Indus Indus > Monsieur Z

Biographie > Ce mystérieux inconnu...

Besançon, ville résolument rock sans que, malheureusement, grand monde le sache. Rock avec ses regrettés Second Rate dont 2 rescapés animent désormais Lost Cowboy Heroes, mais aussi avec une scène plus barrée à l'instar de Gantz ou MunkyPosse. Ces groupes, tous issus de la capitale franc-comtoise, sont chers aux amateurs de musique à sueur, émotion et énergie. Monsieur Z n'en est pas moins un fournisseur d'ambiances, et semble plus à même de partager les territoires explorés par Goah Sativa, eux aussi élevés sur les bords du Doubs.
Ce Monsieur Z travaille à la manière des plus grands : il travaille, compose et enregistre ses titres seul, dans son home-studio qu'il s'est petit à petit aménagé. Pour la scène, c'est bien volontiers qu'un bassiste, un batteur et un guitariste viennent l'entourer pour donner vie à ses titres.
Depuis 1998, un maxi 4 titres (en collaboration avec Mister T) puis un 8 titres (Intelligencia test) ont vus le jour ; l'entité a eu l'occasion de brûler de nombreuses fois les planches et s'est fait remarquée dernièrement en recevant le soutien de l'Adami pour D1g1tal EQ, ce fabuleux premier album. Monsieur Z enflammera sans doute la Loggia des prochaines Eurocks, festival auquel le groupe a accès grâce à sa victoire au tremplin régional aux cotés de TAF.

A l'automne 2007, Monsieur Z présente Propagande de l'hybride, son nouvel album, lors d'une Carte Blanche (au Moulin de Brainans) en compagnie de Iltika, DJ Torgull, In Vivo. Le deuxième opus des bisontins, enregistré et mixé au studio Pôle Nord avec Fred Norguet (Sleeppers, Nihil, Portobello Bones, Biocide, ...) puis masterisé par Alexis Bardinet (Uzul Prod., Zombie Eaters, UHT, Psykup, ...) au studio Globe-Audio sort nationalement le 12 novembre 2007 sur Rockseed Records.

A la fin de l'année 2010, Monsieur Z annonce la sortie d'un conte urbain décliné en deux chapitres à paraitre en 2011. Le premier volet intitulé NSLB [Chap. 1] est disponible dans les bacs le 31 janvier et a été produit à nouveau par Fred Norguet.

Exposition photos : Monsieur Z, Schawack (déc. 2009)

Review Concert : Monsieur Z, Un Cylindre en phaZe (nov. 2008)

Review Concert : Monsieur Z, Carte Blanche de Mr Z @ Brainans

Monsieur Z / Chronique EP > NSLB [chap. 2]

Monsieur Z - NSLB 2 Deuxième et dernier chapitre d'un conte urbain amorcé il y a deux ans, le nouveau Monsieur Z continue sa mission, à savoir élever les consciences face à la dérive d'un monde qui ne leur/nous ressemble pas par le truchement d'une savante combinaison d'électro et de rock portée par un chant, entre ragga et hip-hop, qui catapulte ses textes avec lucidité et probité. Une recette familière et fidèle au style auquel nous ont habitué les Bisontins depuis leurs débuts même si chaque œuvre du groupe présente sa petite différence, subtile certes, qui n'échappe d'ailleurs pas à NSLB [chap. 2], disque dont l'enregistrement a été confié aux mains de Pierre Michalski (ex-Wormachine).

Ce n'est pas donc point une surprise que de découvrir ici six titres constellés de programmations électroniques faisant jeu égal avec une guitare désormais plus discrète, en terme de volume sonore, comparé à un NSLB [Chap. 1] qui tranchait plus dans le vif. Le deuxième chapitre retrouve une production disons plus modeste, plus proche de celle d'un D1g1tal EQ que de Propagande de l'hybride, mais son propos n'en n'est pas moins pétulant. Tout à l'image d'"Il paraît", ce single, présenté en avant-première via un clip, dévoile la sensibilité du quatuor et se révèle être, après bien des écoutes, pathétique (dans le premier sens du terme). Les autres compositions, quant à elles, s'avèrent moins déconcertantes qu'efficaces. A vrai dire, on n'en attendait pas moins des Bisontins.

