Monsieur Z - NSLB 2 Deuxième et dernier chapitre d'un conte urbain amorcé il y a deux ans, le nouveau Monsieur Z continue sa mission, à savoir élever les consciences face à la dérive d'un monde qui ne leur/nous ressemble pas par le truchement d'une savante combinaison d'électro et de rock portée par un chant, entre ragga et hip-hop, qui catapulte ses textes avec lucidité et probité. Une recette familière et fidèle au style auquel nous ont habitué les Bisontins depuis leurs débuts même si chaque œuvre du groupe présente sa petite différence, subtile certes, qui n'échappe d'ailleurs pas à NSLB [chap. 2], disque dont l'enregistrement a été confié aux mains de Pierre Michalski (ex-Wormachine).

Ce n'est pas donc point une surprise que de découvrir ici six titres constellés de programmations électroniques faisant jeu égal avec une guitare désormais plus discrète, en terme de volume sonore, comparé à un NSLB [chap. 1] qui tranchait plus dans le vif. Le deuxième chapitre retrouve une production disons plus modeste, plus proche de celle d'un D1g1tal EQ que de Propagande de l'hybride, mais son propos n'en n'est pas moins pétulant. Tout à l'image d'"Il paraît", ce single, présenté en avant-première via un clip, dévoile la sensibilité du quatuor et se révèle être, après bien des écoutes, pathétique (dans le premier sens du terme). Les autres compositions, quant à elles, s'avèrent moins déconcertantes qu'efficaces. A vrai dire, on n'en attendait pas moins des Bisontins.

L'introductive "Nuisible" échauffe les esprits avec sa basse grondante et son costaud riffing au refrain impitoyable. "Mon cœur est rouge" remporte les suffrages avec son insurrection verbale sur une rythmique galvanisante à souhait. Le hit "Coupable" remet en selle l'agréable combinaison entre les skanks de guitare et les beats pungle si chers à La Phaze tandis que "Cette ville" baisse en BPM pour s'engouffrer dans les méandres d'un rock-électro contestataire et sulfureux. Enfin, Monsieur Z nous laisse avec sa verve habituelle remplie de pessimisme dans un brasier sonore où "il ne restera rien" si ce n'est un bien joli riff heavy comme on les aime. Ce quatuor incorrigible a encore frappé et réussit plutôt bien l'épreuve du temps en restant fidèle à lui-même.