Emanation naturelle de The Kilimanjaro Darkjazz Ensemble, The Mount Fuji Doomjazz Corporation (oui ces gens là semblent apprécier tout particulièrement les noms à rallonge) est depuis 2007 le side-project jazz/drone/doom live et improvisé de son "aîné". En son sein, on retrouve la même base que chez TKDE à la différence que celui-ci accueille des collaborateurs live ponctuels, dont notamment le néerlandais Ron Goris, pour former un "ensemble" à géométrie variable. L'année de sa naissance, le projet sort son premier album, intitulé Doomjazz future corpses via Ad Noiseam (qui s'occupera plus tard de Mutations et de Here be dragons de TKDE). Suivra en 2009 Succubus, toujours chez la même crèmerie avant que TMFDC suive son alter-ego pour signer chez Denovali Records, qui sort les versions LP des deux premiers album de Mount Fuji en 2010, avant de s'occuper de sa troisième livraison discographique : Anthropomorphic l'année suivante.
Infos sur The Mount Fuji Doomjazz Corporation
> Lire la dépêche
> Lire la dépêche
> Lire la dépêche
Et ça tu connais ?
Rubrique :
The Kilimanjaro Darkjazz Ensemble
Darkjazz électronique : mutant et cinématique...
Rubrique :
Dale Cooper Quartet & The Dictaphones
Indie jazz/ambient : progressif & minimaliste...
Liens pour The Mount Fuji Doomjazz Corporation
- tkde.net: Site officiel (249 hits)
The Mount Fuji Doomjazz Corporation discographie sélective
lp :
Egor
...
lp :
Anthropomorphic
...
Liens Internet
- Noise Mag : site du mag'
- Les acteurs de l'ombre : webzine éclectique sur le métal
- MusikMania : tabs, paroles, traductions...
Indus > The Mount Fuji Doomjazz Corporation
Biographie > TMFDC
The Mount Fuji Doomjazz Corporation / Chronique LP > Egor
Il n'est guère étonnant de "voir" à quel point une musique aussi exigeante que celle de The Mount Fuji Doomjazz Corporation peut faire naître en nous des réactions aussi viscérales et antagonistes selon les sorties. Et si Doomjazz future corpses puis Succubus, soit les deux premières productions du collectif, s'étaient révélés en tous points fascinants dans un registre doom/jazz/ambient aux effluves narcotiques et atmosphères troublantes, Anthropomorphic demeure encore aujourd'hui chez votre serviteur une énigme absolue, sinon dans le meilleur des cas une oeuvre parfaitement insaisissable à l'opacité quelque peu enrageante.
Egor, quatrième livraison du "groupe" est un disque live qui sied certainement mieux au concept du collectif qui, rappelons-le, enregistre sa musique dans les conditions du... live et avec une très large partie de son travail laissée à la libre improvisation de ses membres. De fait, le résultat ici est segmenté en quatre plages flirtant ou dépassant toutes le quart d'heure, sans titre, et formant un tout assez difficilement divisible sous peine de "sortir" complètement de cet matière sonore aussi palpable que clairement immersive. Une oeuvre au faux rythme laissant l'auditeur parfois à l'abandon, avec l'impression de flotter dans une atmosphère, pour mieux se perdre dans les méandres d'une musique mélangeant habilement ambient, free-doomjazz et expérimental.
Quelques bricolages sonores, textures bruitistes, climax tantôt oppressifs et suffocant, tantôt plus aériens voire évanescents, cette nouvelle cuvée signée The Mount Fuji Doomjazz Corporation se rapproche à bien des égards des travaux les plus "libres" de The Kilimanjaro Darkjazz Ensemble dont il est à la base l'émanation live/improvisée (avec un line-up un peu différent cela dit). Mais la frontière entre les deux entités est ainsi resserrée, ou tout du moins plus floue, si bien qu'au fur et à mesure que le collectif déroule son album, qu'il distille images et fantasmagories sonores à nul autre pareil, il fait de cet Egor un véritable objet de fascination musicale, s'enfonçant parfois dans les abîmes d'une musique nébuleuses et tourmentés comme réservant quelques très beau moments d'une finesse mélodique infinie. Classe.
The Mount Fuji Doomjazz Corporation / Chronique LP > Anthropomorphic
Anthropomorphic : un album = un seul morceau = 59 minutes d'un alliage hybride de jazz, de drone, de doom et de musique expérimentale. Autant dire qu'il faut s'accrocher pour écouter ça d'une traite et plus encore le chroniquer. Que dire donc sur cet opus signé The Mount Fuji Doomjazz Corporation émanation naturelle et jusque-boutiste de The Kilimanjaro Darkjazz Ensemble sinon qu'il s'agit d'une oeuvre exigeante à ne pas mettre entre n'importe quelles mains (comme les précédentes du collectif, Doomjazz future corpses et Succubus du reste...), insaisissable, anti-mélodique et sans la moindre concession. En grande partie improvisée, sinon complètement, Anthropomorphic a été enregistré dans des conditions live et rend donc la tâche de le décrypter encore plus ardue. Quelques imperfections dans le son, des bricolages électroniques, des réglages pendant les prises et un rendu livré brut, ce morceau-album ne se laisse décidément pas appréhender facilement.
Tellement pas qu'après une douzaine de minute d'épreuve, on se laisse gagner soit par l'ennui, soit par la résignation, ne pouvait décemment continuer à se laisser embarquer dans un jeu de pistes qui ne semble avoir aucune logique. The Mount Fuji Doomjazz Cormporation a voulu expérimenter à outrance, ne s'imposer aucune ligne directrice ni limite et à force de liberté artistique, s'est enfermé dans un espace d'expression en vase-clos, abscons et non-sensique. Parsemée drones et constellé de motifs sonores distordus, cet Anthropomorphic nous met les nerfs à vif au fur et à mesure qu'il déroule sa bobine dans tous les sens. Peut-être était-ce là le but recherché et auquel cas, c'est drôlement réussi. Sinon, c'est un échec artistique absolu, un accident industriel qui se prolonge une grosse demi-heure durant, trente-deux minutes et des poussières de néant avant qu'enfin, l'"album" dévoile un soupçon d'intérêt, quelque douze minutes durant, avant de replonger dans le grand n'importe quoi bruitiste et torturé. Incompréhensible.
NB : apparemment tout ceci aurait un sens pour le groupe, mais force est de constater qu'après deux ou trois écoutes (au-delà, cela devient vraiment compliqué), cet Anthropomorphic demeure une énigme absolue là où les deux efforts précédents de Mount Fuji étaient tout bonnement excellents.