A peine 2 ans et des poussières (en réalité un peu moins) après la confection d'une petite véritable bombe éponyme, näo revient aux affaires, toujours par le biais de l'écurie Jarring Effects avec III, un album qui prend le temps d'une introduction terriblement efficace au moment de poser ses atmosphères ("Into..."). Tout en progressions, irrémédiables mais contrôlées du début à la fin dans le moindre détail, le groupe ne force pas le trait, fait ce qu'il sait faire de mieux en prenant le temps de ménager ses effets. Parce que lui sait déjà que la suite va être foudroyante. On s'y attendait, on en prend quand même plein les écoutilles.
D'abord cet "... The dirt" fracassant : une torpille supersonique à l'arrogance rock électronique fulgurante, à l'indécence industrielle marquante et toujours cette présence qui confère rapidement à l'addiction explosive, tout cela sans jamais utiliser de voix ; ensuite "Barnsa", véritable hit en puissance et single évident d'un album déjà imparable. Après seulement trois titres et déjà un résultat quasi indispensable, näo démontre qu'il fait un usage particulièrement intelligent des contrastes, entre légèreté à la limite du minimalisme électronique et climax rock synthétique enfiévré. Sans s'arrêter sur un titre ou un autre, näo propose ici un agglomérat sonore parfaitement cohérent : entre un "Transfiguratio" aliénant et un "UFO" aux effluves sonores intensément organiques en passant par "Kitab" et ses textures sonores orientales ou encore cet "The dart" armé d'un rock lourd et d'un arsenal industriel du plus bel éclat. Puissant.
Les morceaux se suivent, s'enchevêtrent à la perfection, pour un résultat épique, toujours électrisant alors que les machines s'emballent et renvoient l'auditeur aux influences à aller chercher du côté de Hint ou d'Ez3kiel. On pense forcément à Nine Inch Nails ("Evol") mais näo poursuit son petit bonhomme de chemin en livrant au passage un "Hardware" aux ambiances narcoleptiques, brumeuses et magnétiques. Convoquant sur l'album son amour pour les panoramas cinégéniques, les tentations rock énergiques et la mécanique électronique/indus/technoïdes de très haute précision (l'obsédant "Out of the sky", le terminal "Release the machine"), il accouche ici d'une oeuvre encore une fois majuscule à la puissance d'impact inexorablement imparable.
Sous influence parfois certes, mais magistral.
III
Into...
...the dirt
Barnsa
Transfiguratio
Kitab
UFO
Evol
Hardware
The dart
Out of the sky
Release the Machine
...the dirt
Barnsa
Transfiguratio
Kitab
UFO
Evol
Hardware
The dart
Out of the sky
Release the Machine
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