nin_halo18_the_hand_that_feeds.jpg Et NIN (ré)inventa le single rock indus dance-floor calibré pour les masses et en même temps, furieusement indépendant. "The Hand that feeds" : une recette simple, solide et d'une efficacité diabolique. Un riff entêtant, une rythmique clinquante, des synthés en mode combustion spontanée, chant sans surprise, tendance simpliste, Reznor fout le feu au dance-floor et fait transpirer les clubbers en mal de sensations fortes. On oublie The Fragile, ici on cause électro-rock industriel qui défoule et qui est surtout parfaitement bien troussé.
Problème, la version CD du maxi empile les remixes signés Rupert Parkes a.k.a Photek, un DJ/producteur anglais qui livre ici un "Straight up mix" bien faiblard et un "Dub mix" absolument infâme. Là, comme régulièrement chez NIN du reste, le concept même de remix pose problème et si certains n'ont aucune utilité artistique, d'autres au contraire peuvent être perçus comme d'habiles relectures des morceaux de Trent Reznor. Mais pas ici. Les réfractaires du remix ont de belles heures devant eux.
On se rattrape de manière assez poussive sur la plage vidéo, le clip (forcément) du morceau-titre, un (micro-)film réalisé à l'économie vraisemblablement avec un budget équivalent au salaire journalier d'un travailleur togolais et qui ne rend pas forcément justice au travail de NIN. A l'inverse de l'excellent clip d'"Only", le single suivant, petit bijou d'inventivité visuelle. Enfin, pour les amateurs de vinyle (et ici, on les comprends), cette édition est sans doute à préférer à la version CD puisqu'elle contient le titre "Home", morceau figurant uniquement sur l'édition "collector" de With teeth. Du rock industriel dans la veine des morceaux de l'album, inspiré, gorgé en arrangements bien sentis et d'une efficacité redoutable. A défaut de mieux, le vinyle est sans doute une bonne acquisition pour compléter sa collection de "Halo".