nin_the_day_the_world_went_away.jpg Evidemment, il y avait eu le très bon Further down the spiral et la double VHS Closure (uniquement dispo en import), mais dans l'ensemble, la période qui sépare The downward spiral et ce The day the world went away, premier maxi single de The fragile aura été le plus gros creux de la carrière de Nine Inch Nails. Une absence relative mais qui n'a fait que renforcer le buzz autours de la personne de Trent Reznor et son entourage musical.
Plus que jamais, NIN, c'est avant tout son charismatique leader/ compositeur/ interprète/ arrangeur ; et après un si long silence, les die-hards fans, mais également les autres, comment à sévèrement trépigner d'impatience. Et puis un beau jours d'été 1999 débarque ce nouvel Halo, treizième du nom. Deux titres et une version alternative, quasiment le minimum syndical mais pas du tout artistique. Car d'un point de vue musical, et ce, bien qu'étant antagonistes dans leur forme comme dans leur fond, "The day the world went away" et "Starfucker Inc." sont des tubes. Ambiances tortueuses, lancinantes et labyrinthique, le premier cité oscille entre passages calmes au chant murmuré et crescendo puissants dopés par une mélodie qui vient se visser instantanément dans notre cerveau. Industriel et envoûtant, planant et saturé, "The day the world went away" nous donne à écouter la facette la plus apaisée de Nine Inch Nails.
L'autre facette, c'est justement le second morceau de ce maxi : "Starfuckers, Inc.". Un tube rock indus rageur et ultra bétonné au titre plus qu'explicite. Où comment l'homme et la machine entrent en fusion pour nous servir un cocktail diabolique de musique purement industrielle et d'énergie furieusement rock. Un morceau sur lequel Reznor n'hésite pas à balancer contre les errements d'un système dont il est lui-même au coeur. Comme un rouage délibérement défaillant placé au sein d'une machine à faire du fric qui se désagregera quelques années plus tard, l'homme à tout faire de NIN fait simple, facile d'accès mais terriblement efficace... Dernier acte de ce The day the world went away, une version alternative du titre phare du maxi. A savoir le single en mode "quiet", avec piano et atmosphère feutrée en programme. La preuve incontestable de la richesse d'un morceau conçu pour être adapté à n'importe quelle approche musicale. Mercantile (cela reste un maxi single) mais inexorablement addictif, cet Halo 13 trouve son essence dans cette ambivalence, dans ses paradoxes fascinants qui agitent sans cesse l'oeuvre de Nine Inch Nails.