L'introductive "Nuisible" échauffe les esprits avec sa basse grondante et son costaud riffing au refrain impitoyable. "Mon cœur est rouge" remporte les suffrages avec son insurrection verbale sur une rythmique galvanisante à souhait. Le hit "Coupable" remet en selle l'agréable combinaison entre les skanks de guitare et les beats pungle si chers à La Phaze tandis que "Cette ville" baisse en BPM pour s'engouffrer dans les méandres d'un rock-électro contestataire et sulfureux. Enfin, Monsieur Z nous laisse avec sa verve habituelle remplie de pessimisme dans un brasier sonore où "il ne restera rien" si ce n'est un bien joli riff heavy comme on les aime. Ce quatuor incorrigible a encore frappé et réussit plutôt bien l'épreuve du temps en restant fidèle à lui-même.

Monsieur Z / Chronique EP > NSLB [chap. 1]

Monsieur Z - NSLB 1 Monsieur Z a décidé d'investir l'année 2011 en sortant pas moins de deux disques, deux chapitres d'un conte urbain qui constitueront au final un album portant un obscur acronyme : NSLB (Nicolas Sous Les Bombes ?). Une stratégie similaire à la future trilogie d'Agora Fidelio ou à la série "ERS" de leurs compatriotes bisontins de Stellardrive qui s'avère être une bonne manière de ne pas trop les perdre de vue car, rappelons le, Propagande de l'hybride vient (déjà !) de fêter ses trois ans au mois de novembre. Ce dernier témoignait d'ailleurs du nouveau cap qu'avait franchi la bande à Z en faisant la part belle à un son plus rock en béton armé et à des riffs de guitares imposants et tranchants. L'écoute de NSLB [Chap. 1] ramènerait presque D1g1tal EQ à des années lumières tellement le fossé s'est creusé au niveau de la production d'une part et du style résolument plus métal d'autre part. Et ce n'est pas si étonnant vu que Fred Norguet a récidivé au mixage de ce nouvel EP, boostant au passage les potentiomètres jusqu'à en faire trembler nos enceintes tout en prenant soin de ne pas gauchir la griffe sonore du Z crew. Hybride, il en est toujours question également, les programmations électro éparses se voyant même accompagnées de samples de beat-boxing sur "Hors de contrôle". Pas de concession, Monsieur Z est toujours une entité hantée par la rage qui n'hésite pas, une fois de plus, à pointer du doigt les sujets qui fâchent (pêle-mêle et non-exhaustif : le pouvoir et les magouilles, les JO de Pékin, les lois liberticides, la solidarité entre les peuples, les luttes sociales, etc...). L'artwork sombre et discret de Shawack reflète bien cet esprit d'insurrection et d'insoumission des Bisontins qui sont "encore là et restés entier" malgré les critiques ("Même si on sait"). Autour des compositions à la fois rock et métal ornées de rythmes empruntés à la drum & bass ou au ragga, vient s'élever la voix lascive d'Emi de Lady Goldfarb (projet trip-hop/rock dans lequel participe le chanteur du groupe) sur "Obscur". Un chant féminin et en langue anglaise, une première pour cette formation avide de nouvelles expériences.
Assurément plus rentre-dedans, le cru 2011 de Monsieur Z s'annonce alléchant et met en exergue l'inconvénient de faire un album en deux parties : la frustration de se contenter d'une vingtaine de minutes de pur bonheur. C'est la mi-temps, tout le monde au vestiaire !

