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Numéro :
Mag #30
Et voilà le 30ème numéro de notre Mag ! Que le temps passe vite... En tout cas on prend toujours autant de plaisir à le confectionner et on a hâte de fêter numériquement nos 20 ans avec toi pour le #31 ! En attendant, tu peux retrouver Mogwai en couverture, en interview, en live report et en chronique dans ce nouveau numéro qui laisse également la parole à....
Marilyn Manson / Chronique LP > Heaven upside down
Sacré Marilyn Manson ! Alors que The pale emperor n'avait pas laissé un souvenir impérissable, le lascar revient sur le devant de la scène avec le single "We know where you fucking live", un titre plutôt accrocheur avec un refrain rageur, un son bien saturé et des éclairs qui perforent les tympans. Et si, pour une fois, les déclarations de Warner étaient vraies ? Et si ce nouvel album pouvait ressembler à un mix entre Antichrist Superstar et Mechanical animals ? Le deuxième titre qui arrive en éclaireur est "Say10" (à prononcer "Seilletène" comme "Satan" en anglais, ça devait être le titre de l'album histoire de marquer le coup du dixième opus), la rouille y est plus douce, la mélodie désenchantée, le tempo lourd et les effets accréditent la prédiction de Brian Warner.
On se prend alors à rêver d'un vrai retour à un indus métallique puisqu'en général, les "singles" balancés avant l'album sont plutôt des titres assez moyens et les plus radiophoniquement corrects... On y croit même à l'écoute du "Revelation #12", rapide et trituré, les frappes peuvent faire penser à Alec Empire et Atari Teenage Riot avec une mélodie déviante vraiment alléchante. "Tattooed in reverse" rappelle que le groupe est désormais un couple où Tyler Bates a une grande importance, notamment en terme de production, plus lent et arrangé, ça passe surtout que les deux singles précités remettent les pendules à l'heure. Cinquième piste, arrive "Kill4me". Et c'est le drame.
On peut se réveiller, le rêve est déjà terminé, je casse le suspens mais le reste de l'album n'est vraiment pas du même niveau et Marilyn Manson retombe dans certains travers... Celui qui doit remplir les salles et faire son show, doit paraître méchant en étant gentil, celui capable de balancer un titre pop ("Kill4me"), un titre vide ("Saturnalia") et de composer un morceau autour d'un jeu de mot et d'un refrain à faire scander dans les stades ("Je$u$ cri$i$"). Rien d'excitant, la tension retombe, les réminiscences d'un temps glorieux s'évanouissent. Le reste est lent, ennuyeux, surproduit et ressemble plus à une berceuse ("Blood honey") qu'à l'apocalypse (même si le final plus déstructuré et distordu de "Threats of romance" voudrait nous laisser cette impression). Pire, le titre éponyme, l'étendard "Heaven upside down" est clairement rock et pas du tout raccord avec le reste de l'album...
Sur Heaven upside down, Marilyn Manson n'a pas été capable de composer plusieurs titres qui forment un tout cohérent, ce qui était sa force par le passé (que l'on aime ou pas la direction prise). Le côté conceptuel de chaque aventure est ici abandonné, le tiraillement entre violence et production léchée fait éclater le disque en plusieurs parties trop distinctes. Dommage car si on avait eu un EP à chroniquer avec juste quelques pistes ("Revelation #12", "We know where you fucking live", "Say10" et à la limite "Je$u$ cri$i$" et "Threats of romance"), on aurait pu faire de cette sortie un petit événement.
The God of Fuck, Antichrist Superstar, Omega, Révérend, Villain et maintenant Empereur ! La galerie de personnages liée à Charles Monroe ou plutôt à Marilyn Manson s'étoffe toujours un peu plus quand un nouvel album paraît et qu'il faut faire un peu de buzz autour de Brian Warner. En 2012, on ne savait pas trop s'il fallait l'enterrer ou espérer un vrai renouveau, en 2015, on a certainement une réponse... Et tant pis si elle est "mauvaise".
