lagony absomatique Départ rock blindé, une tonitruante rythmique, surtout faite pour se mettre une tête, chant violemment hardcore, à la limite du monocorde, très incisif, un peu répétitif, un peu lancinant, bizarre pour un premier titre, pointes industrielles à travers quelques boucles électroniques, puis on passe à un registre plus lagonien, ambiance toujours soutenu, mais une touche indus bienvenue, et un chant qui soulève des interrogations, 2 têtes reste étrange, presque inaccessible, entre délectation et linéarité intérogatrice. Passons la frontière d'incompréhension, pour passer à amel/la frontière et son intro très métal, rideau de guitares et petite interventions de samples organique, à la Viridiana, le chant en arabe s'allie à merveille avec cette basse qui ondule, et l'on entre à pleine vitesse dans l'univers Lagony, le pont avant le refrain est transcendant, mélodique et langoureux, avec toujours cette puissance inhérente au style du groupe, refrain mené d'une poigne de fer par un chant engagé, crié, un peu sombre, facette d'un Lagony multiculturel. Intro avec une guitare super cradingue, cordes distendues, disto granuleuse, la suite s'annonce puissante, le grain est prononcé, l'ambiance se tasse un peu, Lagony fait du rock, pas du gros métal à la Soulfly, le chant est doux et s'accorde avec contraste avec les grosses guitares des ponts, la basse ne se risque pas trop, finalement Lagony se lâche sur un refrain enlevé des plus denses, magma métalique, chant poussé, cris monocordes, les guitares se baladent avec allégresse sur un jeu de densité, en corps est accrocheur, fusion profonde de rock et de métal. Lagony montre sur de nombreux titres ses nombreuses origines rock, dans le choix des mélodies, le groove, certaine sauces pop qui se trament dans les structures, comme la solution, son chant, et pourtant Lagony c'est ça et autre chose à la fois, certaines parties alliant la puissance et la densité du métal, la violence du hardcore, tout en incorporant de manière naturelle des samples par petites touches colorés, simples apports musicaux plus que substance indispensable à l'équilibre, et pourtant... si imbriqués dans l'ambiance, et la chaleur du son Lagony.
La perle de Absomatique est là. Monument musical, titre phare, indescriptible, obélisque d'espoir dans un monde en perdition, entre violence émotionelle et pincement textuel, "Isma" est presque trop belle pour en parler, et pourtant, sous son avalanche de sentiments, d'émotions, de larmes, la taire serait l'étouffée. -N'ai pas peur maman, un jour viendra ou il y aura une revanche, dans la tombe, ils me suivront de près et dieu fera les comptes-. Guitare langoureuse, basse syncopée, l'ambiance devient lancinante, le chant en arabe attire l'oreille, pour s'envoler, s'éveiller, nous éveiller, sur un refrain poignant, simple et percutant, les guitares s'entremêlent, mêlent leur sang, leur violence, leur tristesse, sample de luth, la ritournelle recommence, encore plus pénétrante, toujours plus vibrante, -Notre pays va mourir, levez vous l'Algérie se meurt...-, déluge impliqué, rien ne laisse insensible dans isma...
Difficile de se remettre après ce chamboulement émotionnel, bipèdes allège l'atmosphère doucement, sample industriel qui monte lentement, très électro, un peu Sin, chants calmes et samples mélancoliques, violents coups de semonce, la basse devient point d'équilibre central, barycentre sonore, assise qui vole en éclat sur un refrain violent, imbriquements sismiques. Coups de vents électriques, riff en silence, assez new-school, fervents catholiques, est de bonne facture, trouve des variations dans les riffs de manière croustillante, allie samples et guitares de manière synthétique, passage silencieux, juste une atmosphère éthérée électronique, très douce, qui entretient la flamme. Lagony réussi le tour de force d'assembler des riffs justeélectronique, voir new-wave comme dans "Pregnant woman", avec des avalanches métal sur en corps. Singleton post-industriel, ou pré new-wave, "Pregnant woman" est une sucrerie électronique qui cache bien des subtilités, et met à profit l'adage qui met en garde du calme avant la tempête. Riffs de tueur, guitares qui s'embrument, non entre néo et power-pop, l'univers est immense, et pourtant Lagony y trouve sa place, assez singulier, et le chant pose encore des doutes, les guitares aussi finalement, la cohérence de l'ensemble est indéniable, presque miraculeuse, mais très stable, une raison de plus pour monter le son et prêter attention aux mixtures de Lagony, qui sont toutes prêtes à exploser, que ce soit sur un riff de basse, un power chord saturé, un cri, ou dans votre coeur.