Si ce n'est qu'avec la sortie de son premier album, éponyme, au premier trimestre 2010 que je rédige une petite notice biographique sur MeAstheDevil (ou M.A.D.), ce nom circule sur nos pages depuis déjà pas mal d'années... Au départ (en 2004), c'est Marc (ex-Skull) qui travaille sur des musiques d'ambiances qui servent à illustrer un court métrage et un film amateur, ensuite (après 2006), il s'entoure de quelques amis pour donner une dimension live à ces sons, sont donc auprès de lui aujourd'hui Nic-U (à la batterie entre autres), Judd (graphiste mais aussi bassiste), Thomas (guitariste également chez S-Core) et Rozie (aux claviers). Sortent un CD de collaboration chroniqué en 2006 : Confusion puis un premier EP éponyme en 2007. Une paire de concerts dans l'Est plus tard, Marc enregistre tout seul comme un grand ce premier opus sur lequel des titres bien connus de nos services réapparaissent...
Infos sur MeAstheDevil
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Et ça tu connais ?
Liens pour MeAstheDevil
- measthedevil: bandcamp (238 hits)
MeAstheDevil discographie sélective
ep :
Cannibal
...
MeAstheDevil dans le magazine
Numéro :
Mag #61
On voulait absolument sortir un mag pour partir au Hellfest l'esprit tranquille alors on n'a pas chômé et voici le résultat ! Avec à l'affiche les Johnny Mafia (interview + chronique + photos + live report !) mais aussi d'autres groupes qui ont répondu à nos questions comme Dätcha Mandala, Sooma, Madame Robert, Junon, Killer Kid Mozart, Really Big Really Clever et un membre de la Fabsonic qui a permis à Tsar de se produire en "son immersif". Il y a aussi des questions de choix pour Seb Radix et d'autres qui éclairent l'emploi du temps de Stéphane Labas (directeur de la salle de l'Empreinte à Savigny).
Liens Internet
- Les acteurs de l'ombre : webzine éclectique sur le métal
- Rezomusique : un annuaire consacré à la musique
- Coreandco Webzine : Le zine qui en veut en-core...
Indus > MeAstheDevil
Biographie > MAD
MeAstheDevil / Chronique LP > Bhell city
10 ans après leur dernière sortie, MeAstheDevil refait son apparition ! Officiellement, ils ne sont plus que trois dans le projet (Marc, Nicolas et Thomas), mais les machines n'ont pas totalement disparu car David, producteur en titre et membre officieux, sait comment marche un groupe, vu son passif avec LTNO, Y Front ou Crown. Le résultat est tout de même moins industriel que les premières productions et donc plus rock et plus metal avec une sacrée dose de prog' en bonus.
Ce Bhell city rentre ainsi moins facilement dans les cases et brouille les pistes avec un chant souvent très clair, mélodieux, un poil venimeux car une fois qu'on l'a en tête, on a tendance à le suivre comme un guide qui nous évite les dangers alentours. Histoire de ne pas croiser de trop près ces séries de riffs bien tranchants et lourds ou de ne pas se perdre dans une forêt d'accords et de samples. Sortant d'une binarité qui pouvait les enfermer, les M.A.D. osent aller sur d'autres territoires que leur natal dark-pop-folk-indus, le temps de fermer les oreilles quelques secondes, quand on les rouvre, on est chez Gojira ("Behind the trees") puis, quelques minutes plus tard, carrément chez Tool ("Toy of the gods") puisque le groupe utilise pour certains passages quelques signatures sonores assez identifiables (ce chant gentiment death avec un poil de reverb d'un côté, l'attaque et le son des cordes de guitare de l'autre). Et ça ne leur pose pas de problème de jouer avec les voix (effets, samples), les rythmiques, de centrer un titre sur du piano ou d'étirer des idées sur de longues minutes.
Complètement libéré, MeAstheDevil réussit à amalgamer sa tonne de bonnes idées gardées au chaud depuis quelques années pour mettre son emprise sur notre esprit, faire tomber toutes les barrières et prendre le contrôle. Terriblement osé, diaboliquement efficace.
Publié dans le Mag #61
MeAstheDevil / Chronique EP > Cannibal
Alors que Nic-U continue de sortir des galettes à un rythme qui ferait pleurer les fans de Tool, MeAstheDevil (side-project du groupe précité) s'est remis en selle pour écrire un EP aux dents longues : Cannibal. Un 4 titres présenté sur un vinyl de grande classe et 2 bonus numériques car on a du mal à vivre sans les machines chez ce combo s'éloignant des influences de Marilyn Manson pour se rapprocher de celles du maître Trent Reznor. Mais en mode énervé comme aux meilleurs moments de NIN. Les guitares incisives du titre éponyme donnent le ton, Cannibal est évidemment saignant ! Si on veut du calme, il faut apprécier le morceau bonus "Give it to me" ou n'écouter que le début de "Holy sentence". Un titre assez mesuré qui peu à peu lâche les chevaux pour se métalliser et fatalement s'éloigner des sonorités électro bien plus présentes sur "Teufel". Dans un autre registre "Anger" et son piano diabolique marque les esprits même si on ne retrouve plus les passages apportant leur dose de malaise à la Nic-U. Entre les deux, on a "She's coming back for me" aux rythme et refrain accrocheurs. La preuve que quelque soit le registre, Cannibal apporte son lot de mordant et nous met en appétit.
