[no one is innocent] nous arrive en pleine tronche en 1994 avec un hit absolu "La peau", supporté par certains médias, quelques uns, jaloux, diront que c'est un groupe préfabriqué qui ne vivra que le temps de son titre phare. Mais ce groupe car ils forment un vrai groupe va perdurer et va passer de la fusion à l'indus avec un putain de 2ème album. Ils, c'est Kemar (chant), Jérôme (basse), Thierry (batterie), Paul, remplacé par David pour Utopia (guitare), et enfin Spagg (sample, ex-Treponem Pal) arrivé après le premier opus pour renforcer l'effectif et faire évoluer la musique des noone en y ammenant ses machines.
Donc Noone (ou Nowan), c'est pas que du marketing, d'ailleurs Kmar déclarait à Presto! (Fév. 97) : "On a bien rigolé avec cette histoire de groupe monté, alors qu'on faisait ce qu'on voulait avec les maisons de disques." Un groupe qui écrit des textes, des musiques et qui a su formidablement évoluer.
Que dire sur eux à part que, si vous n'êtes pas au courant, [no one is innocent] est un groupe engagé. Ils ont des idées et les défendent et en gros c'est : "les politiques n'ont plus que le pouvoir de nuire et de ralentir les mutations..." phrase de Maurice Dantec, auteur incontournable de la série noire, qui se lie d'amitié avec le groupe et participe comme 6ème membre de Noone à Utopia.
L'histoire des Noone qui avait commencé au début des années 90, se termine en octobre 98. Kmar a rejoint l'ancien bassiste de Portobello Bones (Jérémy) pour bosser sur un nouveau projet, plutôt indus appelé Manta 1000 et enchaînera ensuite en "solo" sur Kemar. Les autres forment Spor avec d'autres comparses, nous reste leurs deux albums incontournables.
2004 : Kemar remonte un groupe avec le même nom et lance Revolution.com...
Aprés une série de concerts, un album et un DVD live, retour en studio pour que sorte Gazoline en mars 2007.
Fin janvier, l'album Drugstore sort au format numérique, une semaine avant sa sortie physique (le 1er février).
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Liens pour No One Is Innocent
- no one is innocent: site de fans
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- nooneisinnocent.net: site officiel
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No One Is Innocent discographie sélective
lp :
Ennemis
...
lp :
Frankenstein
...
ep :
Propaganda
...
lp :
Drugstore
...
lp :
Gazoline
...
dvd :
Siempre de suerte
...
live :
Suerte
...
Liens Internet
- Tomypunk : webzine punk emo ska punk
- Lords of Rock : webzine pop rock suisse
- agenda-concert.com : L'agenda des concerts
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Review Concert : No One Is Innocent, no one live à Calais (oct. 2004)
Review Concert : No One Is Innocent, no one is innocent aux tympans félés
Interview : No One Is Innocent, Frankinsterview (mars 2018)
Interview : No One Is Innocent, No one is interview (sept. 2015)
No One Is Innocent / Magazine > Mag #20
20 ans pour No One Is Innocent, 20 numéros pour le W-Fenec version Mag digital (sinon, on se rapproche doucement de nos 20 ans aussi) avec donc une interview de Kémar qui ne fait pas que de la Propaganda mais aussi des interviews de Therapy?, Dirty Shirt, Wheelfall, Watertank, Shiko Shiko, un peu de temps de parole donné à Solar Flare Records et à La Malterie. Parmi les nombreuses chroniques, tu retrouveras les dernières sorties de Hangman's Chair, The ARRS, Vesperine, Revok, General Lee, Zuul Fx, Membrane, Refused, Enablers, The Prestige, Kid Francescoli, Talia, Tank, And So I Watch You From Afar, ACOD..., des reportages sur les festivals de l'été (Dour, Xtreme Fest, Motocultor Fest), une grosse vingtaine de chroniques plus courtes avec notre avis sur les albums de Crazy Town, L'Objet, Dance to the End, Pro-Pain, Alabasterds, Smash Hit Combo, Kill Me This Monday, Defeater, Ina-Ich, Asian Dub Foundation, Porn, Bullet For My Valentine mais aussi un coup d'oeil dans le rétro (l'album qui tuait tout il y a 10 ans, c'était celui de ...)...
