nin_march_of_the_pigs.jpg Il est loin le temps où les disques qui cartonnaient dans les charts étaient foutrement bien foutus. Car quand on rembobine les quinze dernières années musicales, on se rend compte que c'était une sacrée époque, celle des Massive Attack, des Radiohead qui pouvaient vendre des disques par millions, des Nine Inch Nails qui pouvaient tout casser avec un simple maxi 5 titres. Dont 3 sont véritablement des bombes ! Un March of the pigs à double tranchant. Un objet décliné dans plusieurs versions mais dont l'essence est toujours la même : porter au sommet un NIN qui n'est alors pas encore parvenu à son firmament, malgré Pretty hate machine, malgré Broken surtout. Mais "March of the pigs" et son clip dantesque (micro explosés, larsens en veux-tu en voilà) vont remettre les compteurs à zéro. Une claque intégrale débutant par le puissant et très rock indus "March of the pigs", un single ravageur chargé d'ouvrir en beauté un EP qui se terminera sur un "Underneath the skin" glacial, martial, clinique et chargé en arrangements éléctroniques...
Entre-temps, on aura eu droit à un "Reptilian" possédé et effectivement très reptilien. Ambiances évolutives, mélodies apaisées et textures indus changeantes, NIN accouche d'un titre inspiré même si peut-être un peu déroutant pour les non-initiés. Pourtant un must. Troisième titre de ce maxi, "All the pigs, all lined up" se révèle être plus chaotique, très carré, mais sans véritable ligne directrice, ou alors elle est subtilement dissimulée derrière une large couche de sons venant s'entrechoquer les uns aux autres pour terminer le morceau de manière assez apocalyptique. Jamais dans la demi-mesure, Trent Reznor a tendance à, parfois, pousser le bouchon un peu loin. Et décide donc d'en rajouter encore un peu avec le très court "A violet fluid", sorte d'interlude ambiant indus à l'utilité pas forcément déterminée, même treize ans après la sortie du maxi. En clair, comme souvent avec ce type d'objet, March of the pigs n'est pas forcément un excellent disque, et reste sans doute à réserver aux collectionneurs, aux "die-hard fans" et aux nostalgiques des premiers succès de NIN. Ce qui est déjà pas mal...