hui s'ajouter à cette liste très fermée, notamment, et surtout, parce que sa musique dépasse largement le cadre du hip-hop et peut aussi bien toucher un amateur de rap ou de rock, que de musiques électroniques.
Par ses textes d'abord, durs, tranchants, sortis d'un cerveau marqué au fer blanc. Frédo Roman, en poète urbain, a trempé sa plume dans l'acide et donne une vision cynique hallucinée et désabusée du monde, comme sortie d'un film d'horreur. J'étais persuadé qu'en enfonçant des piles dans un mort-né, on pouvait le réparer, qu'en arrachant une boucle d'oreille, on pouvait faire sauter une tête hurle-t-il avec son accent toulousain assumé dans "On me dit jamais rien à moi". Toujours sur le fil, entre humour noir ("Idiot cherche village"), vision morbide et désabusée ("Ca m'arrive"), Nonstop dépeint un monde comme gribouillé au stylo noir, roi dans l'art de décrire des images mentales qui dérangent.
Dans une interview, Frédo Roman livre qu'il tire son nom de Nonstop du fait qu'il lui arrive de ne pas dormir pendant plusieurs jours. A entendre ses textes, on imagine aisément ses rêves, à l'image de la pochette de son album, morbide et cauchemardesque. L'accompagnement musical de ses morceaux, mélange de rythmique rap et de déflagration rock et techno, accentue cette atmosphère lourde et pesante.
Le fait que l'album ait été produit par Arnaud Michniak de Programme apparaît ainsi comme une évidence. Sa collaboration avec Richard Roman à la basse (son frère) et de Den's Degiovanni de Diabologum comme une association logique, leur musique donnant vie à l'imagination débridée de Frédo Roman.

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