Massive Attack : Danny the Dog Précurseur d'un genre musical à part entière (le trip-hop), Massive Attack, icône de la scène électro internationale est devenu au fil des années le projet d'un seul homme : 3D, alias Robert Del Naja. C'est donc seul, que l'on retrouve le dernier membre du trio originel, aux commandes d'une bande-originale de film, celle de Danny the dog. Un long-métrage produit par un Luc Besson qui a eu le flair de réunir à l'écran rien moins que Jet Li, Morgan Freeman et Bob Hoskins, pour donner corps à un scénario moins rentre-dedans qu'il n'y paraît au premier abord. Certes le quota de "gunfights" et duels à mains nues est largement respecté, mais le film n'est pas que cela. Par moments intimiste et apaisé, Danny the dog n'est pas qu'un énième film d'action bourrin conçu pour tailler en pièces le box-office, il est bien plus que cela.Robert Del Naja se devait donc de composer un score tantôt nerveux et sombre, tantôt calme et aux ambiances plus feutrées. Aussi n'est-il pas vraiment surprenant de découvrir que tout au long des 21 titres de ce score, Del Naja alterne en fonction des obligations du scénario, titres éléctro purs aux sonorités saturées (propre au style de Massive Attack), et morceaux au piano et violon où l'épure se dispute à la douceur mélodique. Entre froideur clinique ("Atta' boy", "Simple rules", "One thought at a time", "The dog obeys"...) et les ambiances cotonneuses de "P is for piano", le désormais seul maître à bord du vaisseau Massive Attack nous offre quelques titres atmosphériques, particulièrement travaillés et fourmillant de détails, qui nécessitent plusieurs écoutes afin d'en percevoir toute la richesse ("Red light means go", "You've never had a dream"). Quelques notes cristallines pleuvent sur "Sam" ou "Two rocks and a cup of tea", Massive Attack nous réserve des morceaux de pop éléctro à tendance émotionnelle, des titres à fleur de peau tels qu'"Everybody's got a family" ou "Montage". Apothéose de ce score, l'éponyme "Danny the dog" mélange les genres à la perfection en reprenant les thématiques que l'on peut retrouver tout au long du disque.Sous couvert de composer une bande-originale et donc une œuvre de commande, Robert Del Naja a su conserver toute son inventivité et le son propre de Massive Attack tout en essayant de repousser ses propres limites. Plus qu'une simple B.O, 3D livre un disque abouti et homogène, un score, qui bien que différent sur le concept, s'inscrit de la première à la dernière note dans la lignée des autres albums du groupe. Du travail bien fait.