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Biographie > nic-u en quelques mots

Nic-U, ambiances intimalistes, entre intimes et minimalistes, sevré à PJ Harvey et Jeff Buckley, pop électro-noisy, teinture indigo d'un Soundgarden ou d'un Sonic Youth épuré, étheré, revisité par des sons purs, opalescent, diffus. Les bricolages éléctro de Nic-U sont une part indissociable du charme de leur son, de leur saveur originale, de leur côté éléctro-rock minimaliste.
En 2005, le groupe resort de l'ombre avec un album éponyme distribué confidentiellement aux amateurs de grand art, en mars 2006, Mono Emotional Records s'empare de la bête, en change la peau et la distribue partout en France sous le nom de Don't disturb the beast, l'emballage a moins de cachet mais musicalement, c'est toujours aussi magique et magistral.
Le groupe travaille en 2006 sur un projet plus complexe qu'un simple split CD, c'est Confusion puis livre fin 2007 une suite à Don't disturb the beast avec The old legend of black eagles.

Interview : Nic-U, A Voodoo interview (fév. 2018)

Interview : Nic-U, Nic-terview (avril 2008)

Nic-U / Chronique Tribute > A voodoo experience

A voodoo experience - Newdeal Music Le label alsacien Newdeal Music chercherait-il à faire parler de lui ? En tout cas, cette nouvelle sortie devrait attirer de nombreux regards vers l'Est. Car si les groupes qui font partie de cette écurie sont ultra indépendants et encore peu reconnus nationalement, leurs offrandes pour concrétiser A voodoo experience permet une synergie et transforme un "simple" tribute album en monument à la fois à la mémoire d'un musicien hors du commun et à l'exercice de "la reprise".

On a souvent été amenés à palabrer sur les covers, se plaindre quand elles sont trop éloignées de la version d'origine ou quand elles en sont trop proches, quand elles cherchent à imiter et qu'elles deviennent parodiques, trouver l'équilibre n'est jamais simple. Alors quand il s'agit de s'attaquer à plusieurs au répertoire d'un génie, l'aventure semble encore plus ardue. Pari relevé et pari réussi pour la fine équipe de Newdeal Music qui honore Jimi Hendrix, son style, son héritage sans oublier d'apporter leurs touches personnelles.

Piochant dans les quatre disques officiels du Voodoo child mais surtout dans son premier effort, les sept groupes ont suivi leur instinct et leurs goûts pour s'attaquer à des morceaux qui ne sont pas obligatoirement les plus connus (on trouve "Little wing", "The wind cries mary", "Machine gun" mais pas de "Hey Joe", "Foxy lady", "Purple haze", "Freedom".). Les premiers à se mettre en évidence, et en danger, ce sont les Stellar Temple qui avec "Are you experienced" rappellent que Jimi est né (et enterré) à Seattle, ils sonnent ici comme Temple of the Dog et démontrent, si besoin était, la filiation avec le grunge. Le combo est très à l'aise et l'amalgame entre leur univers et ce titre culte fonctionne à merveille. C'est d'ailleurs une remarque que je pourrais faire pour toutes les pistes, à part peut-être l'excursion un peu lointaine de Nic-U qui a totalement transformé "Manic depression" pour le faire fondre dans son moule sombre et aventureux. The Moon Drivers ont quant à eux davantage respecté le titre original. Comme pour Osh et sa version de "Have you ever been", les pédales sont à l'honneur, que ce soit la distorsion ou la wah-wah, les deux ont été popularisées par celui qui déconstruit l'hymne américain un lundi matin dans la campagne de Woodstock. Avec le morceau de Nedgeva ("Machine gun"), c'est avec un groupe comme Rage Against The Machine que l'on tisse des liens et revoit la musique autrement. Me As the Devil s'est également amusé avec "Little wing" et son envolée orientale du plus bel effet. Le titre qui referme le disque est la réinterprétation de "The wind cries mary" par Mr Yaz qui lui donne une teinte jazzy rappelant, là encore, qu'il existe de nombreuses passerelles entre Hendrix et le jazz.

