Marily Manson - Born villain "Scélérat de naissance", avec un titre pareil, on s'attendait à un Marilyn Manson remonté et avide de fracassage métalo-indus, surtout qu'il avait quelques raisons d'être en colère après son départ forcé d'Interscope suite à l'échec commercial de The high end of low (le label ayant tout de même laissé son ex-protégé sortir cette daube sans sourciller) et les tensions avec Chris Vrenna qui quitte le navire avant la sortie de ce Born villain. Nouveau label, nouveau bassiste, nouveau claviériste, mais pas de renouveau pour Brian Warner et Twiggy Ramirez qui semblent dépassés par le monstre Marilyn Manson qui n'en fait qu'à sa tête et produit des titres lisses et convenus dans la lignée de ce que le "groupe" a fait ces dernières années.... Certes, on ne retombe pas aussi bas qu'avec Eat me, drink me mais jamais on ne risque de retrouver l'inventivité de Portrait of an american family, l'agressivité de Antichrist Superstar ou l'harmonie de Mechanical animals.

Énième album de transition, Born villain ne restera donc pas dans les mémoires faute de tranchant ou de douceur, mais au vu de la dernière décade on mettra tout de même quelques bonnes notes pour encourager le combo à travailler sérieusement à l'avenir, à tenter de s'affranchir de son lourd passé et à se libérer de la pression liée à son image. Parmi les bons points distribués, on en a un pour l'espoir laissé par le premier morceau "Hey, cruel world" qui au final est un des plus accrocheurs et granuleux, un autre pour "Overneath the path of misery" dont la rythmique, la construction et les sonorités sont très séduisantes et un dernier pour l'ambiance de "Breaking the same old ground". Peut-être conscient du manque d'intérêt qu'allait susciter ce nouvel opus, Marilyn Manson a sorti un joker pour faire parler de lui en invitant Johnny Depp, l'ultra bankable acteur (désormais célibataire, wouhou, quelle information de première importance) joue aussi de la guitare pour la reprise bonus de "You're so vain", en vain car ça n'apporte rien, ou alors uniquement aux die hard fans de Jack Sparow.

Avec Born villain, on est donc loin de la renaissance attendue (depuis bien longtemps maintenant) du Manson des années 90, on est même plus proche de son enterrement artistique qu'autre chose. Les plus optimistes verront du mieux dans cette galette, les autres se demanderont s'il faut encore espérer un retour du grand vilain guignol...