Comme Marilyn Manson s'est acoquiné avec pas mal de monde et s'est intéressé aux séries TV, il a fait quelques brillantes apparitions dans Californication (puis encore plus brillantes dans Sons of Anarchy), c'est lors du tournage de ladite série qu'il croise Tyler Bates, le responsable de la musique du show est aussi guitariste, producteur et enchaîne les musiques de jeux ou de films (ils sont plusieurs à lui faire une confiance totale et notamment Zack Snyder qui l'a embauché pour habiller musicalement 300, Watchmen, Sucker Punch...). Les deux compères vont bosser ensemble sur les titres de ce The pale emperor, un nom qui là encore mérite une digression... C'est le surnom que les anglophones donnent à Constance Ier, empereur romain durant à peine plus d'un an qui est connu pour ses velléités contre les Pictes (les Ecossais donc) et pour avoir eu un teint assez blafard, d'où son surnom de "Constance Chlore" ou "Constance le Pâle" si on cherche à traduire l'expression. Pas spécialement adepte du maquillage goth, ledit empereur a déclaré que "Dieu n'existe pas", ce qui lui vaut cette mise en lumière aujourd'hui... A noter encore qu'il est le père de Constantin qui deviendra lui empereur après sa victoire du Pont Milvius acquise "grâce à Dieu" et récompensera les Chrétiens avec l'édit de Milan en 313, édit qui laisse la liberté de culte et va permettre au christianisme de se développer rapidement dans tout l'Empire. Une histoire un peu faiblarde, d'autant plus que l'artwork ne suit pas, pour le coup, j'aurais apprécié un total look à la Ghost plutôt qu'une image à moitié flou et un livret si peu inspiré. Ou alors que Marilyn Manson joue à fond la carte "Faust" et son pacte avec le Diable puisque c'est encore un des thèmes que Brian Warner amène sur la table...
Et la réponse alors ? Renouveau plutôt qu'enterrement puisqu'un nouveau visage de Marilyn Manson fait surface, un visage bien pâle à côté de ses prédécesseurs étant donné qu'il faut oublier tout ce qui est riffs saignants, rythmiques indus destructrices et hargne métal, bienvenue au Manson posé qui célèbre le blues, cherche à bosser les petites ambiances sonores (Tyler Bates se serait-il cru dans un film ?), dépouille ses mélodies pour plaire à ta mamie. Certes, le mercantilisme de Eat me, drink me a disparu et on ne peut lui reprocher d'avoir calmé le jeu pour toucher encore plus de monde car artistiquement, on n'est pas dans la mièvrerie non plus (The high end of low) mais je dois être trop jeune pour entrer dans ce nouvel opus qui semble surtout être ennuyeux. Peut-être que les dingues de son et de traficotage y entendront de bonnes trouvailles mais la tonalité d'ensemble ne colle pas avec le Marilyn Manson que j'aime quand il est brut(e) (Portrait of an american family, Antichrist Superstar) ou quand il est classe (Mechanical animals), mais pas cette fois-là où ses rares attaques ("Deep six") ne sont pas assez convaincantes pour contrebalancer les promenades bucoliques en mode ego-trip ("Killing Strangers", "Third day of a seven day binge", "The Mephistopheles of Los Angeles", "Warship my wreck", "Birds of Hell awaiting"...).
"Scélérat de naissance", avec un titre pareil, on s'attendait à un Marilyn Manson remonté et avide de fracassage métalo-indus, surtout qu'il avait quelques raisons d'être en colère après son départ forcé d'Interscope suite à l'échec commercial de The high end of low (le label ayant tout de même laissé son ex-protégé sortir cette daube sans sourciller) et les tensions avec Chris Vrenna qui quitte le navire avant la sortie de ce Born villain. Nouveau label, nouveau bassiste, nouveau claviériste, mais pas de renouveau pour Brian Warner et Twiggy Ramirez qui semblent dépassés par le monstre Marilyn Manson qui n'en fait qu'à sa tête et produit des titres lisses et convenus dans la lignée de ce que le "groupe" a fait ces dernières années.... Certes, on ne retombe pas aussi bas qu'avec Eat me, drink me mais jamais on ne risque de retrouver l'inventivité de Portrait of an american family, l'agressivité de Antichrist Superstar ou l'harmonie de Mechanical animals.