Quelles que soient les ambiances, on reconnaît toujours la touche du groupe comme celle de Jimi dont les compositions caméléons sont capables de se fondre dans toutes les atmosphères, signe qu'elles sont excellentes. Pour ajouter à cette débauche de qualité, ce tribute est dispo en vinyle collector au packaging méga classe. Dépêche-toi avant qu'il ne soit épuisé.

[fr] Newdeal Music: site du label (260 hits)  External  ]

Publié dans le Mag #32

Nic-U / Chronique EP > With a song about fornicating like an anti-Manichaeism point of view... et où il est question d'une hache qui attend son heure...

Nic-U - With a song about fornicating like an anti-Manichaeism point of view... et où il est question   d'une hache qui attend son heure... Nic-U a l'art de foutre en l'air notre joie de vivre comme nos espaces réservés aux titres, avec celui-là (qui s'écrit tout autour du mini CD emballé dans une pochette calque, on ne change plus un style qui claque) ils ont la médaille d'or. Dans la lignée des deux sorties précédentes, ce sept titres fait la part belle aux plages dénuées de chant et donc aux ambiances bidouillées puisqu'il n'y a véritablement que 3 chansons. Sur la première, la voix cherche à s'effacer mais au coeur de l'EP, Nicolas nous sort un titre dont il a le secret, une nouvelle complainte addictive, typé Nic-U, elle laisse donc un petit goût de déjà entendu pour le fan averti mais comment ne pas se faire embarquer avec cette invitation Open your wings and show me that you're on fire ? Et comme son oeuvre est symétrique, l'autre morceau chanté est lui aussi moins marquant, comme quoi on peut composer un electro-rock dark alambiqué et équilibré. Oui, Nic-U est toujours aussi passionnant.

Nic-U / Chronique EP > Something went wrong when trying to like this sound...

Nic-U - Something went wrong when trying to like this sound Nic-U ne fait rien comme tout le monde, on a l'habitude... Mais parfois, il doit être difficile de se renouveler dans le "différent". Le titre de cet EP ne surprend pas (Something went wrong when trying to like this sound..., c'est bien leur style d'accroche), le format (encore un mini CD) et l'habillage sont inspirés (papier transparent et un chien énigmatique), Nicolas a encore bien réfléchi sa sortie annuelle. L'évolution la plus notable est musicale avec parmi les trois titres (oui, seulement trois) un premier complètement instrumental et forcément marqué par l'électro ("Secret society") et un troisième également sans chant mais où le côté rock de notre chef d'orchestrations est plus présent ("Snail seX"). Seule donc la partie centrale ("La sentinelle") laisse entendre la voix trafiquée si identifiable de Nic-U pour un titre de dark pop électro bien ficelé mais hanté par la même phrase musicale un peu dissonante que l'on retrouve du début à la fin, comme si les trois titres ne faisaient qu'un, liée par cette petite musique qui rapidement nous obsède. Et on peut essayer de ne pas aimer ce son mais non, ça ne marche pas, on y reste accroché, complètement hypnotisé...

Nic-U / Chronique EP > Weird dreams about death & african choregraphy

Nic-U - Weird dreams about death & african choregraphy Chaque année, Nic-U nous livre de quoi nous faire frissonner et cette fois-ci, c'est un EP au mignon format mini-CD (là aussi, l'Alsacien aime se casser la tête) auquel on a droit. Au menu de ces Weird dreams about death & african choregraphy : un morceau fleuve, deux interludes (chargés d'explosions de petites bulles de sons) et deux titres "normaux". L'une des deux "chansons" est portée sur des guitares énervées, l'autre sur de délicats petits sons, on a ainsi l'éventail des possibilités de Nic-U. Mais le gros morceau, c'est bien entendu "Keep it dark". Du Nic-U pur jus avec ce qu'il faut de guitare lancinante, de petites sonorités électronisantes et ce chant grave, crépusculaire, lugubre, qui cherche la lumière, Nicolas est même en boucle sur cette idée puisqu'il le répète et le déforme : I'll find a way to see this light. Entêtant, inquiétant, diversifié mais toujours marqué par la patte de son géniteur, ce nouvel EP ne surprendra pas les amateurs du groupe et peut servir de porte d'entrée dans cet univers particulier pour les autres.
Attention à ceux qui font de l'anglais, le terme exact dans la langue de David Lynch est "choreography".

