Il faut croire que Steven Wilson a retrouvé quelques cases libres dans son agenda puisqu'il revient avec un de ses nombreux projets qu'on croyait enterré, No-Man. Avec son comparse Tim Bowness, ils livrent deux titres ultra travaillés qui dépassent chacun le quart d'heure et se découpent en 5 moments qu'il est plus ou moins facile de percevoir. Mélodies pas si froides et claviers ont les honneurs pour ce qui sonne comme un retour en grâce d'une synth-pop jazzy ou une new-wave davantage marquée par l'alternative électro-pop que par les années 80's. Ce qui explique pourquoi la boule à facettes a été décrochée. Sur "Love you to bits (Bits 1-5)", on se fait emporter par les beats, les loops hypnotiques et les incantations (I love you) puis par la guitare de David Kollar pour un solo un peu foutraque. "Love you to pieces (Pieces 1-5)" est un peu plus expérimental, parmi les invités, c'est cette fois le pianiste Adam Holzman qui se signale, il a bossé avec Miles Davis et n'a donc pas eu peur d'affronter les rythmes binaires, les sons étranges et le chant parsemé des Anglais. Au final, si je peux imaginer qu'on ne puisse écrire un tel album "rapidement", il faut bien avouer qu'il ne restera pas longtemps dans les mémoires à moins d'être vraiment très porté sur le binaire synthétique et les expériences.
Publié dans le Mag #41