Énième album de transition, Born villain ne restera donc pas dans les mémoires faute de tranchant ou de douceur, mais au vu de la dernière décade on mettra tout de même quelques bonnes notes pour encourager le combo à travailler sérieusement à l'avenir, à tenter de s'affranchir de son lourd passé et à se libérer de la pression liée à son image. Parmi les bons points distribués, on en a un pour l'espoir laissé par le premier morceau "Hey, cruel world" qui au final est un des plus accrocheurs et granuleux, un autre pour "Overneath the path of misery" dont la rythmique, la construction et les sonorités sont très séduisantes et un dernier pour l'ambiance de "Breaking the same old ground". Peut-être conscient du manque d'intérêt qu'allait susciter ce nouvel opus, Marilyn Manson a sorti un joker pour faire parler de lui en invitant Johnny Depp, l'ultra bankable acteur (désormais célibataire, wouhou, quelle information de première importance) joue aussi de la guitare pour la reprise bonus de "You're so vain", en vain car ça n'apporte rien, ou alors uniquement aux die hard fans de Jack Sparow.
Avec Born villain, on est donc loin de la renaissance attendue (depuis bien longtemps maintenant) du Manson des années 90, on est même plus proche de son enterrement artistique qu'autre chose. Les plus optimistes verront du mieux dans cette galette, les autres se demanderont s'il faut encore espérer un retour du grand vilain guignol...
Marilyn Manson / Chronique LP > The high end of low
Avec le retour de Twiggy Ramirez dans les rangs, on espérait quelque chose de grand avec un Eat me, drink me qui n'avait pas laissé beaucoup de bons souvenirs (et encore, il est sorti il y a à peine 2 ans), hélas, trois fois hélas, The high end of low est assez désespérant. Après la rupture avec Dita Von Teese (divorce début 2007), c'est sur le dos de celle d'avec Evan Rachel Wood qu'il faudrait mettre la platitude mélancolie dénuée de toute envie d'en découdre de cet opus. Un album très long (15 titres) mais sans aucun moment fort, sans guitares abrasives, sans ligne de basse destructrice, avec des rythmes qui pourraient être construits avec une boîte à rythme préprogrammée et des samples anodins. Ne reste que la voix et la capacité de Marilyn Manson à nous toucher par ses mélodies douces et insidieuses. Malheureusement, là où par le passé, il se servait de cette arme pour nous amener à baisser notre garde pour mieux nous taillader, ici, il n'y a pas d'après. Juste l'impression que le grand méchant Marilyn Manson a besoin d'un petit câlinou pour qu'il puisse faire de beaux rêves... Brian Warner semble faible et dominé par des sentiments, on l'imagine même dépressif, manipulé par la facilité d'écrire des titres évidents, lui qui aimait tant conceptualiser, explorer des univers et affirmer sa maîtrise sur les gens, les fans et les médias. A lire la nouvelle typo (vendue par un graphiste peu inspiré ou offert par un de ses petits neveux ?), on voit qu'il essaye de faire ressortir son côté "homme" (MAN étant écrit plus gros, ce sont aussi les lettres communes aux extrémités des deux noms Marilyn Manson) mais pas forcément la face virile... Musicalement The high end of low n'a que très peu d'intérêt et on vient vite à rechercher depuis quand Brian Warner ne nous a pas vraiment fait plaisir... Et on se trouve forcé de réhabiliter The golden age of grotesque comme un bon album au vu des suivants... Pour celui-ci, on retiendra peut-être "I want to kill you like they do on the movies" et ses quelques références sonores (comme ce son de bande super 8 qui défile, la même sérigraphiée sur le CD) ou le "Four rusted horses" avec son côté western lugubre (Everyone will come to my funeral / To make sure that I stay dead) et son mini gimmick de guitare claire... D'ailleurs je me demande pourquoi Marilyn Manson n'a pas profité de sa détresse pour nous pondre un album acoustique, là au moins il aurait pu faire mouche...