Nic-U / Chronique LP > A subtle line of understatement & tweak before...

Nic-U - A subtle line of understatement & tweak before... A quelques lignes près, je peux réécrire le même article que pour Constellations ! Nic-U continue de soigner ses emballages (à ce propos, l'artwork dispo sur le web et un peu partout n'est pas celui que j'ai reçu, ce qui entoure mon CD est un papier violet scintillant avec une sorte de marécage bien sombre imprimé en noir) et de travailler une musique électronique intrigante. Cette fois-ci, pas de voix féminine en guest mais deux titres remixés par Grave Beaumont en bonus ("Thefirewalkwithmetrancetribalexpressremix" et "Youreyesmetalmachinemix") et si je commence cet article par la fin du disque c'est que ces deux morceaux bidouillés sont très rythmés et achèvent un album aux tempos plus marqués que le précédent sur une bonne note. Si ces remixes (exercice ô combien difficile) sont bons, c'est déjà que les titres de départ ("You're eyes don't lie" et "The fire walk with me") sont... bons ! Petite mélodie et sample entêtant pour le premier, ambiance plus glauque pour le second qui porte le sous-titre de Twin Peaks, dans les deux cas, on se laisse embarquer et on apprécie de retrouver les lignes de chant agrémentées de nouveaux bidouillages et d'un peu plus d'énergie en fin d'album. Mélodies sombres et entêtantes, ambiances glauques, ces termes peuvent résumer A subtle line of understatement & tweak before... (et même toute la discographie de Nic-U !) où les moments de douceur sans inquiétude sont plutôt rares (les deux "The hammer of gods"). De cet ensemble assez grisaillant ressort "When I'm not not" que l'on peut percevoir comme optimiste grâce à ses sonorités claires et qui contraste avec les saturés, distordus, trafiqués "Personnal conspiray" ou "Dark shapes".
La relative absence des guitares est moins préjudiciable que sur l'album précédent et comme les variations de tons donnent du relief, on est ici plus enclin à suivre la route tracée par Nicolas et ses sbires.

Nic-U / Chronique LP > Constellations

Nic-U - Constellations Depuis quelques années, Nic-U nous livre un album au sortir de l'hiver et si le style évolue un peu, le combo fait à chaque fois preuve de bon goût quant au packaging, au livret et à la sérigraphie, ici, c'est encore très classe avec un jeu d'étoiles pour écrire le titre du nouvel opus, Constellations, et un jeu de transparence pour découvrir les cieux, les paroles et quelques détails. Si de ce côté-là, Nic-U n'a rien changé, il n'en est pas de même pour la musique, poursuivant dans la direction de The end of anti-parallelism, les guitares ont presque lâché prise, laissant toute la place aux bidouillages, aux sons parasites et aux chants. Des chants pluriels en effet car Marine Keller, un peu plus connue en solo sous le nom de See you Colette (Myspace/MKOnYourEars), vient poser sa voix sur quelques morceaux marqués par le calme, la mélancolie et parfois un certain désespoir. Sans forcer les rythmes, Nic-U installe des atmosphères tendues et pousse à l'extrême le sentiment de mal être de celui qui se plonge dedans, on frôle la nausée auditive tant les triturations sonores nous retournent les tripes par moment, les éclatantes apparitions de Marine ne font que renforcer les malaises quand elle laisse sa place aux maîtres des lieux et à leurs quasi cantiques.
Bien moins rock que par le passé, ce Constellations ne m'a pas franchement convaincu, trop électro, trop dérangé, trop dérangeant, c'est un ensemble extrêmement obscur qui demande beaucoup trop à celui qui s'en approche pour être séduisant, ou alors, il faut être un peu masochiste...