MeAstheDevil / Chronique LP > MeAstheDevil
Plus que conceptuel, c'est un album, voire un groupe, obsessionnel qu'est MeAstheDevil : le diable est partout, depuis le titre jusque dans les textes MeAstheDevil en passant par des petits signes (les croix renversées, le 666). Mais aussi diabolique soit-il, ce disque ne fait pas de prosélytisme, pas de prêchi-prêcha satanique, pas de discours de LaVey ou d'annonce de l'Apocalypse, non, le propos est bien plus terre à terre, c'est la folie des hommes, un peu de fantastique et des ambiances glauques à profusion. Si on croise l'antéchrist ("Spiderface"), il ne pose pas les bras en croix, il se fait plus discret, rampant et dérangeant, préférant se faufiler discrètement partout où il peut plutôt que de débouler à grands renforts d'images tapageuses. Et si l'on pense parfois à Marilyn Manson ("First time"), c'est bien plus par le son et le mélange des loops et des guitares industrielles que par l'approche marketing du politiquement incorrect. Côté zic, c'est donc électro-métal-indus avec cette touche bien sombre qui met mal à l'aise dont Nic-U raffole, et si les deux entités sont différentes, trois titres sont issus de la médiane Confusion ("Evil's eye", "The beast" et "Land of sorrow") et se mêlent aussi bien aux compos de l'éponyme qu'à celles de ce projet que le "Behind the window" apparu sur Don't disturb the beast, les univers de ces amis sont donc très proches, quand l'un explore plutôt la direction pop-folk, l'autre part en expédition vers le rock-métal. Partout les voix sont triturées, filtrées et les mélodies évitent de faire trop de vagues, pour les lignes plus marquées, le piano donne tellement plus de relief qu'il n'hésite pas à prendre de la place ("The great escape plan").
L'intérêt majeur de ce MeAstheDevil, c'est qu'il n'est marqué par aucun de ses courants d'influences, le mélange est subtil, peut-être trop pour ceux qui sont en mal de riffs hâchés et de structures carrées, mais c'est ce qui fait sa force. Et même avec une thématique vieille comme le monde, la reprise de quelques vieux titres et une galette pleine de noirceur, MeAstheDevil réussit à apporter de la fraîcheur.
MeAstheDevil / Chronique Split > Confusion
Aprés avoir partagé un maxi avec Skull, Nic-U remet le couvert avec M.A.D. (qui est un des prolongements de Skull) mais ce Confusion est bien plus qu'un split CD. Les deux entités ne font pas que mélanger leurs titres, elles ont également fusionné le temps de "The beast", titre fort logiquement placé au centre de l'EP. Ce split, c'est aussi plus qu'un mariage musical, c'est un ménage à trois avec l'artiste Orlinda Lavergne qui est responsable des artworks, l'objet CD n'allant pas sans son contenant et son livret.
La plupart des titres étant écrits pour ce projet (seul "Behind the window" est déjà écoutable sur Don't disturb the beast), Nic-U et M.A.D. ont pensé leurs compos avec à l'esprit l'idée qu'elles devaient se lier à celles de l'autre, comme c'est très réussi, Confusion (ce titre n'est pas innocent, pris dans les textes de "Evil eyes (Devil's child)", Confusion, intrusion, il est aussi à prendre au premier degré) ressemble davantage à un projet commun qu'à un split cd, l'idée (un peu folle ?) de départ a donc abouti à un album homogène de grande classe.
Musicalement, l'ensemble est donc assez proche des ambiances de Don't disturb the beast, ceux qui ont succombé aux sombres délices de Nic-U devraient être amateurs de ceux de Confusion, on y retrouve les mêmes ingrédients, et même un peu plus... Ces plus, c'est essentiellement M.A.D. qui les apporte, ce sont des touches électro qui virent à l'indus quand elles côtoient les musiciens de Nic-U pour un "The beast" approchant le Mechanical animals de Marilyn Manson. Laissés seuls, les M.A.D. envoient ensuite un gros "The end of the world continue" avec une superbe intro acoustique, un break angoissant, des voix trafiquées et de la guitare en solo à foison ! "Let go with the sea" calme tout le monde, si le côté dark reste de mise, le tempo se ralentit considérablement et prépare le terrain pour l'instrumental final "Land of sorrow". S'il commence doucement, la rythmique et les samples donnent rapidement dans l'angoissant et aprés une petite électronique, toute la machine se remet en branle pour nous aculer puis nous abandonner avec notre peur et ce tic-tac, tic-tac, tic-tac... Ce qui nous sauve, c'est le tic-tac de "Desire & fantasy" qui relance la galette...