Monsieur Z / Chronique LP > Propagande de l'hybride


Monsieur Z - Propagande de l'hybride Et alors, n'est-il pas possible de marquer ouvertement un virage dans son évolution ? Faut-il absolument se cantonner à toujours tourner autour des mêmes poncifs ? A la première question, la formation bisontine répond "Si !" et à la seconde, elle rétorque "Non !". Car sans suivre un changement total de cap (comme Wunjo), Monsieur Z préfère installer chaque album (même si il n'y en a que deux pour le moment) dans un univers particulier, comme l'ont fait les grands noms de la fusion française Freedom For King Kong, No One Is Innocent ou Silmarils. Tandis que du coté de Besançon, leurs cousins de Tensuo continuent de mixer électro, ragga et métal dans une prolongation volatile de D1g1tal EQ, Monsieur Z opte pour autre une grille de (re)lecture. Effectivement, pour Propagande de l'hybride, le quatuor a fait le pari de muscler le propos en donnant une teinte très rock à ses titres, en choisissant un son plus massif que son prédécesseur et en offrant la part belle aux guitares ("Le manège enchanté", "21042002") sans pour autant délaisser les parties électro, occupées par les machines ("Tu tournes en rond", intros de "Quand j'ai tendu la main", "El Che"). Le groupe ne trahi nullement ses envies de mixité des styles mais les transforme, les arrange différemment et les sers autrement agglomérées. Pourtant sans aller jusqu'à la métamorphose, puisqu'on retrouve les ingrédients-clefs de la réussite des bisontins : les messages portés ainsi que la pluralité des éléments piochés et assemblés pour les soutenir.
Des voix discordantes risquent de s'élever et de regretter la subtilité et l'accroche facile du premier album. Je leur conseillerais de se précipiter sur la dualité de "Si bas", "Pour les masses" et "Crayon à la main" qui auraient pu trouver leur place sur D1g1tal EQ, avant de se laisser embarquer par les autres morceaux, plus riches en calories et tellement prenants. Dans sa reconversion, le combo offre toujours une diversité d'expression. Ainsi, on débute Propagande de l'hybride avec des titres denses auxquels s'ajoutent une rondeur imparable ("Le manège enchanté", "Quand j'ai tendu la main") avant de lâcher la netteté de "Au fond de nos poches" et la fébrilité de "Si bas". "Pour les masses" et "El Che" pilonnent le milieu de l'album, puis, le géopoétique "Crayon à la main" vient apporter une irrésistible touche de douceur, prouvant que Monsieur Z sait toujours manipuler sa musique avec des pincettes. A noter aussi, "21042002", titre tout en tension, écrit en réaction à l'arrivé du borgne au second tour des présidentielles de 2002 ainsi que les sublimes morceaux ("Assis" et "Toujours ça ira" fermant la marche de l'album très honorablement) sur lesquels s'invitent les cordes de Agathe et Thomas (au violon et violoncelle). Au fil de sa Propagande de l'hybride on se délecte à nouveau d'entendre les textes de Z, "il faut tout foutre en l'air, démolir pour construire de nouveaux repaires", "on va être serein et on le restera jusqu'au bout", "le monopole de la merde est facile / mais il n'en ressort que de l'inutile", "c'est la loi du profit, les barèmes sont établis / seulement certains s'enrichissent tandis que d'autres périssent", sans bien sûr oublier l'apparition au chant de Djamal (ex-Kabal, In Vivo) sur l'excellent et revigorant "La peau à fleur de nerfs" ("C'est pas quand t'es à l'usine qu'on entend ta voix").
Pour les à-côtés dont on ne boude pas le plaisir de goûter, Monsieur Z ajoute quelques goodies à la galette (diaporamas, clip de "21042002" et making-of de l'album avec interventions des intéressés) et renouvelle bien légitimement sa confiance à Schawack pour la ligne graphique, du visuel de l'album au website en passant par l'interface de la plage multimédia.
Alors, Monsieur Z change légèrement d'orientation, certes. Mais les bisontins font le nécessaire pour renouveler adroitement leur répertoire tout en conservant leurs principes d'ouverture à d'autres horizons. Il ne faut pour autre preuve le fait que le contenu de cet album est en adéquation totale avec son titre, Propagande de l'hybride.

