Methadrone - Better living (through chemistry) "La méthadone est un opioïde analgésique synthétisé en 1937 par les Allemands Max Bockmühl et Gustav Ehrhart de chez I.G. Farben qui cherchaient un analgésique qui serait d'un emploi plus aisé au cours d'une intervention chirurgicale et ainsi d'avoir moins de potentiel d'addiction", la définition donnée par Wikipedia vaut ce qu'elle vaut... elle a en tous cas l'avantage de décrypter en quelques mots ce qu'est la musique de Methadrone, découverte sur le tard par le biais d'un split partagé avec Fragment. (Astray NDR) et remise en avant aujourd'hui par le biais d'un album paru en 2009 et paru chez l'excellent ConSouling Sounds (Fragment., Mt., Nadja, Simulacra, Vanessa Van Basten...). Entre drone/ambient, shoegaze minimaliste aux textures industrielles et doom lunaire, les onze plages que compte Better living (through chemistry) sont les étapes d'un véritable périple dans des sphères musicales psychotropes nécessitant fatalement un véritable effort d'immersion. Parce que "Flight to nowhere" au diptyque final "Spiritual synthesis Part I & II" en passant par "Biodone" ou "Buprenorphene" (merci le copier-coller), la musique du projet s'immisce dans l'esprit embrumé de l'auditeur, développant en lui ses expérimentations sonores comme une chrysalide multipliant les métamorphoses. Basses lourdes ("Cold deep blue", "Polamidon"), drones narcotiques et ambient évanescent (l'éponyme "Better living (through chemistry)") Craig Pillard (architecte du projet, également membre d'Evoken) s'est ici entouré de collaborateurs de choix Jason Wallach (The Unquiet Void), Tara Vanflower (Lycia) et Thierry Arnal (Fragment.) pour construire des compositions aux atmosphères narcotiques et comateuses, où la frontière entre le réel et l'irréel est toujours plus incertaine, et l'état de conscience, partiellement anesthésié par les effluves d'une musique à réserver aux seuls initiés ("Dolophine", "Slough realism").