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Interview : No One Is Innocent, interview de Kemar (oct 2004)
No One Is Innocent / Chronique LP > Ennemis
Le souci quand t'es fan d'un groupe, c'est que tu en veux toujours plus. Je suis fan de No One Is Innocent et j'en suis d'autant plus exigeant. Et j'ai beau écouter et réécouter ce Ennemis, je n'y retrouve pas la qualité du grand frère Frankenstein. Et si le combo a fait sa force et construit sa renommée sur les mêmes éléments (la rage, les gros riffs, les textes engagés...) depuis ses débuts, ici, j'ai l'impression qu'ils ont confondu "fond de commerce" et "fond de tiroir", bon nombre d'enchaînements, de sons et même de paroles ne sont que recyclés d'anciennes productions. L'économie circulaire a du bon à condition de ne pas tourner en rond, là, dès "Dobermann" on a un mélange d'idées à la Utopia ainsi que la présence d'un chien et quelques lignes qui ne sont pas sans faire écho à "Doggy dead" (Parce que la Résistance emmerde la haine nationale vs La jeunesse emmerde le front national). Ce premier titre aux références qui me semblent évidentes à provoquer un biais de confirmation, j'ai ensuite trouvé d'autres similitudes tout au long de l'album, notamment par les thèmes évoqués (l'anticapitalisme, la propagande, les dérives d'internet...), tous déjà traités par le passé. Bien entendu, No One Is Innocent a toujours puisé ses textes dans l'actualité et dans ce registre, qu'ils écrivent sur la répression contre les Gilets Jaunes ("Forces du désordre", un des meilleurs morceaux) ou s'insurgent contre les mesures en temps de pandémie ("Bulldozer", "Aux armes aux décibels"), c'est une évidence, qu'ils reviennent encore avec "We are big brother" ou "Humiliation" sur des sujets largement traités (Revolution.com, Gazoline...), ça me chagrine un peu. Ces deux titres ont des constructions assez "basiques", plutôt rock pour le premier, davantage punk pour le deuxième, mais pas vraiment "industriel" alors que là encore, c'est dans cet esprit que je préfère les No One.
Le fan est souvent dur avec son objet d'adoration, j'en suis à réclamer à un de mes groupes préférés de ne pas faire ce qu'ils ont toujours fait, soit je deviens fou, soit je vieillis, ce qui est certain c'est que je vais attendre le live pour parfaire mon idée sur ce nouvel album parce que certains morceaux prendront forcément une dimension bien plus impressionnante en live ("La caste", "Les hyènes de l'info", "Polit Blitzkrieg"), des compositions déjà assez percutantes mais pas forcément bien entourées. Je vais laisser le live et le temps faire son œuvre pour savoir où placer Ennemis dans mon "top" personnel mais pour l'heure, à part Drugstore, je ne vois quel opus ce petit nouveau pourrait surpasser.
No One Is Innocent / Chronique LP > Frankenstein
L'actualité avait remis No One Is Innocent sur de bons rails avec Propaganda, ce Frankenstein qui déboule deux ans plus tard profite clairement de la dynamique tant les deux albums se ressemblent, faisant tous deux de jolis ponts avec le passé du No One "historique" marchant sur les traces d'Henry serial killer (pour presque citer "Desperado"). Ce nouvel opus contient donc tout ce qu'on attend d'un bon album de la bande de Kemar.
