nattefrost_de_som_sejrede.jpg Avant-propos : le pourquoi de cette chronique se doit d'être explicité avant le début de la lecture de ce petit article sous peine que le lecteur lambda familier de l'univers du W-Fenec ne nous claque entre les doigts. Pour l'anecdote donc, cet album m'a été conseillé par un grand spécialiste de musiques électroniques qui a su aiguiser ma curiosité en me mettant cet album sous le nez. La raison est évidente : cet artwork est en tous points sublime et mérite à lui seul que l'on tente l'expérience. Me voici donc embarqué dans une aventure musicale dont je ne maîtrise aucunement les tenants et aboutissements, mais qui par son étrangeté autant que par son magnétisme sombre m'a conduit à écrire ces quelques lignes.

De som sejrede donc, un album signé par un artiste danois répondant au doux pseudonyme de Nattefrost, qui n'a rien à voir avec un groupe de black metal foireux du même nom et qui peut être vaguement décrite comme une oeuvre d'ambient électronique sombre et mouvante. Je vous ferai grâce du tracklisting complet en danois, puisque les titres des dix morceaux de ce disque ont été traduits en anglais, on a donc évité : "Gravhøjens gand" et "Vejen til Asgård pour finalement se retrouver avec "The magic of the burial mound" et "The Road to Asgard". Asgard justement, le nom est lâché. Pour certains, ce nom n'évoquera rien du tout, mais les férus de mythologie nordique auront reconnu le nom de la Cité abritant le Valhalla, à savoir le coeur du royaume d'Odin (dieu de la guerre). Le rapport avec un album d'ambient éléctro danois est tout trouvé. (si si, vous allez voir, il y en a un), Nattefrost a cherché avec ce disque à livrer une série de compositions évoquant les légendes ancestrales nordiques en construisant patiemment une oeuvre aux ambiances à la fois obscures, lourdes, aériennes et poétiques. ça c'est pour le concept de base. Dans les faits. Bjorn Jeppesen, alias Nattefrost livre avec De som sejrede une fable électronique faite d'arrangements orchestraux subtils et intrigants. Sombre et minimaliste, sa musique a quelque chose de très cinématographique dans ce qu'elle a d'onirique. Ici, les mouvements sont particulièrement lents, les nappes de synthés envoûtantes, fantomatiques et spectrales. Trame sonore illustrant un voyage aux confins des légendes nordiques, ce disque est une oeuvre dans laquelle il est difficile de s'immerger au départ et qui nécessite quelques efforts et plusieurs écoutes afin de l'appréhender. Et pourtant après quelques plages musicales (peut-on parler de morceaux ?), De som sejrede nous invite à un voyage musical initiatique et mystérieux au travers des légendes scandinaves ancestrales.