[fr] MKOnYourEars: MySpace (273 hits)  External  ]

Nic-U / Chronique LP > The end of anti-parallelism

Nic-U - The end of anti-parallelism 3ème album en 3 ans pour Nic-U qui tient un rythme de forcené pour exposer ses nouvelles créations. Comme d'habitude le packaging est particulièrement soigné avec des dessins de Judd et un digibox en carton recyclé qui donne tout de suite beaucoup de charme à l'objet CD. Côté musical, on revient vers des choses plus personnelles (même si MAD place toujours un peu de guitare), plus alambiquées, plus expérimentales et parfois encore plus ardues à aborder. Les dissonnances sont poussées jusqu'aux extrêmes et atteignent les limites pour nous indisposer, Nic-U avait pour leitmotiv de jouer dans le plaintif comme pour nous attrister, pour être consolé ou pris en pitié, là, par moments, l'auditeur est directement touché par le malaise ("Parallelism" et ses notes défrisant la gamme ou ses aboiements de chiens). Les brouillages, les samples, les claviers semblent avoir pris le pas sur les guitares ("Equilibrium"), The end of anti-parallelism est un vrai travail de studio et de surperpositions de couches instrumentales sur un chant qui reprend souvent les mêmes mélodies. Une voix (toujours chargée d'effets) qui est notre seule point de repères dans ce maelstrom de sons étranges et intrigants ("Anti-parallelism", les interludes "Eloge de la prise de risque").
Il est certain que bon nombre de ceux qui découvriraient le travail de Nic-U par cet opus pourraient lâcher l'affaire très vite tant l'oeuvre est complexe, obscure, exigeante et aux antipodes des calibres du rock. Et ce ne sont pas les deux remixes de Zno accompagné par Manouela ("Inaudible sounds" et "Pandora's box") qui donneront une touche sexy à The end of anti-parallelism, ça tombe bien, ce genre de disque n'est pas destiné à n'importe qui...

Nic-U / Chronique LP > Intense reflections

nic-u : Intense reflections Comme Nic-U nous l'avait annoncé en interview (lire Nic-terview (avril 2008)), Intense reflections est le fruit d'un travail avec Judd (le bassiste de M.A.D) mais c'est à ses talents de dessinateur que nous sommes confrontés, chaque titre est illustré par une oeuvre au crayon en "noir et blanc", ils sont à la fois organiques, morbides et mouvementés. L'image qui sert d'artwork principal est assez explicite, deux cerveaux face à face qui s'offrent d'Intense reflections et qui entrent en éruption... Le livret (et la "boîte" -fabriquée maison ?- qui sert de packaging) donne également des indices quant à la musique proposé par Nic-U, c'est léger et cotonneux, moins sombre que The old legend of black eagles mais tout aussi travaillé avec un bon nombre de samples et de bidouillages qui viennent décorer l'espace où vivent les accords des guitares ou les notes de synthé ("Behind you"). La voix aime se surimposer à elle-même, à jouer avec les effets ("The devil & discipline"), les rythmes sont très variés, la lenteur ("Pandora's box") l'emporte tout de même sur les dynamiques industrielles et froides ("The girl with the shaking knees").
La fréquence des sorties de Nic-U n'entâme en rien l'esprit créatif du bonhomme qui aime à varier les projets. Bosser seul semble lui plaire à condition de mettre en valeur son travail et celui des autres en même temps. Intense reflections est un objet réservé aux fans de Nic-U (il est limité à 150 exemplaires, la crise n'aidant certainement pas les groupes à s'endetter beaucoup plus) mais si tu aimes ce style (écoute donc quelques titres), tu peux aussi découvrir l'univers du Colmarien via ce collector et tu posséderas un disque à exposer...

