No One Is Innocent - Gazoline Les premières écoutes de ce Gazoline laissaient un goût étrange de déjà entendu, il faut dire que Revolution.com avait pas mal tourné dans mon lecteur et que ce nouvel opus sonne comme son petit frère presque jumeau... Mélodies similaires, sonorités trés proches, riffs qui se ressemblent énormément, merde ils ont refait le même album ou quoi ? Et puis avec le temps et l'addition des écoutes, Gazoline se démarque de son prédécesseur grâce à des textes très pointus et une belle homogénéité. Revolution.com apparaît davantage comme un album de transition entre l'épisode solo de Kemar et la reformation d'un groupe autour de lui, un groupe dont le nom est un lourd héritage, Gazoline s'appuie sur cette base solide qui avait réglé ses comptes avec le passé pour aller de l'avant.
Et quand No One Is Innocent se remet en marche, regonflé par le live, ça démarre en trombe avec "Liar (machine à rêver)", chant qui attaque, basse/batterie au taquet, guitares qui s'ajoutent pour élever l'ensemble, c'est court mais le moteur est chaud et les excellents titres qui suivent peuvent glisser jusqu'à nos oreilles, les uns aprés les autres, les morceaux défilent, tous très bons et certains encore meilleurs. "Gazoline" qui donne son titre et sa couleur à l'album (encore une jolie pochette signée Laurent Seroussi) traite à nouveau et avec de bons mots de l'impérialisme américain
(Gazoline, belle incendiaire. C'est la jungle en plein désert (...) Parfum de poudre en plein désert. Coule le sang noir de la Terre). No One Is Innocent a toujours défendu ses idées et ne s'est jamais fait prier pour parler politique intérieure, avec "Salut l'artiste", Kemar prend sa plume pour rendre hommage à notre bientôt ex-président en congés à perpet' : Des essais transformés mais pas vraiment pacifiques (...) Le meilleur ami du monde et plein de grands potes en Afrique. Le tempo est calme, on peut lire entre les lignes et apprécier les nombreuses références, le sujet ne change pas mais ça s'accélère un peu avec "La peur" (Si la peur fait bouger, elle fait rarement avancer, ça va être dur mais je sais déjà ceux qui n'auront pas ma voix), une délicate guitare acoustique se fait entendre, elle reviendra charmer nos oreilles de façon plus évidente sur "L'amour de la haine". Une pause qui permet de recharger les accus pour "Les désespérés" et "Exil", titre qui fait parti de mes préférés malgré sa simplicité... Aprés un nouveau break ("Boomerang" et son ambiance particuière), "Police-délice" aurait pu avoir l'honneur (?) de fermer l'opus tant le titre sonne No One Is Innocent, mais non, c'est "Laisse-toi aller" qui a ce privilège (??), les bons jeux de mots font face à des choeurs dispensables mais pas de quoi ternir un album certainement meilleur que le précédent.