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M.O.K.O. / Chronique EP > Force

M.O.K.O - Force Quel est le point commun entre la gazelle des steppes africaines coursée par un guépard affamé, la course en bout de terrain d'un ailier de rugby qui doit passer un dernier défenseur avant d'aller aplatir le ballon et le dernier EP de MOKO ? Le changement d'appui, de direction. Si pour les premiers exemples il s'agit de survie ou de victoire, pour MOKO c'est un style musical déjà bien senti, comme dans leur premier EP Source sorti en 2019. Dub, electro, trap, drum'n'bass, ragga, punk, rap, rock la force de Force est de ne pas laisser s'endormir l'auditeur, avec un changement d'axe incessant. Un peu comme si tu cherchais une radio sur la bande FM, à l'ancienne, en tournant un bouton et qu'à chaque fois que tu captais un son, ça le faisait bien. MOKO cultive l'art du mix, de l'empilement sonore comme un burger multicouche, mais loin d'être indigeste car le dosage est toujours subtil. Le duo nancéen invite quelques guests à poser leurs chants en anglais ou espagnol, histoire d'épicer encore un peu plus la galette et qu'aucun track ne finisse sans voix. Au final, encore un EP de seulement 5 titres pour 17 minutes mais une impression d'avoir avalé un LP compilation sur le thème "Quand un collectif explose l'idée que la musique électro ne serait que des titres de 10 minutes avec 3 bruits de chants de baleines et un léger rythme au wood block". Toujours très sympathique.

M.O.K.O. / Chronique EP > Source

M.O.K.O. - source Telle la chimère, cette créature mythologique composée d'une tête de lion, d'un corps de chèvre et d'une queue de dragon, M.O.K.O se range dans cette catégorie, celle des bestioles difficilement définissables. Et si on ajoute que sur chacun des tracks de leur EP Source, c'est un invité différent qui prend le mic, à poser sa voix en anglais ou en espagnol, on croit plus être tombé sur une compilation de la grande famille electro que l'œuvre d'un seul groupe. Bon, il faut tout de même relativiser, M.O.K.O étant composé de Roxane Boillod à la batterie et Alex Quentin aux machines, on ne va pas partir dans du funk, de la fanfare ou du rock progressif. M.O.K.O, c'est drum'n'bass, electro, indus, dub, cold wave, et tout ça sur un EP de 5 titres. Donc, c'est pas compliqué, chaque plage a son style, comme un catalogue de bon son. Ils pourraient partager la scène avec Roni Size, La Phaze ou Tricky, que ça serait tout aussi cohérent. ...et vu leur facilité à jouer sur les variations, j'imagine qu'ils ont la capacité de produire un bon gros album, avec plein de featuring pour 2 heures de bonne musique. Allez M.O.K.O, retournez puiser dans la Source.

Publié dans le Mag #38