Marilyn Manson a-t-il perdu les commandes ? Alors que Brian Warner est plus que jamais l'incarnation du "groupe", d'ailleurs dans les crédits de l'album, c'est "I" qui est employé quand le groupe/personnage remercie ses amis, quand il faut faire la promo de l'album, on ne voit que lui... Ses fidèles compagnons d'armes ont tous pris la porte et il est désormais entouré de petits soldats... Libre à lui de faire ce qu'il veut donc... De continuer d'explorer divers univers au travers d'albums quasi conceptuels (art et atmosphère sur The golden age of grotesque, religion et business sur Holy Wood (in the shadow of the valley of death)...). Avec Eat me, drink me, on est pris à contre-pied, Marilyn Manson est Brian Warner (qu'on voit partout dans le livret) et donne aux fans de base ce qu'ils veulent : un héros gothico-romanesque. Eat me, drink me porte bien son nom, c'est le premier vrai produit de consommation signé Marilyn Manson... La présence de Tim Skold à ses côtés n'est certainement pas étrangère au fait qu'il soit tombé dans une certaine facilité, le producteur des reprises de "Personal Jesus" ou "Tainted love" aimant l'argent facile... L'opus est extraordinairement abordable par le commun des mortels, des tonnes d'arrangements pour arrondir les angles, des sons travaillés et quelques titres vides de toute créativité (les solos ultra convenus de "Putting holes in happiness" ou "Evidence", la rythmique basique de "They said the hell's not hot", les mélodies classiques...).
Bref, alors que Marilyn Manson était capable de nous surprendre à chaque nouvel album, révélant toujours une nouvelle facette du personnage, faisant trembler les fans avec des annonces relatives à la fin du groupe ou nous ébourrifant avec des transformations de grande classe (Mechanical animals), là, on tient le premier album qui ressemble à la caricature attendue. Comme si faire des clips pour les BO de teenager movies avait fait plonger du côté obscur notre manipulateur de médias et de modes favori.
J'en suis d'autant plus circonspect que Eat me, drink me sonne bien, on est tout de suite accroché par son côté lisse et charmeur (seul le remix bonus est infâme ... vraiment inhumain, à peine bon pour tester les enceintes d'une caisse tunée, et dire que son auteur est gratteux chez AFI...). On sent que les titres sont calibrés mais on n'y résiste pas, et quand "If I was your vampire", "Red carpet grave", "Heart-shaped glasses (when the heart guides the hand)", "Mutilation is the most sincere form of flattery" ou "Eat me, drink me" touchent nos oreilles, on ne peut que constater la présence du talent chez ce Marilyn Manson...
Sentiments contrastés au final avec d'une part l'impression que Brian Warner cultive sa personnalité et abreuve les fans qui l'idolâtrent (ceux-là même qu'il rabrouait il y a peu...), de l'autre le côté hypnotique qu'exercent les bons morceaux de cette nouvelle galette...
Marilyn Manson / Chronique LP > The golden age of grotesque
Marilyn Manson avait toujours réussi à provoquer une certaine surprise, évitant de nous servir deux fois de suite le même album... Là, là seule grosse surprise c'est que lors de la préparation de The golden age of grotesque, il se sépare d'une figure emblématique du groupe : Twiggy Ramirez (basse) est remplacé par Tim Skold (ex-KFMDM).
En effet ce nouvel opus n'apporte pas de grandes nouveautés, Marilyn Manson fait du Marilyn Manson et à lire et entendre combien il doit expliquer cet album, il est clair qu'à l'image de la pochette, c'est un peu flou à moins de suivre la bête depuis pas mal de temps... Les "This is a new st" et "mOBSCENE" sonnent très "Beautiful People"/"Disposable teens", le "Doll-dagga buzz-buzz zigety-zag" apporte enfin un peu de jouissance et c'est avec "Use your fist and not your mouth" que l'album s'emballe vraiment, les sonorités et les mélodies sont plus travaillées, nous entrons dans le vif du sujet et ça tombe bien car le titre "The golden age of grotesque" déboule juste derrière, on se remémore alors les meilleurs passages de Mechanical animals, la décadence est proche et c'est là que Brian Warner est le plus à son aise... Et quand ses idées sont soutenues par de bonnes rythmiques bien industriels les "what's my name ? what's my name ? Hold the S because I am an Aint" peuvent entrer en résonnance avec les "Ka-Boom Ka-Boom", même si ça balance davantage sur "Slutgarden". Retour aux jeux sur le son avec "Spade" (ou "le pic" !) qui accolé à "Para-noir" donnent certainement les 10 meilleures minutes de l'album, tempo, sonorités, airs, tout est millimétré, un régal. Petite pause et de nouveau un grand titre, "Better of two evils", simple et efficace mais pas lassant, un peu de hargne pour "Vodevil" et c'est déjà l'heure des obsèques...