A commencer par un putain de son qui donne toute sa puissance aux rythmiques, tout leur tranchant aux guitares et une force de percussion importante au chant. A la manœuvre derrière la console, on retrouve de nouveau Fred Duquesne (Mass Hysteria, The ARRS, Ultra Vomit, Eths) qui n'a plus à faire ses preuves et Ted Jensen qui s'est occupé du mastering (les bandes de Gojira, Alice in Chains, Deftones, Pantera... sont aussi passées par chez lui). Une prod qui sied autant aux titres les plus punchy ("A la gloire du marché", "Ali (king of the ring)","Teenage demo"...) qu'à ceux qui jouent davantage avec les mélodies ("Les revenants", "Madking", "Nous sommes la nuit"...). Autre constante, les textes engagés contre l'interventionnisme écervelé ("Frankenstein"), le capitalisme outrancier ("A la gloire du marché"), pour la liberté de penser autrement ("Nous sommes la nuit") et la facilité à traiter de personnalités particulières. A cette galerie de portraits qui compte déjà "Henry, serial killer", "Massoud" ou "Johnny Rotten" (très clairement puisque des titres portent leurs noms) mais aussi Pinochet, Neruda et d'autres (dans quelques passages), No One Is Innocent ajoute un superbe titre en hommage à Mohamed Ali. Sur "Ali (king of the ring)", certains pourraient découvrir que le boxeur n'était pas que le Greatest sur le ring mais un porte-parole du pacifisme et un ardent défenseur de l'égalité des droits. Côté politique, l'arrivée de Trump donne également quelques idées, notamment sur "What the fuck", en partie en anglais donc où les premières Trumperies tissent un texte bien ficelé où le slogan de campagne devient "Make America insane again". C'est également devenu une habitude, No One Is Innocent nous livre une reprise, après Bérurier Noir, Depeche Mode ou The Clash, c'est Black Sabbath qui a cette année les honneurs avec leur mythique "Paranoid", même si le morceau a bientôt 50 ans, il est indémodable et si la version qu'en donne Shanka est assez proche de l'original dans l'idée, les petits bidouillages et le traitement des guitares lui donnent un sacré coup de jeune.
A la fois varié dans ses thèmes, ses sonorités, ses rythmes et très équilibré, ce Frankenstein coche toutes les cases du cahier des charges du fan de No One Is Innocent que je suis, le groupe répond une fois de plus à certaines attentes, affrontant 2018 sans oublier d'où il vient et sachant tout à fait où il va. Même si la posture du mouton n'est certainement pas ce qu'ils nous enseignent, je les suis.
No One Is Innocent / Chronique DVD > Barricades live
13 mai, 6 mois après le 13 novembre, No One Is Innocent offre un double CD et DVD intitulé Barricades live histoire de montrer qu'ils montent toujours au front, qu'ils tiendront coûte que coûte sur cette putain de barricade qu'il faut ériger contre la haine, l'intolérance et la connerie humaine, une barricade synonyme d'amour, de joie, de partage, un ultime rempart face à la terreur qui renverse le sang chez nous comme partout dans le monde. Un DVD enregistré à Paris, à La Cigale, celle qui chante tout l'été, le 30 novembre, à peine deux semaines après l'inimaginable, à un moment où nombreux étaient encore muets face à l'horreur. Mais comme l'annonce Shanka dés le début du concert, sa guitare est plus forte que toutes les armes, c'est devenu un symbole de liberté et plutôt que le silence, Paris va faire du bruit.
"Drones", "Silencio", "Barricades", "Kids are on the run", les quatre premiers titres sont issus de Propaganda, le meilleur révélateur d'un album, c'est le live, avec ce début de show brûlant, No One Is Innocent confirme ce qu'on pensait de ce nouvel opus, ils sont bel et bien de retour pour mettre le feu... Rouge, orange, blanche, les lumières sont dans cet esprit de braise et quand claque le bleu pour jouer aux ombres chinoises, l'effet est assez réussi. Sur "Kids are on the run", le premier invité de la soirée arrive avec sa guitare, c'est Nikko (Dolly, Manu mais aussi Eiffel) qui répond à Shanka à coup de notes bien envoyées. A peine le temps d'applaudir que le sample de "Nomenklatura" remplit l'atmosphère, des samples assez peu présents dans l'ensemble (tant pis pour les fans, comme moi, d'Utopia) mais qui font toujours leur petit effet, le public trépignant en témoigne... Fred est venu lui aussi, l'ex-Hertz and Silence (mais aussi Treponem Pal, Demians, Ina-Ich...) est un peu à la maison étant donné qu'il a plusieurs fois "dépanné" les No One, ses gros riffs, il les connaît donc par cœur... Les caméras sont partout, l'image est ultra léchée, le son est propre et puissant, le montage est dynamique sans pour autant donner le mal de mer, côté technique, c'est du très haut niveau mais c'est devenu la norme donc on ne s'en étonnera pas... Pas plus que l'excellent amalgame des titres les plus récents ("Putain si ça revient", "Holy