Indus Indus > Kaly Live Dub

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Kaly Live Dub - le groupe Kaly Live Dub est à coup sûr à mettre sur le podium des groupes qui ont permis au dub de se faire une place en France. Formée à Lyon sur les pentes de la Croix Rousse au milieu des années 90, comme leur collègue d'High Tone, la formation prend le nom de "Kaly Calipso" lorsqu'elle commence à délivrer ses premiers airs de reggae-dub version 70's. Le groupe est alors composé d'un guitariste (Paul "Pilah" Kozmik), d'un chanteur (Stéphane "Uzul" Bernard), d'un batteur (un certain Cédric puis Dominique Peter), d'un bassiste (Eric Frascone) et d'un orgue (Bernard "2TT" Pelmoine). Des cuivres viendront s'ajouter sur leurs dates de tournée pendant lesquelles ils croiseront des grands noms du genre tels que The Wailers, LKJ, Lee Scratch Perry ou Toots And The Maytals. Leur premier opus, Orange dub, arrive en 1998.

Le live est toute l'essence de ce combo si bien qu'il change son nom en Kaly Live Dub, modifie son line-up (exit les cuivres, Uzul passe du chant aux machines et Mathieu "Mat" Trouillet remplace Dominique à la batterie qui part chez High Tone) et redéfinit son style. Nous sommes en 1999 et très vite apparaît un maxi 4 titres, 1.4Khz. Le véritable premier album de KLD se nomme Electric kool aid, un "voyage ethno-psychédélique au cœur de l'Orient mystérieux " paru en 2000 suivi d'un nouveau maxi 4 titres Encounter one avec le jamaïcain Rod Taylor. La machine est lancée, le groupe rencontre un succès d'estime vite confirmé par Hydrophonic fin 2002 où il assène un coup en forme de reggae-dub électro imparable. En 2003, la rencontre avec un autre monstre sacré du dub français, High Tone, se solde par un 45 tours de 4 titres nommé Kaltone puis l'année suivante sort une compilation digipack intitulée 3 Maximal Overdubs regroupant les trois premiers maxi du groupe (les deux volumes Encounter + 1.4 Khz).

Repercussions, troisième album des lyonnais, s'enregistre sans "2TT" le claviériste, remplacé par Thibault Louis. Cet album sorti en 2005 marque une nouvelle direction pour la formation qui expérimente les sons à travers des samples extraits du monde oriental. Le premier live du groupe On stage paraît en CD/DVD le 5 février 2007 avec un invité de luxe, le trompettiste Erik Truffaz. En avril 2008, Fragments confirme l'orientation électro du précèdent album avec une couleur sombre éloignant le groupe de la musique de ses débuts. Kaly Live Dub revient en force avec un double-album à la rentrée 2010. Lightin' the shadows accueille notamment l'imposant rappeur américain K-The-I??? et Joe Pilgrim, un habitué des productions du Dub Addict Sound System, formation fondée par Pilah, guitariste de KLD.

Kaly Live Dub / Chronique LP > Allaxis

Kaly_Live_Dub_Allaxis Passé par la grande époque de la scène dub roots française à partir des années 2000 puis par les vibrations électro-indus capitonnées de basses foudroyantes présentes depuis 2008 avec Fragments, Kaly Live Dub atteignait deux ans plus tard l'apogée de son art avec le double CD Lightin' the shadows, une œuvre combinant les deux facettes de la formation, une sorte de rétrospective hommage à une carrière longue de presque 15 ans. Rentrée 2013, un sixième album dénommé Allaxis fait surface chez Jarring Effects, un titre qui laisse présager celui de la maturité (NDR : terme pour définir chez l'animal le passage de l'état larvaire à celui d'adulte), alors que le groupe est passé entre temps en quatuor après le départ du claviériste Auriculaire. Le moment propice pour voir où en est cette formation qui, dès les premières écoutes, parvient à nous rassurer même si la flagrante surprise n'est pas le sentiment qui déborde sur le moment, les Lyonnais restant sur leurs acquis sur une bonne partie du disque.

Allaxis est à l'image de ce que Kaly Live Dub véhicule comme ambiances sonores depuis quelques temps déjà : un condensé de reggae-dub chanté ("Run and go hide" et "No bother jump" avec l'anglais Learoy Green), de touches électro ("Find us", "No more dread"), de dubstep ("Allaxis", "Chord note"), de dub ambiant ("Enjoy"), le tout souvent agrémenté de sampling ténébreux, loin des racines "ethno" que le groupe avait l'habitude de nous faire partager à ses débuts. Un voyage sinueux voulu par une suite de neuf compositions (dix, si l'on compte le remix de "Run and go hide" en chanson cachée) jouant au yo-yo émotionnel, le tout dans une atmosphère souvent menaçante. Les Lyonnais poursuivent leur entreprise de démolition d'enceintes avec des basses toujours plus fulminantes et rondouillettes qui se marient avec classe à l'ensemble des titres, qu'ils soient très électro ou moins rentre-dedans et plus subtils. Tout à l'image de l'artwork représentant la tête d'une abeille d'une échelle la rendant monstre et intimidante.

