nine_inch_nails_pretty_hate_machine_artwork Un effort qui s'ouvre sur la bombe éléctro-indus "Head like a hole", un titre à l'énergie démentielle, aux refrains entêtants. Second titre de cet album et LA première grand claque de l'oeuvre de Trent Reznor, "Terrible lie". Implacable, rageur, venimeux : un hit ultime de la musique industrielle, qui n'a, encore aujourd'hui, pas pris une ride. Boîte à rythme qui assure une dynamique implacable, un chant presque déshumanisé par instants, un habillage industrielle qui met en exergue la crudité synthétique de l'oeuvre. Une violence froide, une colère sourde. L'homme contre la machine, ici aidé de Chris Vrenna, du producteur Flood et de Richard Patrick (Filter) à la gratte, Trent va au charbon la rage au ventre. et l'album suinte cette impression latente de torture psychologique permanente. On passera sur le "Down in it" déjà présent sur le premier Halo, pour directement s'attaquer au très groovy "Sanctified" et ses lignes de basse étourdissantes. Surdoué aux influences néo-classiques, Trent Reznor nous offre alors une des ses ballades nébuleuses et envoûtantes au clavier, dont il a, semble-t-il lui seul le secret ("Something I can never"). Un titre où la tête pensant de Nine Inch Nails fait preuve d'un sens inné pour composer des mélodies épurées mais d'une mélancolie à fleur de peau. Déchirant et fascinant.
Electro-groovy ou rock indus organique, NIN ("Kinda I want to", "Ringfingers", "Only time"...) passe d'un genre à l'autre en faisant preuve d'une maîtrise formelle assez impressionnante pour un premier effort et se lâche complètement sur le très dansant "Sin", un titre conçu pour carboniser les dance-floors et les charts du même coup. Hargneux, obsessionel et névrotique, le son de NIN est né. La machine est lancée : 10 titres pour un album fondateur accessible, mais sans concession, qui est pour beaucoup (avec Ministry et les Young Gods notamment) dans ce qu'est la musique industrielle d'aujourd'hui. Pretty Hate Machine fait date dans l'histoire de la musique industrielle... en marquant la naissance d'une véritable icône contemporaine.