NIN - Pretty Hate Machine [Réédition] "ll est où exactement l'intérêt de rééditer le Pretty hate machine de Nine Inch Nails au juste, sinon remplir les poches des actionnaires d'UMG ?", la question a sûrement effleuré l'esprit d'un certain nombre de lecteurs... mais que l'on se rassure, ici-aussi. Et puis l'objet, le "précieux", parvient à destination et rien qu'avec le packaging, on se dit quand même qu'on est loin du boîtier cristal basique de la version de 1989. Un élégant digi avec surpack transparent, agrémenté d'un nouvel artwork, légèrement modernisé par rapport à l'édition originelle, un visuel étudié, la grande classe en sommes.
On pose alors le CD dans le lecteur, on appuie sur "play" et on laisse Trent Reznor (aka DIEU) et ses comparses faire fumer les enceintes à coup de "Head like a hole", toujours aussi efficace et explosif que par le passé... mais surtout remasterisé histoire de démontrer qu'après un petit coup de lifting, le Pretty hate machine 2.0 peut encore en mettre plein les tympans là on pouvait se dire que l'original semblait parfois un peu daté. Old-school mais électrisant, limpide et tubesque à souhait, NIN a beau s'être pris deux décennies dans les gencives, il peut encore fait pâlir d'envie les jeunes loups aux dents longues désireux d'occuper le trône du maître.
Du coup, forcément, lorsque "Terrible lie" déboule, on retrouve les sensations déjà procurées par l'exécution du titre en live sur le DVD Beside you in time. Et puis le morceau est une bombe donc bon... 1989-2010 : même combat. Et même si l'époque a bien changé, "Down in it" et "Sin" ont encore largement de quoi carboniser les dance-floors des clubs indus/rock quand le ténébreux "Something I can never have" vient s'immerger dans les tourments de son auteur ; ce avant de faire sauter la banque avec les "Kinda I want to", "The only time" et autres "Ringfinger". Respectant jusque là scrupuleusement le tracklisting du Pretty hate machine original, cette réédition ajoute un petit bonus avec "Get down, make love", cover très "sexuelle" de Queen avec en guest de luxe un certain Al Jourgensen (Ministry). De quoi rendre l'acquisition de cet objet sinon indispensable, au moins difficilement évitable.