En bonus, on nous file (selon les éditions) un DVD ou le titre "Tainted Love" (reprise de Soft cell) qui arrive un peu comme un cheveu sur la soupe...
On attend toujours beaucoup de Marilyn Manson, certainement trop, The golden age of grotesque est un bon album mais les quelques titres poussifs ne lui permettent pas d'accéder au rang de disque indispensable comme Portrait of an american family, Antichrist Superstar et Mechanical animals.
Marilyn Manson / Chronique LP > Holy Wood (in the shadow of the valley of death)
L'antéchrist est de retour ! Titre et pochette en adéquation avec le Marilyn Manson provocateur qui nous avait pour un temps abandonné au profit du Marilyn Manson animal. IL est donc de retour sur le plan médiatique, musicalement, le retour "en arrière" est moins évident, c'est plus un compromis, un mix des deux précédents opus que nous livrent ici le groupe. Des compos d'inspiration plus gothique, plus batcave ("Godeatgod", "Target audience ", "Valentine's day"), d'autres rageusement métal industrielles et qui rappellent un peu trop le "Beautiful people" ("Disposable teens", "Burning flag"). Malgré ce qui pourrait sembler comme un écart entre ces deux styles, l'album s'écoute comme une histoire, celle de la chute d'Adam ou de la victoire de l'Omega sur une société puritaniste qui fournit toujours autant de sujets de chansons ("The fight song", "President dead"). Le livret (superbe) est là pour tout expliquer et relancer de vaines polémiqes... On regrettera le foirage de la piste CDRom mais bon, Marilyn Manson, c'est d'abord de la bonne zic ! Et John 5 s'amuse toujours autant avec sa guitare, s'entendant de mieux en mieux avec le petit MW Gacy, ressortant même la guitare sèche pour un très beau "In the shadow of the valley of death". De leurs côtés (le gauche sur scène), Twiggy Ramirez et Ginger Fish s'éclatent toujours autant ("The nobodies", "The death song"). Quant au frontman, pas grand chose à redire, sauf qu'il semble encore avoir progresser, les parties chantées étant de plus en plus mélodieuses, les "Lamb of god" ou "Coma black" étant des perles noires à l'état pure. Au final, l'album est merveilleux, tous les fans de Marilyn Manson y retrouvent ce qu'ils aiment, et à nouveau, on se demande quelle sera la prochaine étape...
Marilyn Manson / Chronique LP > Mechanical animals
Après avoir exploré les profondeurs de l'indus et la noirceur du métal pour dépeindre la famille américaine, après avoir repoussé les frontières du mixage et des reprises qui fleuraient bon le cauchemar et après s'être imposé maître d'un monde ténébreux et surmédiatisé, Marilyn Manson est de retour. Et le maître-mot de ce nouvel épisode est glamour ! Mettons les Mechanical animals sur On.
Tel la chenille devenue papillon, Marilyn Manson est preque devenu Shirley Manson. Presque car les Marilyn Manson ne sont pas encore tout à fait les Garbage. Mais la maîtrise des machines et le son de cet album fait qu'ils n'ont jamais été aussi proches...