Nic-U / Chronique LP > The old legend of black eagles

Nic-U : The old legend of black eagles Après un gigantesque Don't disturb the beast et la sublime incartade Confusion, Nic-U nous revient avec un album tout à fait dans la lignée du précédent et à des années lumières des autres (ex-)groupes auxquels ils participent (Hollow Corp., Skull, M.A.D....). L'artwork (toujours aussi soigné avec une importance donnée aux matières qui le supportent) mais également la version 2007 de "Obsessions in a red spiral" font le lien avec un album déjà vieux de trois ans (ça passe vite !) et passé relativement inaperçu malgré le talent monstre que le groupe avait démontré... Et je crains fort que The old legend of black eagles ne subisse le même sort, les ambiances sombres construites par l'électro-folk des Alsaciens ne risquent pas de mettre le feu dans les playlist radios ou de squatter les colonnes des canards spécialisés vu qu'ils sont en voie de disparition et cherchent donc d'abord à vendre pour survivre... Tu sais donc ce qu'il te reste à faire, toi qui vient de lire (par hasard ?) ces lignes, foncer sur NicU666 et écouter leurs titres pour peut-être succomber sous les lancinants coups de butoir de 10 titres où les petits sons bidouillés viennent parasiter des nappes de riffs crépusculaires. A l'écoute de la musique comme des paroles (Let you go where black eagles die is all I can do now...), l'espoir semble avoir disparu chez Nic-U qui nous en persuade au corps à corps grâce à ses rythmes ("Binary antidote") et en convainc notre âme via des complaintes (l'ensemble "Microlax" / "Seul"). Au milieu des bidouillages ("Death/Sex") et de compos pop-folk-rock post-industrielles ("Inaudible sounds", "Dancing shadow") surgit le titre phare de l'opus, chanté en français, il alerte l'esprit et illumine The old legend of black eagles, "La hache" est le coeur de l'opus, c'est elle qui a découpé les arbres de la pochette, c'est elle qui unit le groupe, c'est grâce à elle que Nic-U avance et le son qu'elle offre est plus délicat que celui d'une tronçonneuse.
Nic-U continue donc de tracer sa route, les suivent qui veulent à condition d'être armé pour faire face à l'obscurité.

Nic-U / Chronique Split > Confusion

Nic-U vs M.A.D. : Confusion.jpg Aprés avoir partagé un maxi avec Skull, Nic-U remet le couvert avec M.A.D. (qui est un des prolongements de Skull) mais ce Confusion est bien plus qu'un split CD. Les deux entités ne font pas que mélanger leurs titres, elles ont également fusionné le temps de "The beast", titre fort logiquement placé au centre de l'EP. Ce split, c'est aussi plus qu'un mariage musical, c'est un ménage à trois avec l'artiste Orlinda Lavergne qui est responsable des artworks, l'objet CD n'allant pas sans son contenant et son livret.
La plupart des titres étant écrits pour ce projet (seul "Behind the window" est déjà écoutable sur Don't disturb the beast), Nic-U et M.A.D. ont pensé leurs compos avec à l'esprit l'idée qu'elles devaient se lier à celles de l'autre, comme c'est très réussi, Confusion (ce titre n'est pas innocent, pris dans les textes de "Evil eyes (Devil's child)", Confusion, intrusion, il est aussi à prendre au premier degré) ressemble davantage à un projet commun qu'à un split cd, l'idée (un peu folle ?) de départ a donc abouti à un album homogène de grande classe.
Musicalement, l'ensemble est donc assez proche des ambiances de Don't disturb the beast, ceux qui ont succombé aux sombres délices de Nic-U devraient être amateurs de ceux de Confusion, on y retrouve les mêmes ingrédients, et même un peu plus... Ces plus, c'est essentiellement M.A.D. qui les apporte, ce sont des touches électro qui virent à l'indus quand elles côtoient les musiciens de Nic-U pour un "The beast" approchant le Mechanical animals de Marilyn Manson. Laissés seuls, les M.A.D. envoient ensuite un gros "The end of the world continue" avec une superbe intro acoustique, un break angoissant, des voix trafiquées et de la guitare en solo à foison ! "Let go with the sea" calme tout le monde, si le côté dark reste de mise, le tempo se ralentit considérablement et prépare le terrain pour l'instrumental final "Land of sorrow". S'il commence doucement, la rythmique et les samples donnent rapidement dans l'angoissant et aprés une petite électronique, toute la machine se remet en branle pour nous aculer puis nous abandonner avec notre peur et ce tic-tac, tic-tac, tic-tac... Ce qui nous sauve, c'est le tic-tac de "Desire & fantasy" qui relance la galette...

