Klymt - Murder on the beach Le très sympathique Simon d'Araki Records nous envoie régulièrement, sans prévenir, des colis de CD et de vinyles de ses dernières productions (une tendance du côté des labels qui n'arrive pratiquement plus depuis que le numérique a supplanté le physique en termes de vente). Souvent, le nom des groupes ne nous parle pas, et puis des fois, c'est tout le contraire. Quand j'ai vu le CD de Klymt, mon cerveau a vrillé et j'ai cru qu'il s'agissait du nouvel album de Grymt, un groupe de grindcore dans lequel joue Etienne d'AqME avec des membres de Lazy et le chanteur d'Unfold, et qui n'a sorti qu'un seul album en 2006. C'est seulement en découvrant l'electro-indus/coldwave de Klymt que je me suis rendu compte de mon erreur. Et le pire dans tout ça, c'est que les Rouennais sont déjà passés en 2007 sous le radar de notre ex-collègue AureliO.

Il avait déjà, entre autres, ciblé à l'époque le questionnement du style des Normands qui, je vous avoue, m'a un peu mis aussi en branle la première fois que j'ai découvert leur Murder on the beach. Electro ? Rock ? Indus ? Coldwave ? Réponse de Normand : Ça dépend ! Tout est mélangé, et se télépercute. Et puis il y a cette façon de composer un peu spéciale par moments, comme ces clappements qui arrivent sans prévenir sur "Analogue bastard" et qui n'apportent rien à la chanson. On a même l'impression des fois que les titres sont en cours de travaux et que ça manque de profondeur. Les programmations rythmiques lo-fi, surement fabriquées par ordinateur, m'ont quant à elles décontenancé par leurs syncopes brutales sur certains titres (comme "Blind fish" et son ambiance très Moderat ou encore "Stay at the bottom").

Au final, ce qui m'a fait aimer ce nouvel album de Klymt, ce sont ses atmosphères extrêmement froides, étranges et ses mélodies qui vous agrippent le col avec une grande facilité (écoutez donc l'excellente "Mood" ou "Blue song", morceau le plus rock du disque). Pourtant tout parait casse-gueule sur ce Murder on the beach - même cette voix fluette semble se perdre dans sa justesse sur certains passages du disque (notamment "Mood" et "Murder on the beach") - mais ce sont bien la variété des sonorités, les influences de ses géniteurs et leurs intentions qui le sauve, à mon sens.