Monsieur Z - NSLB 1 Monsieur Z a décidé d'investir l'année 2011 en sortant pas moins de deux disques, deux chapitres d'un conte urbain qui constitueront au final un album portant un obscur acronyme : NSLB (Nicolas Sous Les Bombes ?). Une stratégie similaire à la future trilogie d'Agora Fidelio ou à la série "ERS" de leurs compatriotes bisontins de Stellardrive qui s'avère être une bonne manière de ne pas trop les perdre de vue car, rappelons le, Propagande de l'hybride vient (déjà !) de fêter ses trois ans au mois de novembre. Ce dernier témoignait d'ailleurs du nouveau cap qu'avait franchi la bande à Z en faisant la part belle à un son plus rock en béton armé et à des riffs de guitares imposants et tranchants. L'écoute de NSLB [chap. 1] ramènerait presque D1g1tal EQ à des années lumières tellement le fossé s'est creusé au niveau de la production d'une part et du style résolument plus métal d'autre part. Et ce n'est pas si étonnant vu que Fred Norguet a récidivé au mixage de ce nouvel EP, boostant au passage les potentiomètres jusqu'à en faire trembler nos enceintes tout en prenant soin de ne pas gauchir la griffe sonore du Z crew. Hybride, il en est toujours question également, les programmations électro éparses se voyant même accompagnées de samples de beat-boxing sur "Hors de contrôle". Pas de concession, Monsieur Z est toujours une entité hantée par la rage qui n'hésite pas, une fois de plus, à pointer du doigt les sujets qui fâchent (pêle-mêle et non-exhaustif : le pouvoir et les magouilles, les JO de Pékin, les lois liberticides, la solidarité entre les peuples, les luttes sociales, etc...). L'artwork sombre et discret de Shawack reflète bien cet esprit d'insurrection et d'insoumission des Bisontins qui sont "encore là et restés entier" malgré les critiques ("Même si on sait"). Autour des compositions à la fois rock et métal ornées de rythmes empruntés à la drum & bass ou au ragga, vient s'élever la voix lascive d'Emi de Lady Goldfarb (projet trip-hop/rock dans lequel participe le chanteur du groupe) sur "Obscur". Un chant féminin et en langue anglaise, une première pour cette formation avide de nouvelles expériences.
Assurément plus rentre-dedans, le cru 2011 de Monsieur Z s'annonce alléchant et met en exergue l'inconvénient de faire un album en deux parties : la frustration de se contenter d'une vingtaine de minutes de pur bonheur. C'est la mi-temps, tout le monde au vestiaire !