fire", "Massoud", "20 ans", "Djihad propaganda") avec d'autres plus ou moins anciens ("Revolution.com", "Johnny Rotten" auquel Shanka enchaîne un solo, "Gazoline", "Chile"...). Un concert de No One Is Innocent répond invariablement à quelques exigences comme celles de faire monter un peu de public (sur "Drugs") ou de jouer "La peau", ici pas question de clore le spectacle avec leur tube alors ils l'envoient dans le rappel après un très beau "Djihad propaganda" et les remerciements au crew. Le public est aux anges, nous aussi, et l'état de grâce se poursuit (avec "Gasoline" où la batterie est assurée par Yann et mon "Chile" adoré) jusqu'à une redescente brutale sur Terre et la réalité, celle des attentats et du soutien qu'il faut apporter à Charlie et aux victimes. Ce sont des survivants, des combattants de la liberté, des hommes et des femmes courageux qui prennent alors le micro pour un autre texte émouvant avant que la sueur et les riffs viennent encore inonder la salle parisienne qui peut également applaudir Niko, chanteur des Tagada Jones, et Fred (ex-Watcha, Mass Hysteria mais aussi leur producteur). Face à eux, faut faire front. Charlie parle-moi encore. Restons unis sur la barricade.
En bonus, tu as donc les deux CDs du live, les clips de "Silencio" (celui capté en studio) et "Charlie" (magnifique animation qui compile les meilleures caricatures qui défendent la liberté d'expression) et l'incontournable documentaire. "Dans la peau de Propaganda" revient sur la conception du dernier album en 25 minutes avec les principaux intéressés et des images captées un peu partout. De l'intégration de Popy au fignolage du DVD, on découvre l'écriture des textes avec Manu, l'élaboration et la progression dans les démos, le studio (et sa dose de travail !), le Stade de France avec AC/DC, la soirée du 13 novembre, le concert de La Cigale... Tu l'as compris, ce Barricades live est indispensable.
No One Is Innocent / Chronique LP > Propaganda
No One Is Innocent est un groupe réactif et c'est quand les sujets sont les plus graves que Kémar excelle. On avait pu s'en rendre compte avec "La peau" ou sur Utopia, et au travers de Gazoline avec la nouvelle mouture du combo qui m'avait passablement ennuyé avec Drugstore. En 2015, le climat mondial est au terrorisme et à la résurgence de masses fascisantes qui pensent que leurs problèmes sont causés par les autres... On sent un No One Is Innocent impliqué, prêt à en découdre avec les idées comme avec les riffs, Propaganda renoue avec leur glorieux passé au propre ("20 ans") comme au figuré. Welcome back.
"Nous sommes tous Charlie" clame Paris et le Monde entier début janvier, "des cartouches d'encre contre les munitions (...) face à eux faut faire front", les slogans claquent, les mots de Zapata repris par Charb servent de texte pour que le message passe et repasse "je préfère mourir debout que vivre à genoux". Comme les textes, les guitares sont ciselées et la rythmique tabasse, aux oubliettes les sons électro surproduits du Drugstore, on laisse la place à la basse ("Silencio"), aux distos, aux frappes sèches et à un Kemar qui reprend les rènes pour traiter des sujets chauds du moment : peur globale et embrigadement explosif sur "Djihad Propaganda", les idées brunes de la sirène/hyène "Putain si ça revient", surveillance et destruction à distance avec "Drones". Et quand, le leader charismatique du groupe se fait davantage poète ("Silencio"), c'est pour tacler une présidence inopérante malgré les beaux discours... Même si c'est très agréable à écouter, son rayon, ça reste l'action et rien de tel qu'une punchline en anglais pour faire bouger même si l'essentiel reste compréhensible par tous les francophones ("Barricades", "Kids are on the run"). Pour ceux qui ne sont pas attentifs aux textes (sérieusement ?), pour bouger, il suffit de suivre les coups de baguette et de médiator parce que ça ne rigole pas et ça enquille les riffs saturés sans perdre le groove qui est aussi une de leur marque de fabrique. Quand ça se calme, comme sur "Massoud" (encore un révolutionnaire à l'honneur), on se rapproche musicalement d'un "Autobähn babies" et donc mon Graal Utopia... C'est d'ailleurs un titre ("Nomenklatura") de mon album fétiche que No One Is Innocent était venu jouer à Nulle Part Ailleurs, on retrouve le lancement d'Antoine de Caunes qui bouffe un peu leur nom pour célébrer leurs "20 ans" (un peu plus même). Dans ce titre, le groupe se met en scène (comme le faisait Silmarils ou le fait encore Mass Hysteria), se rappelant son histoire pour constater que les thèmes du début des années 90 n'ont pas forcément changé, le racisme ambiant fait toujours des ravages (de "La peau" à "Un nouveau Scottsboro") et il reste donc des chansons à écrire pour les générations qui n'ont pas encore compris qu'on habitait la même planète...
