nin_further_down_the_spiral.jpg On a eu Fixed pour Broken, voici maintenant Further down the spiral, qui reprend le concept de son prédécesseur pour l'adapter à l'album The downward spiral. Pour ceux chez qui l'idée de remixer à tout va d'excellents morceaux provoque une crise d'urticaire, évidemment, ce Halo 10 est sans doute à éviter. Pour les autres, qui apprécient les relectures ambitieuses et icomplexes qui ne dénaturent pas l'objet originel, Further down the spiral sera un peu un modèle du genre. Car étonnamment, et ce malgré les distances évidentes prises avec le matériau original, cet opus de remixes frappera autant l'auditeur par ses qualités artistiques évidentes que son homogénéité. On débute par un remix de "Piggy" produit par Rick Rubin, notamment interprété par le gratteux des Red Hot, Dave Navarro (ben si...) et malgré les quelques doutes de départ, force est de reconnaître que le résultat est plutôt convaincant. Rythmiques catchy, guitares incisives, éléctro-indus rentre-dedans, dans le genre "Piggy (Nothing can stop me now)" c'est plutôt la classe. Vient ensuite la série des "Self destruction...", trois remixes alambiqués à réserver en priorité aux inconditionnels d'indus labyrinthique et ovniesque, aux mordus de beats éléctro épileptiques... Emporté par sa frénésie numérique, NIN s'offre une relecture étonnante et inventive des morceaux de son The downward spiral. Dans la masse, sortent du lot la version "Quiet" du magnifique "Hurt", qui joue la carte de la mélancolique dépressive pendant que le remix "Denial realization" du puissant "Eraser" fonce droit dans la saturation massive. On en prend plein les mirettes un peu façon Ministry (toutes proportions gardées en terme de mur de son quand même) et voilà Further down the spiral solidement placé en orbite géosynchrone avec l'album qui l'a inspiré. Après un décollage réussi, cet opus de remixes laisse l'auditeur scotché dans le siège et dépasse la vitesse de la lumière avec "At the heart of it all". Un remix signé du petit génie Aphex Twin, un "must have" techno-industriel aux beats lourds et distordus qui a lui seul suffit à faire de ce dixième Halo, un objet bien moins anecdotique que la plupart des disques de remixes de groupes phares que l'on peut trouver sur le marché. Du très haut de gamme en somme.