Et dans ce "Superbe grand monde blanc", la famille Marilyn Manson se promène au gré des douces guitares torturées. L'animal refait son apparition sur la scène du "Dope show" où, maintenant nous sommes tous stars. Les accords-haches des disciples de l'Antéchrist se sont métamorphosés en accords-scalpels de grande précision... "Mechanical animals" m'apparaît comme un titre taillé pour devenir un hit planétaire, "la rédemption de l'Antéchrist" qu'on pourrait l'appeler, tant musicalement il dénote avec la superstar... Ah, enfin une rythmique et un son estampillé "Pur Marilyn", Le rock est mort ? Pas sûr... La construction de "Disassociative" est géniale, le papillon Marilyn Manson va en charmer plus d'un avec cette complainte magique. S'enchaîne un slow accoustique avec un refrain digne de Pink Floyd en live, notamment grâce aux choeurs féminins, this is "Speed of pain". Trent Reznor n'est plus là, mais les apprentis ont retenu les leçons du maître et le prouvent avec ce morceau "post-human" où les machines sont omniprésentes. "I want to disappear" clame le portraitiste un peu de calme, médiatique s'entend. "Je n'aime pas les drogues, mais les drogues m'aiment", c'est quoi ces excuses à la con ? A n'en pas douter le moins bon morceau de l'album. Ensuite le "Nouveau modèle N°15" reprend des vieux riffs industrieusement moulinés avant qu' "User friendly" ne renoue avec les bips électriques et les refrains bombardés par les guitares. "Fundamentaly" est un tendre slow, incroyablement classique, sur lequel vient se greffer un solo saturé. Pour leur "Dernier jour sur Terre", Marilyn Manson nous offre un titre magnifique qui rappelle "Disassociative". Et jusqu'au prochain album, le "Coma blanc" va régner. Un coma hanté par les rythmiques sombres des guitares-machines, les mixeurs ensanglantés et des apôtres errant au milieu de petites fleurs bleues enracinées dans la douleur.
Marilyn Manson / Chronique LP > Antichrist Superstar
Marilyn Manson et ses comparses sont à l'origine d'une musique étrange, ainsi le deuxième album est censé représenter de la musique pour enfant.. (alors que penser de la plage 8 :" F* Franckie" ???). Toujours est-il que le Révérend Marilyn Manson se prend pour l'antéchrist... Étrange, mais ce titre convient admirablement avec le troisième album : Antichrist Superstar. Atmosphère sinistre, noire et tendances au suicide englobent l'œuvre musicale produit par Trent Reznor (le monarque le l'indus en personne !). Au delà de la tendance excessive à la provocation (lacération rituelle de Manson à coups de bouteilles (en sucre, je vous rassure, et je tiens çà de source sûre), il s'est quand même déjà coupé les veines sur scène, le T-shirt "I'm the God of Fuck"), l'affirmation antéchrist de Marilyn Manson va au delà de cette provocation. Dépassant le sanguinaire goût de Cradle of Filth, Marilyn Manson se dresse tout en philosophie (notamment Nietzsche) et en réflexion, pour dépasser cette étiquette facilement accrochable que celle d'un musicien provocateur (avec un gros sous-entendu : pour faire vendre...), bah non c'est loupé c'est pas çà !!!
D'après Marilyn Manson, l'Antéchrist qu'il incarne sera sûrement mort au prochain album, à la manière de la disparition de la vision enfantine de Smells like children...
Marilyn Manson / Chronique LP > Portrait of an american family
En 1994, Trent Reznor nous invitait à découvrir le Portrait of an american family, portrait réalisé par une bandes de star-killers. Les pinceaux sont trempés dans des pots de rythmiques noires et lourdes et ont comme support une toile Indus tendue sur un chevalet ... de torture. Les traits de la famille américaine sont repassés avec un fusain acéré par celui qui se proclame être le "god of fuck" dans "Cake and sodomy" et qui a les "pencils in my pocket" au moment de "Lunchbox". Sexuellement dérangés, drogués, armés, avides et mythomanes, les américains moyens sont plutôt à éviter. Pas cet album de photos qui prouve que l'artiste maîtrise déjà idéalement son art.
Certaines sont si bonnes que le coeur de NIN poussera ses poulains à les retoucher, les reprendre sous un autre angle ("Organ grinder", "Dope hat" sur Smells like children). Un simple portrait ou une oeuvre d'art, "fueled by filth and fury" comme la "Misery machine", à vous de voir. En tout ca c'est un tableau musical dont HR Giger ne serait pas peu fier s'il était musicien.
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