Nic-U / Chronique LP > Don't disturb the beast

nic-u (lp 2005) Si c'est Dark Vador qui tient le haut de l'affiche au cinéma, chez Nic-U c'est la dark pop qui prévaut : ambiances troublantes et glauques, rythmes décomposés, samples noircis à la bougie, n'ayez pas peur, bienvenue dans l'album de Nic-U... La visite de leur monde médiévalo-futuro-fantastique dure 3/4 d'heure et mieux vaut laisser les lumières allumées pour garder son sang-froid... Le premier contact est visuel : pochette de la bète (du Gevaudan ?) et jolie typo, le deuxième contact est digital : magnifique papier carton qui se déplie, le troisième contact est olfactif : ledit papier dégage une vielle odeur d'harmonie, le quatrième et dernier contact est auditif : c'est celui qui nous intéresse le plus et il est au niveau des trois premiers : impressionnant de maîtrise, de délicatesse et de profondeur. Nic-U propose une musique trés touchante, trés personnelle, y rester insensible semble impossible... Assez proche de la pop noire US (encore Lou Reed pour le ton), les Colmariens mélangent français et anglais avec bonheur et arrivent à nous accrocher dés "Obsessions in a red spiral", le minimalisme de leur premier EP Nic-U fait place à une richesse de détails qui amplissent l'atmosphère et mettent en relief le soin apporté aux compositions. Quelques secondes de "Lumière" (un intermède qui se replace tous les 2-3 titres) avec la sublime voix d'Aurélie Jung (Bulle, participations à MP) et à nouveau la pénombre et ses échos, ses notes sourdes nous entoure... Les rythmes machinaux tissent une toile électrisante qui vient se coller à notre peau, désagréable sensation de malaise, les coups se font plus dur ("Narcisse"), les guitares restent à l'arrière-plan, attendant le moment opportun pour bondir. Ce moment, c'est "Instincts", elles sortent de leur planque et leurs riffs lourds et rouillés nous érodent, les aigus croisent le fer avec les graves... L'intro de "Waves and smoke" marie des samples à la Pink Floyd (période The Wall) à une ligne de basse qui ne déparaillerait pas sur le With teeth de Nine Inch Nails, la suite ressemble à Nic-U : mélodies noires, trafiquées, pénétrantes... La dernière grosse pièce de ce puzzle est "Dreams", des percus, des grouillements électro, jamais nous ne serons tranquilles...
Nic-U réalise un album hors norme de toute beauté, mais une beauté noire, sombre et inquiétante, à ne pas laisser entre toutes les mains...

