Ministry animositisomina Attendre et toujours attendre, les Ministry ne sont jamais pressés de sortir un album... C'est donc au compte-goutte qu'on récupère des infos sur Animositisomina, un palindrome qui ne signifie rien et qui joue plus sur l'effet mirroir que sur la réflexion. Mais il est vrai que l'opus est bien plus chargé d'animosité que The dark side of the spoon, le son de Ministry revient en arrière, reprend les choses à Psalm 69 là où ils avaient décidé de s'aventurer vers le plus lourd (Filth Pig) ou le plus musical (The dark side of the spoon), retour donc au son crade (mais étudié, "Stolen"), aux rythmiques basiques et aux dizaines de riffs identiques successifs qui font que même sans beaucoup de samples, Ministry est toujours industriel. Dans l'ensemble Animositisomina est donc plus brut de décoffrage, moins posé, plus incisif ("Animosity"), il joue avec le rock ("The light pours out of me") mais garde un côté sombre et relativement lent ("Shove") avec un chant impressionnant. 10 ans après Psalm 69, personne ne peut dire que Ministry fait du surplace mais le groupe est identifiable en quelques millisecondes. Chacun des trois albums qui ont précédé celui-ci ont marqué l'histoire du combo en ouvrant de nouvelles pistes, développant de nouvelles atmosphères, un nouveau son, Animositisomina ne semble pas poursuivre la série, mixant des bonnes choses piochées dans les dix dernières années de création, il n'en est pas moins un très bon album de Ministry... Rien que pour le dernier titre "Leper", qui s'étire sur plus de neuf minutes, il faut connaître cet album parce que pour écrire un instrumental comme cela, et le contrôler du début à la fin, le faire vivre au travers de plusieurs instruments, maîtriser cette "mélodie" et ces dizaines de sons, il faut du génie. Il est clair que Ministry en a à revendre...