Un dernier titre punk-défouloir en anglais (chanté par Shanka entre deux alarmes) qui dénote un peu et No One Is Innocent range les guitares et le micro... Pour mieux les ressortir dans tous les coins de l'hexagone où ils mettront le feu. Putain que ça fait du bien.
No One Is Innocent / Chronique LP > Drugstore
Quelle déception ! N'y allons pas par quatre chemins, ce nouvel album de No One Is Innocent vient ternir une discographie jusque là sans faille. On pouvait s'interroger sur les raisons qui avaient amené le "groupe" à resurgir du passé par la voix unique de son leader, on pouvait pinailler sur les ressemblances entre Revolution.com et Gazoline, mais au final, on devait bien reconnaître que l'esprit, la force et le talent de No One Is Innocent justifiaient ces derniers albums. Avec ce Drugstore, je rends les armes, certes 2-3 titres oscillent entre le correct et le très bon ("Les opposants" sur un des thèmes chers à Kemar) mais la majorité est d'une mollesse affligeante et surtout quelqu'un a joué avec les effets des grattes et a réussi à les rendre insupportables ! Sur les premières secondes de "Cheri moog", lesdists effets et la nonchalance peuvent passer, on se dit que No One Is Innocent commence doucement pour mieux mettre le feu ensuite... Mais la suite, ce sont de nouveaux des tonnes d'effets sur les guitares de "Drugs", et rebelote avec celles de "Paris" et ça continue encore et encore. A croire qu'un stagiaire du studio a découvert Amplitube et a fait joujou avec toutes les pistes de gratte pour voir comment ça rendait et a enfumé le groupe qui a laissé sortir le disque en l'état. Merde, c'est quoi ce bordel ? Ceux qui voulaient que No One Is Innocent prennent un virage et sortent un peu plus de leur style de prédilection vont être servis, seul souci, ça ne fonctionne pas ! On se fait même chier à l'écoute de "Come on" boursouflé d'effets (oui, encore, je sais mais je ne m'en suis toujours pas remis) et d'un ennui mortel. Même quand on revient sur un terrain connu et maintes fois exploré ("Hurry up (City boys)"), l'énergie et le tranchant ont disparu, la référence à "Johnny Rotten" (leader des Sex Pistols et donc légende vivante du punk) est un peu plus nerveuse mais le feu ne prend toujours pas, No One Is Innocent est "K.O.", en état de mort clinique et pas sûr que ce soient les machines qui puissent aider à quoi que ce soit vu le mal qu'elles viennent de faire.
Je suis No One Is Innocent depuis presque toujours, je suis fan de ce groupe, j'ai accepté ses évolutions mais dès la fin de cet article (qui est proche), je vais sortir Drugstore de mon lecteur et y foutre Utopia histoire de me persuader que No One Is Innocent est immortel et que l'entité survivra à cet album.
No One Is Innocent / Chronique EP > Gazoline
Les premières écoutes de ce Gazoline laissaient un goût étrange de déjà entendu, il faut dire que Revolution.com avait pas mal tourné dans mon lecteur et que ce nouvel opus sonne comme son petit frère presque jumeau... Mélodies similaires, sonorités trés proches, riffs qui se ressemblent énormément, merde ils ont refait le même album ou quoi ? Et puis avec le temps et l'addition des écoutes, Gazoline se démarque de son prédécesseur grâce à des textes très pointus et une belle homogénéité. Revolution.com apparaît davantage comme un album de transition entre l'épisode solo de Kemar et la reformation d'un groupe autour de lui, un groupe dont le nom est un lourd héritage, Gazoline s'appuie sur cette base solide qui avait réglé ses comptes avec le passé pour aller de l'avant.