Monsieur Z / Chronique LP > D1g1tal EQ

Monsieur Z : D1g1tal EQ Entre ragga de par le chant, electro avec l'emploi de samples en tout genres et métal pour la plupart des accords de guitare, la musique de Monsieur Z est très riche et hautement bigarrée. Mais il faut tout de suite préciser que de ce mariage à trois (ragga+electro+métal), le coté métal est celui qui transparaît le moins car le chant et les samples sont au premier plan laissant quelque peut en retrait les grosses guitares. Rassurez-vous, ce disque n'en est pas moins doté d'une redoutable énergie. Les textes, mêlant avec subtilité poésie et conscience (politique) sont d'une qualité remarquable. Voilà un rapide synopsis de cet album, entrons maintenant dans les détails...
"Original gunboy", titre prémédité comme ne pouvant être qu'un ultra-tube (qu'on se comprenne : rassurez-vous, pas sur NRJ !) apparaît après l' "Intro" de circonstance. Si cette deuxième piste attire l'attention dès la première écoute (textes, chœurs, refrain, et riffs implacables), les autres résistent plus ou moins longtemps avant de se révéler être elles aussi de véritables pépites.
Il est en effet impossible d'éliminer un quelconque titre à cause d'éventuelle(s) imperfection(s). Car Monsieur Z est vigilant à chaque instant, il ne laisse rien au hasard. Chaque morceau est ciselé, travaillé avec amour et dévotion pour un résultat éclatant de sincérité. Même la piste cachée (laissée au rang de brouillons ineptes par certains combos) offre une version de "Tous innocents" qui est toute aussi poignante que le reste du disque.
La magnificence de l'ode au sexe féminin "La peau", la finesse de "Fragile, délicat" ou encore le teigneux "2 poings" montrent la capacité de Monsieur Z à établir des paysages divers et variés.
En permanence, Monsieur Z est sur le fil, hésitant entre crises de nerfs à peine dissimulées ("Tout bouge") et douces désillusions ("Apathique"). De la même manière, le bisontin tergiverse entre poésie et prise de conscience du monde qui l'entoure. Un exemple ? "Par la fenêtre". Lorsqu'on croit qu'une plume presque légère l'emportera sur l'ensemble de la chanson, "mais on oublie très lentement, alors on donne bonne conscience à l'occident en envoyant de l'argent" surgit et vient vous sécher, net. Apre sentiment, n'est-ce pas ? Et l'ensemble de l'album est ainsi construit. Confrontation des humeurs, des goûts, des styles pour éveiller, provoquer et aussi pour émerveiller. Le métissage auquel s'exerce Monsieur Z semble être sans borne. Il puise ses idées un peut partout, il picore ses idées ça et là : incruste une guitare reggae ("Immobile"), étales des loops hypnotiques, apporte des samples inoubliables ou laisse son chant s'approcher du hip-hop. Les sons clairs de guitare sont aussi dissuasifs que les accords les plus féroces.
Et comme si le contenu audio ne suffisait pas, D1g1tal EQ est gratifié d'une piste multimédia comprenant un vrai clip d' "Apathique" (et pas un live remonté vite fait, si vous voyez ce que je veux dire... il s'agit ici d'une vraie histoire), un diaporama comprenant des vues de ce même clip et de son making-off. Mais, me direz-vous, ces additifs, un nombre croissant de groupes se permettent de les ajouter à leurs galettes. Alors, Monsieur Z, toujours en quête d'originalité, rend l'auditeur acteur de sa musique en incorporant une (mini-)table de mixage permettant à tout un chacun de s'essayer à transformer à sa guise les différent titres du disque à l'aide de samples audio (et aussi vidéos).
Pour en revenir à l'album à proprement parler, le matériau brut de décoffrage (et disponible sur le site du groupe) issu des sessions d'enregistrement est passé entre les doigts d'orfèvre de Jean-Pierre Bouquet, chargé du mastering. Certains titres en sont admirablement refaçonnés ("Immobile", "2 poings") et font transparaître des facettes jusqu'alors peu perceptibles. Autre performance : les paroles sont parfaitement intelligibles sans livret, ce qui permet de les mémoriser facilement, avec une souplesse des plus confortable.
A l'aide de son audace et de son ingéniosité, Monsieur Z est un digne représentant de la scène Bisontine qui en arrive lui aussi au stade de l'album avec, à la clef, espérons-le, une renommée des plus étendue. Serait-ce insister que de dire qu'il la mérite amplement ?