nine_inch_nails_year_zero_remixed.jpg Y34RZ3R0R3MIX3D, Year zero remixed pour les deux du fond qui ne suivent pas est-il le petit frère de Year zero, une sorte de pont virtuel reliant ce-dernier à sa suite (à venir dans un futur proche...), ou le seul moyen de conclure le contrat liant NIN à Interscope ? A vrai dire, si l'on pose la question, c'est qu'on en connaît déjà la réponse. En sommes, cet un énième album de remixes recèle du bon et du moins bon. Une mise en appétit signée Saul Williams qui, avec "Guns by computer", pose une entame plutôt rugueuse et dopée par un hip-hop indus ravageur, au flow détonnant. On salive en attendant la suite... mais notre appétit féroce va rapidement être remisé au placard. Beaucoup plus calme et délibérément mainstream, Modwheelmood propose une reprise assez mellow et romantique d'un "The great destroyer" (qui n'était pourtant pas un modèle de douceur) pour le coup, chargé en effets superflus, mais qui n'en possède pas moins un certain charme. Mais c'est précisément à ce moment-là que les choses se compliquent. On passe sur les complètement inutiles et ridicules joyeusetés branchées dance-floor (un "My violent heart" malheureusement administré par un die-hard fan choisi par maître Reznor himself..., un "Capital G" tristement putassier et pourtant paru en single 7'' limité au Royaume-Uni mais sans la mention Halo). On essaie de s'attarder sur la relecture "club-like" commise par Ladytron sur "The Beginning of the End", mais rien à faire, la sauce ne prend pas.
A l'heure du plan principal, on préfère déjà penser au dessert pour oublier ce qui vient de nous arriver dans l'assiette. Un comble. Surtout que les choses ne s'arrangent guère sur la nouvelle relecture, un peu paresseuse, de "Survivalism" par Saul Williams, pourtant auteur d'un très bon "tardusted remix", paru justement sur le maxi Survivalism. Heureusement, le cultissime Bill Laswell vient sauver les meubles sur l'efficace et étrange remix de "Vessel" avant que le Kronos Quartet n'exécute un fulgurant "Another version of truth" avec toute la virtuosité qu'on lui connaît. Et si The Faint ne parvient qu'à susciter en ennui poli avec sa version très électro branchouille de "Meet your master", Stephen Morris et Gillian Gilbert (New Order) nous livrent des versions alternatives particulièrement soignées et raffinées de "God given" et "Zero sun" et font de ce Y34RZ3R0R3MIX3D, plus qu'un simple objet de collectionneur. D'autant que l'arrangeur autrichien Fennesz se fend, en guise de dessert, d'une sublime et crépusculaire "In this twilight" revu et corrigé en mode intimiste et dépouillé. En résulte quelques quatorze titres extrêmement variés réorchestrés par une poignée d'artistes venus de tout bord et livrant un résultat finalement assez inégal sinon frugal...