Et quand No One Is Innocent se remet en marche, regonflé par le live, ça démarre en trombe avec "Liar (machine à rêver)", chant qui attaque, basse/batterie au taquet, guitares qui s'ajoutent pour élever l'ensemble, c'est court mais le moteur est chaud et les excellents titres qui suivent peuvent glisser jusqu'à nos oreilles, les uns aprés les autres, les morceaux défilent, tous très bons et certains encore meilleurs. "Gazoline" qui donne son titre et sa couleur à l'album (encore une jolie pochette signée Laurent Seroussi) traite à nouveau et avec de bons mots de l'impérialisme américain
(Gazoline, belle incendiaire. C'est la jungle en plein désert (...) Parfum de poudre en plein désert. Coule le sang noir de la Terre). No One Is Innocent a toujours défendu ses idées et ne s'est jamais fait prier pour parler politique intérieure, avec "Salut l'artiste", Kemar prend sa plume pour rendre hommage à notre bientôt ex-président en congés à perpet' : Des essais transformés mais pas vraiment pacifiques (...) Le meilleur ami du monde et plein de grands potes en Afrique. Le tempo est calme, on peut lire entre les lignes et apprécier les nombreuses références, le sujet ne change pas mais ça s'accélère un peu avec "La peur" (Si la peur fait bouger, elle fait rarement avancer, ça va être dur mais je sais déjà ceux qui n'auront pas ma voix), une délicate guitare acoustique se fait entendre, elle reviendra charmer nos oreilles de façon plus évidente sur "L'amour de la haine". Une pause qui permet de recharger les accus pour "Les désespérés" et "Exil", titre qui fait parti de mes préférés malgré sa simplicité... Aprés un nouveau break ("Boomerang" et son ambiance particuière), "Police-délice" aurait pu avoir l'honneur (?) de fermer l'opus tant le titre sonne No One Is Innocent, mais non, c'est "Laisse-toi aller" qui a ce privilège (??), les bons jeux de mots font face à des choeurs dispensables mais pas de quoi ternir un album certainement meilleur que le précédent.
No One Is Innocent / Chronique LP > Revolution.com
"Noone se reforme..." On a d'abord cru à une mauvaise blague mais c'était bel et bien vrai... enfin presque car de No One Is Innocent ne reste que le frontman, Kemar batifolait pourtant seul (sous nom médicamenteux ou son prénom) jusque là... Alors forcément, on peut penser que l'appât du gain qu'apporterait le nom qui a marqué la fusion des années 90 en France a du faire son effet chez les maisons de disques... Kemar rachète le nom à ses ex-amis, s'en trouve de nouveaux (K-Mille, Shanka, Julien et Greg) et laisse murir ses compositions au fur et à mesure des répètes et des séances studio. En septembre sort l'album Revolution.com, l'emballage est comme d'habitude très soigné (artwork, livret, site internet "privé"...) et communicatif. Me voilà au moment d'aborder le dur de la chronique, moi, partagé entre mon moi fan inconditionnel d'Utopia et mon moi suspicieux de toutes les MMM (Magouilles Musicales des Majors). Et la balance affective penche du côté : innocents ! Et oui, Kemar n'est pas coupable de nous offrir ce Revolution.com, certes, ce ne sera jamais plus No One Is Innocent mais l'album est de très bonne qualité et quelques éléments chers au groupe sont toujours là. Les ambiances, le soin porté aux tempos et aux samples, les textes engagés et la voix de Kemar chargée d'émotions et d'énergie. L'album ne nous électrisera pas comme Utopia, on relèvera quand même le terrible "Grabuge", le "Tout laisse croire qu'on laisse faire" (qui fait plus penser au son de l'éponyme [No One Is Innocent] croisé avec les idées d'un bon Noir Désir). La force de séduction de cet album, ce sont les paroles de Kemar, si les références culturelles étaient dispersées tels les clochards célestes de la Mexico Way, là elles nous éclatent à la tronche, subtilement mises en scène ("B.O." dans une version bien plus musclée que celle présente sur Prénom Betty), les images défilent sur mon plasma monumental. Les revendications politiques lointaines ("US Festival" mais aussi très proches de nous ("Où étions-nous ?") sont toujours de la partie et c'est avec bonheur qu'on joue avec les mots sur "Revolution.com". Invités de luxe (Tres Manos d'Urban Dance Squad, Boris d'Indochine et M qui jouent tous des parties guitares) et reprise de luxe : une "Personal Jesus" de Depeche Mode très inspirée alors que Marilyn Manson en sort une assez "prévisible". Kemar a réussi son coup, revenir sur le devant de la scène ... médiatique et se faire entendre du plus grand nombre avant de retourner brûler des planches et rallumer les vieilles flammes dans nos coeurs innocents.