Nic-U / Chronique EP > Skull vs Nic-U

skull vs nic-u split Musicalement, Skull et Nic-U n'ont pas grand chose en commun et pourtant derrière les futs, on trouve le même batteur. Nic-U n'était au départ qu'un projet parallèle, la démo ayant reçu un accueil favorable des critiques, l'expérience a poursuivi son cours et il y a quelques semaines, on a reçu l'advance CD de leur prochaine galette, grâce à ces quelques titres, on peut dire que Nic-U sortira un des meilleurs CDs indés de 2004, mais nous n'y sommes pas encore... Pour nous faire patienter sort ce split CD Skull vs Nic-U qui établit le lien clairement entre les deux groupes pour ceux qui l'ignorait. Deux titres pour chacun des groupes, quatre au total donc avec une alternance pour aérer le split. "Obsession in a red spiral" de Nic-U ouvre les débats, noisy, pop rock, électro, chant en français derrière les effets, rythmes électronisant, la basse et les notes de guitare maintiennent la tension, le chant passe à l'anglais, puis tout s'appaise, la spirale rouge nous a embarqué dans sa descente infernale, excellentissime. Pas évident pour Skull d'enchainer, ils ont donc mis "Purify (both of madness)" en piste 2, la longue intro instrumentale permet de faire la transition vers leur métal lourd et sombre. Harmoniques artificielles, chant Coal Chamberien, le style change mais la tension reste, pesant et oppressant le titre respire sur quelques breaks avant de repartir de plus belle, le riff se meurt et laisse la place à "Illusions (the strenght of symbols)". La guitare rock et enjouée de Nic-U nous change d'air, les rêves de Lou Reed sous exta doivent ressembler à ces illusions troublantes. Vivement l'album... Le split se termine (déjà) avec "6 human puppets" qui s'annonce de lui-même, on retrouve le Skull plus grungy qu'on connaissait, les guitares sont toujours métal mais quelques parties du chant sont plus "rock", le tout reste à ranger du côté obscur de Skull qui lui aussi sortira un album cette album. 2003 se termine avec de beaux espoirs pour 2004...

Nic-U / Chronique EP > EP Nic-u

nic-u Alors que certains groupes produisent une démo de 10 titres, d'un ensemble qui sonne creux, Nic-U et sa démo sort du lot. 6 titres au compteur, dont deux reprises et une intro presque plus intro... L'alchimie, la fusion épurée de Nic-U charme, surprend, entre ces accents éléctro et sa saveur minimaliste, Nic-U glace le temps, chauffe l'espace, pétri un son à la limite expérimental.
"Introend", où l'intro qui n'en est pas une, tintements de cloche éléctronique, gouttes de pluies numériques, beat mécanique, sons binarisés, l'ambiance se remplie de tensions éléctro-statiques, beat organique, déroulement harmonique, un croisement hybrique entre The Gathering, époque How to measure a Planet ?, et un NIN qui descend une spirale lentement. La ritournelle éléctronique reprend plus insistante, le grain saturé de la guitare se fait pressant, oppressant, une voix chaude et froide en même temps s'impose doucement, subtilement dans ce mélange éléctro-noisy qui prend forme doucement, la guitare devient plus consistante, plus élaborée, lente et melancolique, sombre et léger à la fois, en symbiose avec la philosophie sonique de Nic-U, un "Darkest eyes" mystifiant. Une reprise de Jeff Buckley et l'occasion pour Nic-U de passer a sa moulinette éléctro-minimaliste l'angelique "Nightmares by the sea", ajouts éléctroniques, sussurement salins, écume éléctrique, complaintes de sirènes, la magie est a l'oeuvre. Batterie ouvrant seule, une ambiance un peu brumeuse, un rythme chaloupé, tressautement dans les graves, la légère saturation sur la voix est étrange, repoussante au début, un peu décalée, démodée, puis l'attraction commence lentement, doucement, indéniablement, entre Soundgarden et Alice In Chains, le tout ondulant sur un noyau éléctronique, oscillant, combattant autistique, oeuvrant à l'aveugle dans cette atmosphere surranée qui bruisse sur "Hresh ga". Après une reprise un peu trop conforme de "Beautiful feelings" de PJ Harvey, "Dream" reprend cette calligraphie monochrome teintée d'éléctrons, cet amalgame synthétique, éléctroniques anecdotiques, qui construit la saveur numérique de Nic-U...
Quand l'essentiel est dit, pourquoi vouloir en dire trop... Nic-U et son éléctro-rock minimaliste l'a bien compris. A suivre...