ministry : cover up Ministry aime honorer les groupes qui ont de près ou de loin marqué son cheminement musical que ce soit sur leurs albums (le lanscinant "Lay lady Lay" de Bob Dylan sur Filth pig, le speedé "Roadhouse blues" des Doors sur The last sucker), pour ajouter de la valeur à des compils ("Smothered hope" de Skinny Puppy, "Supernaut" de Black Sabbath) ou lors d'un concert ("Friend of the Devil" de Grateful Dead) et je ne parle pas des nombreux clins d'oeil via des samples, des titres ou des images. Bref, ce Cover up n'est pas franchement une surprise. Ceci dit, Ministry et sa bande de conspirateurs n'ont pas simplement compilé quelques titres déjà enregistrés, non, ils ont vraiment bossé pour livrer une dizaine de titres qui pour leur grande majorité sont des reprises inédites. Si on excepte le cas particulier de "Black Betty", composé dans les années 30 puis découvert par Al Jourgensen via la version de Ram Jam en 1977, la tracklist pioche dans les morceaux cultes de la fin des années 60' et le début des années 70', entre 1966 et 1973 pour être précis. A cette époque là, Al Jourgensen entrait dans l'adolescence (il a 15 ans en 73) et il y a fort à parier que le "Under my thumb" qui introduit cet album l'a également introduit dans le monde du Rock, et si les Rolling Stones n'ont pas trop vieilli, le morceau prend un sacré coup de jeune quand Al et Burton C. Bell (Fear Factory) balance leurs chants et leurs riffs sur le gimmick ultra connu. Tempo accéléré, sons distordus, voix filtrées, Ministry utilise son style pour dépoussiérer et dynamiter les standards du Rock de T.Rex ("Bang a gong"), Deep Purple ("Space truckin' "), Black Sabbath ("Supernaut")... Seul inconnu (pour moi) jusque là, le "Mississippi queen", seul tube de Mountain, groupe qui a marqué les Etats-Unis au début des années 70. Autre bonne surprise, le "Just got paid" de ZZ Top, les barbus texans l'avaient écrits pour leur album Rio Grande mud, un nom détourné pour Rio Grande blood. D'ailleurs, à ce propos, j'ai un petit regret (tout à fait personnel) : l'absence de reprise de Pink Floyd (Dark side of the spoon) ou de Led Zeppelin (Houses of the Molé), deux groupes qui ont également inspiré Ministry dans ses choix... Dernière pépite, merde, c'est vraiment la toute dernière en plus... la version industrielle du "What a wonderful world" de Louis Armstrong, conquis par le nombre de W (?) et par l'explosion -obligatoire- finale de ce titre jazzy/bisounours.
Voilà, j'ai toujours du mal à y croire mais Ministry, c'est fini. Pour le moment.