En conclusion, je ne peux m'empêcher de relancer ma théorie sur les carrières parallèles de Silmarils et No One Is Innocent, pour les deux groupes, on aura eu un premier album coup de poing servi par un énorme tube, un deuxième très électronique, un passage à vide et un retour avec un CD fusion-rock qui foisonne de bons textes, et moi dans tout ça, je suis toujours accroché...
No One Is Innocent / Chronique EP > No One live aux Eurockéennes
No One Is Innocent est un des meilleurs groupes du monde sur scène. J'ai la chance de les avoir vu et entendu 2 fois, aux Eurockéennes 97 pour commencer, concert incroyable, et aux Tympans Félés 97, concert démentiel.
Pour ceux qui n'étaient pas aux Eurocks en 97, et bien il faut savoir que vous avez raté quelque chose de grand !!! Tant l'édition 97 du festival a été fantastique, faut dire que le plateau était plutôt relevé, allez pour mes meilleurs souvenirs, je vais citer Noir Désir, Mass Hysteria, Placebo, Radiohead, Nada Surf, Smashing Pumpkins, Marcel et son orchestre, Silverchair, Rollins Band, Mad Pop'X, Addict, Live ... Wouaww !!! Quand je disais que vous aviez raté quelquechose ... Bref au milieu de tout cela, on a eu le droit à 45 minutes d'averses torrentielles en plein milieu du set de Noone !!! Kmar et sa troupe, comme les fans n'en ont rien eu à foutre et le concert a été exceptionnel.
Pour ceux qui n'étaient pas là et pour ceux qui y étaient, il y a le [live] des Eurocks, ou en tout cas 5 titres qui montrent l'ambiance de feu qu'il y a eu ce soir-là. "Chile", "Nomenklatura", "Diable", "La peau" et "Doggy dead" "la jeunesse emmerde le front nazional" étant rassemblés sur un Cd offert pour l'achat d'Utopia. Ceux qui l'avaient déjà, se sont débrouillés avec leur charcutier préféré pour se le procurer...(Merci à mon charcutier dunkerquois préféré, Franck).
Parmi les très grands moments sur scène (qui ne sont pas tous sur le CD), il faut retenir le final "la jeunesse emmerde le front national", "Nomenklatura", "La peau", "Invisible", "Radio 101" ou encore l'enchaînement "Ne reste-t-il que la guerre pour tuer le silence" et "Henry, serial-killer".
J'allais oublier un truc trop mortel !!! Le "journaliste" (???) de l'Est Républicain, le journal régional qui couvre les Eurockéennes a écrit que les No One n'avait pas été "entièrement convaincant, en raison d'une petite partie vocale en play-back", info qu'il tient du grand Philippe Manoeuvre en personne, ce dernier a du bien se foutre de sa gueule quand il a vu qu'il l'avait cru !!! Confondre la voix de Maurice Dantec avec celle de Kmar, c'est quand même balaise. Enfin, ça prouve qu'Eric Chabauty, auteur de l'article, n'y connaît pas grand chose et n'écoute pas forcément les albums avant d'écrire n'importe quoi... Allez pour rigoler encore un peu, je cite la fin du passage : "Circonstance atténuante : Kemar le chanteur était enroué. Il a tout de même bien assuré." C'est Texto, sans déc, dans l'Est Républicain du 6 juillet 1997 (je suis d'ailleurs à la une...).