Au final, et comme nous le soulignions un peu plus haut, Kaly Live Dub délivre un album qui, comme à l'accoutumé, est digne d'intérêt, très bien produit et façonné mais malheureusement peut-être trop prévisible, trop arrivé à maturité pour le coup. Sans grand étonnement, hormis la mise en avant d'une noirceur qui n'était pas aussi évidente auparavant, la formation lyonnaise devra surement provoquer une vraie rupture avec son prochain disque. Exactement comme il sait le faire, à la perfection, avec ses chansons où les styles se percutent et créer cette hétérogénéité qui marque une vraie différence. Ce qu'ont pu faire récemment leurs camarades de label High Tone avec Ekphrön.

Kaly Live Dub / Chronique LP > Lightin' the shadows

Kaly Live Dub - Lightin' the shadows Au premier abord, Lightin' the shadow ne passe pas inaperçu, et ce, pour deux raisons principales. La première vient du label. Il aura fallu quand même plus de dix ans pour que Kaly Live Dub soit lié à l'équipe de Jarring Effects. Un comble quant on sait qu'ils baignent dans le bassin du dub depuis si longtemps, qu'ils viennent de Lyon et qu'ils se sont associés promptement avec des fiertés locales (et nationales) comme High Tone (rappelez-vous de Kaltone en 2003). La deuxième raison réside dans l'élaboration d'un double-album, deux parties (cqfd), The Shadows vs The Light, électro vs dub, l'ombre vs la lumière. Deux ambiances pour contraster l'ensemble, rien de bien étonnant venant de ce combo connu pour son désir immodéré de mixages improbables. Et là encore, Lightin' the shadows ne déçoit pas. On commence par huit premiers morceaux fulminants et ténébreux où les fréquences vacillent et s'entrecroisent. La participation convaincante du rappeur K-The-I ??? et de son flow de malade sur "Conflicts" fait partie des agréables surprises de cette première partie dédiée à un style électro-indus hérité en partie des deux albums précédents. Du grand art ! La deuxième partie de Lightin' the shadows est plus conviviale, plus "exotique", on va dire. Directement inspirée du reggae-dub à l'instar d'Hydrophonic, elle permet de se remettre des émotions des premiers titres en compagnie notamment de Joe Pilgrim, ami de la bande avec le Dub Addict Sound System. A juste titre, ces compositions très "sound system" viennent calmer les tensions et "éclairer les ombres". Un vrai régal ! Kaly Live Dub, c'est plus de dix ans d'aventure avec une ferveur inaltérable, une évolution plus que respectable ouverte aux expériences multiples. A n'en point douter, nous avons face à nous des signes qui ne trompent pas : ce groupe fait désormais partie des grands et, visiblement, Jarring Effects l'a bien compris. On souhaite donc tout le meilleur à cette nouvelle union pour la suite des évènements.

Kaly Live Dub / Chronique LP > Hydrophonic

Kaly Live Dub - Hydrophonic S'il y a un album qui m'a flanqué une grosse claque en 2002, c'est bien Hydrophonic de Kaly Live Dub. Elle a tellement été intense que je n'ai plus trop suivi les Lyonnais depuis de peur d'être déçu qu'ils fassent moins bien. Réaction puérile, vous le concèderez, mais en parler huit ans plus tard sur nos pages n'est qu'un prétexte égoïste d'un passionné de dub qui veut rendre en quelque sorte grâce à un album culte en la matière. Il fut un temps où Kaly Live Dub nous préparait des mixtures dont l'essence était principalement le reggae caractérisé par ses rythmes uniques et ses accords à contretemps. Les Lyonnais en sont des experts et se servent de cette base (la leur !) pour la revisiter avec un son à l'ampleur monstre. Le plan ? Une basse pesante et puissante, une batterie aux riddims maîtrisés et subtils et un assemblage de sons à base de samples, de nappes de claviers et de guitares. A cela, vous ajoutez un gros travail de mixage et d'effets dont la reverb et le delay, et vous avez la formule parfaite d'un dub moderne. KLD n'a pas de voix, il en a plusieurs ou plutôt il les emprunte, à commencer par leur ainé jamaïcain Rod Taylor sur "Smoke up" dont le timbre de voix fait inévitablement penser à Horace Andy (Massive Attack). On retrouve également les Souiris Gnawa Njoum sur "Youbati" ou comment le métissage s'invite dans un album de dub. Classe ! Hydrophonic c'est aussi "30 millions d'ennemis" et ses six minutes d'échantillons animaliers en mode narcotique. Et j'en passe et des meilleurs. Homogène, hypnotique et harmonieux, Hydrophonic est l'archétype du dub français comme l'ont été Sound patrol de Zenzile ou Acid dub nucleik d'High Tone. Un must have en somme.