nin_things_falling_apart.jpg Si les albums de remixes sont très souvent (sur)taxés de simples opportunités commerciales destinées à faire vibrer le tiroir-caisse (des majors), ce n'est sans doute pas pour rien. On remet plus ou moins ce qui a marché au mépris d'une quelconque inventivité, dénaturant parfois le morceau originel pour le réarranger à l'emporte pièce et servir au final une infâme bouillie sonore qui ne rend ni justice à l'auteur ni au remixeur (du reste souvent habilement dissimulé derrière un vague pseudonyme).
Seizième Halo, Things falling apart, est donc l'album de remixes de The Fragile, disque considéré par beaucoup comme une oeuvre majeure des vingt dernières années et dont il est par conséquent d'autant plus difficile de proposer une relecture/réinterprétation pertinente. Et là, au fil des écoutes, de la découverte à chaque fois un peu plus détaillée des morceaux de ce disque, un petit miracle se produit. Certains titres parviennent non seulement à soutenir la comparaison avec les compositions originales voire à les sublimer. Car pour le coup, Reznor a su s'entourer de quelques pointures du genre, par des tâcherons aux pseudo tendances pour amuser la galerie, non du lourd.
Au programme, Dave "Rave" Ogilvie (Skinny Puppy, Marilyn Manson, Killing Joke, Jakalope.), Adrian Sherwood (producteur et arrangeur connu pour avoir remixé Coldcut, Depeche Mode ou Primal Scream), Alen Moulder, Danny Lohner ou Charlie Clouser, trois membres éminents de la spirale NIN. Des musiciens et producteurs de talent qui se chargent d'apporter leur vision sur des titres comme "Starfuckers, Inc." ou "Where is everybody" quand ce n'est pas Trent Reznor qui remixe lui-même ses propres morceaux, Into the void" devenant ainsi étonnant d'efficacité "Slipping away" et "The Wretched", "The Great Collapse", ou s'amuse à reprendre le "Metal" de Gary Numan. Le résultat, habile et inspiré, dépasse de loin le simple cadre de l'album de remixes de plus, et après avoir connu quelques échecs en la matière, légitime la démarche chez NIN.