Originaires de Bristol, les trois membres de Massive Attack sont issus d'un collectif baptisé The Wild Bunch, groupe de DJ's écumant les clubs de la ville au milieu des années 80. 3-D, Mushroom et Daddy G, respectivement Robert Del Naja, Andrew Vowles et Grant Marshall font leurs premières armes au sein de Wild Bunch, projet puisant sa source dans les diversités socio-culturelles de Bristol, lesquelles donnent alors naissance à un nouveau courant musical baptisé : trip-hop. Mélange de sons éléctro, de hip-hop, de jazz, de dub, de musiques de films… En clair du Massive Attack à l'état encore embryonnaire.
S'il faut attendre 1988 et le single "Any Love" pour retrouver la trace d'un premier enregistrement (aujourd'hui très difficile à se procurer) de l'entité Massive Attack, c'est en réalité avec son premier album Blues lines (1991, Circa Records) que le groupe débarque en force sur la scène élèctro britannique. Révolution musicale pour nombre d'observateurs, Massive Attack a, avec ce premier effort, posé les bases de ce qu'est aujourd'hui le trip-hop : rythmiques lancinantes, mélodies cotonneuses et surtout un son, inimitable et reconnaissable entre tous.
Massive Attack a dès ses premières années d'existence toujours eu un line-up à géométrie variable, des artistes tels que Shara Nelson, Horace Andy ou Tricky gravitant autours des trois chevilles ouvrières que sont Mushroom, 3-D et Daddy G. C'est d'ailleurs à la suite du succès phénoménal de Blues Lines et notamment du sublime "Unfinished Sympathy" que Shara Nelson décide de quitter Massive Attack afin de se consacrer à une carrière solo. Elle est alors remplacée non pas par une, mais deux chanteuses Nicolette et Tracey Thorn… qui assureront les vocaux sur Protection (1994, Circa Records), second album de Massive Attack.
Prenant tout leur temps pour composer, les trois hommes de base du groupe peaufinent dans leur coin et ce, pendant plusieurs mois, leur troisième offrande à la scène trip-hop : Mezzanine (1998, Circa Records). Un disque plus rock, sombre et torturé que les précédents et par moments inspiré des courant new-wave. C'est justement cette nouvelle orientation musicale qui va provoquer le départ de d'Andrew Vowles alias Mushroom, ses influences hip-hop/ soul n'étant désormais plus en phase avec le travail de Massive Attack. Entre-temps, le groupe a créé Melankolik Records, son propre label au sein duquel il accueille notamment des artistes tels que Craig Armstrong.
Après la sortie de Mezzanine, Massive Attack entre une nouvelle fois en hibernation et ce n'est qu'en 2003 que sort le quatrième opus du groupe : 100th window (Delabel), avec Robert 3D Del Naja comme seul maître à bord (l'homme est compositeur, arrangeur, chanteur et même auteur des artworks du groupe), Grant Marshall ayant préféré se consacrer à sa famille.
La musique de Massive Attack a toujours attiré les producteurs de bande-originales de films ("Rising son" a été utilisé pour Ouvre les yeux d'Alejandro Amenabar, "Spying glass" pour Mission Impossible...) et c'est tout naturellement que Luc Besson fait appel en 2004 aux talents de Robert Del Jaja pour composer le score du film Danny the dog.