No One Is Innocent / Chronique LP > Utopia
Notons que la première édition d'Utopia nous est servi dans un somptueux digipak. Mais bon, l'emballage ne fait pas le produit, mais là, l'ensemble est impressionnant. Utopia est le meilleur disque français depuis Tostaky !
"Black garden" marque le retour des noone, et cette fois, ils sont encore plus forts, comme pour leur 1er album, ils mettent d'entrée la barre très haut avec un titre très bien construit et qui fout une pêche grave ! "Invisible", superbe, une montée fantastique qui dure plus d'une minute et le reste du morceau qui reste au sommet, putain, ça prend les tripes, c'est magique. "Chile", j'adore. Leur tournée en Amérique du Sud a ramené de nouvelles raisons de s'insurger. Le texte est superbe, le genre de chansons qui donne envie de descendre dans la rue ! " No queda mas que la Utopia ... Republica". "Nomenklatura", les machines montrent leurs dents, Maurice Dantec entre dans la danse. Une association Dantecsque ! "Radio 101", des paroles, des sons et une incitation à la révolte, à la réaction. Dantec et Noone ont les mêmes idées et les font passer...
"Le poison", encore un très grand moment, la bande de Kmar maîtrise tout, impressionnant.
"Women", les guitares s'énervent à nouveau, elles embrassent la cause des femmes et fracassent le pape et la morale catholique criminelle.
"Amère", retour de la mélodie orientale, cette fois-ci plus électrique. Par dessus, le texte est ma-gni-fi-que, histoire de prouver que même si le message est radical, il peut être bien écrit. En plus, les riffs sont ensorcelants
"Autobähn babies", comme un ange qui voudrait devenir monstre, lancinant, lourd de sens, pesant, excellent...
"2 people", riffs acérés, roulements bien placés, samples nickels, Kmar enragé, c'est Noone quoi.
"Ce que nous savons", retour en force de Maurice Dantec, pour un morceau où l'atmosphère est angoissante, "voici l'homme, le destructeur des mondes est arrivé". Et c'est ce que nous savons... Et c'est ce que nous savons...
"Inside", rythme infernal, fantastique.
"Pinecrest solution", un bar, ultime solution pour s'évader de la dire réalité.
"Neuromatrix", le texte de M. Dantec sur un fond sonore de [no one is innocent] fallait y penser, ils l'ont fait. Le résultat est surprenant.
Ce disque est grandiose, fabuleux.
No One Is Innocent / Chronique LP > [no one is innocent]
"La peau", le titre que tout le monde connaît, titre génial qui réveille le rock français. Ce titre placé au début de l'album rend, pour les auditeurs inattentifs, les autres morceaux un peu ternes. En effet, la furie, du grand canyon au Yémen, ne se retrouve plus de la même façon, ce qui a déçu nombres de fans de La peau. "Genocide", le phrasé rappé des couplets contraste avec le refain asséné à gros coups de guitares. "They learn your love", les quelques notes bien placées valent le long discours, les noone ne produisent pas un rock basique, tant mieux. "Epargne-moi", "le silence qui règne est plus assourdissant". "Henry, serial killer", après une intro intimiste, la machine noone se met en branle, la basse marque le rythme et l'explosion est violente, notamment sur scène... "Rusted faces", calme, je préfère ne rien dire. "Le feu", un hommâge au feu, que les Noone mettent, "and no one, no one, no one". "Ne reste-t-il que la guerre pour tuer le silence ?", la petite mélodie orientale de ce 8ème titre est la grande soeur du 8ème titre de Utopia, "Amère". Variations plus qu'intéressantes sur le même thème. "Another land", on souffle un peu musicalement, mais le discours lui, ne s'essouffle pas, les causes de la guerre et ses atrocités, "just a lovely trip"?. "Beast in the bottle", un titre pas terrible pour les alcoolos... "Nova", du pur Noone de 1994. "Gratitude", cette reprise des Beastie Boys achève l'album, qui dans sa globalité manque peut-être d'homogénéité. "La peau" surclasse ses voisins, et ainsi les dévalorise mais noone démontrera sur la scène la valeur des autres titres.
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