Depuis 2002, Janaloka propose un rock électronique au flow hip-hop et aux ambiances lourdes et résignées. Trio composé depuis 2005 de Dam (chant / guitares), Manu (batterie) et Boris (basse), le groupe est sélectionné dès 2005 par le Dispositif de Soutien aux Artistes Régionaux (DSAR) puis soutenu par la Cartonnerie de Reims à partir de 2006. D'un point de vue musical, Janaloka se rapproche des climats magiques que l'on rencontre chez Archive et joue à s'égarer sur les sentiers tortueux sillonnés par Dälek, tout en évoluant dans des courants musicaux voisins de ceux du roaster Jarring Effects (Brain Damage, Ez3kiel, Fumuj, Revo...)... Après avoir oeuvré pour la campagne "Peace and lobe" (pour la sensibilisation aux risques auditifs) en 2007, les rémois enregistrent leur premier album baptisé Koma, sous la houlette de Fred Norguet (Ez3kiel, Burning Heads, Sidilarsen, Sleeppers...).
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Janaloka / Chronique LP > Koma
Sample de respirateur artificiel, ventilation assistée, ambiance clinique, "Nidra" (état de sommeil yoguique assimilable à la transe des chamans) distille son atmosphère nébuleuse avant de nous plonger dans un coma paradoxal dont on ne sortira qu'au terme de l'écoute de cet album. "Obsession", ses arrangements électro-indus rock, ses textes, particulièrement travaillés, jetés à la face de l'auditeur, un flow hip-hop percutant, une maîtrise formelle absolue : une pleine conscience des choses qui nous entoure. Comme s'il avait décidé de nous faire accéder à l'état original de conscience (apprentissage clé dans la doctrine du Yoga-Nidra), le groupe pose les bases d'une musique hallucinée aux effluves rock électro percutantes et hypnotiques qu'il explore dans un "Fade away" aux nappes synthétiques ténébreuses et au riff transcendant. Lequel tourne aux boucle jusqu'à un crescendo orgasmique et une redescente émotionnelle post-coïtale aux tonalités free-jazz. Bluffant. Mais pas autant que "Jeux d'enfants". Le choc... Rythmiques hip-hop, textures sonores qui se densifient aux fil des secondes, enchevêtrement de sons puis l'explosion. Inattendue. L'imprévisible appel des guitares qui s'enflamment instantanément au contact d'un flow turgescent, dans un même élan de combustion spontanée. Pyromane, Janaloka brosse le constat d'une nature humaine terriblement fragile, sujette à l'endoctrinement et finalement bien naïve, manipulée sans prendre une seule seconde conscience de sa condition de simple pion sur l'échiquier politico-économique. Lucide.
Adepte des brûlots musicaux pacifistes, le groupe livre un premier essai discographique qui prend son temps pour mieux asséner son propos, ménage ses effets pour leur donner finalement plus d'impact, ce, sans se perdre en circonvolutions superflues. Janaloka est une arme souterraine d'une précision diabolique. Aucune dommage collatéral n'est à déplorr, seule la prise de conscience est ici suggérée par un groupe qui a l'intelligence de passer par des voies détournées pour mieux saisir son sujet. Apnéique, la descente en rappel au coeur de l'univers du trio rémois a de quoi surprendre. Des instrumentations subtiles, un duo basse/batterie qui assure sans jamais trop en faire, un chanteur qui psalmodie ses textes avec un sens de la mesure parfaitement affiné. Dub/électro fantasmagorique, "A-spirale" se pose comme le croisement idéal d'un Dälek qui aurait connu une expérience de "near-death experience" partagé avec Ez3kiel. Alerte, la musique du groupe nous prend aux tripes alors que l'on est encore sagement enfermé dans notre prison de verre, paisiblement installé dans le confort de nos séduisantes ornières pour mieux se complaire dans l'ignorance de ce "monde indolore, incolore, un véritable univers carcéral" que le groupe dépeint avec une foudroyante acuité. Le propos de Janaloka est politique, mais n'en délaisse pas pour autant la musique, ni les images cinématographiques (illustrées notamment par les samples de films de l'interlude "Smritayah"). Errant dans le labyrinthe sonore de ce trio pas comme les autres, l'auditeur déambulant dans des morceaux aux ambiances que ne renierait pas un Archive, au milieu d'un océan de trouvailles sonores (le très court "Prélude"). Climat de fin des temps, "System Z" poursuit l'entreprise de démolition des supposées certitudes à coup de beats électro, de riffs bourdonnants aux tendances stoner et au flow passionné, qui se déplace comme un fantôme dans la jungle urbaine qu'est devenu notre monde ("cette ville tentaculaire imprégnée de misère, où la violence est la seule religion"). L'homme est un loup pour l'homme. Et si l'homme était bien pire que le loup ("Zone rouge") ? Et si notre salut devait passer par une remise en question aussi profonde que radicale et salvatrice ("Koma"). Janaloka n'a pas la prétention d'asséner des vérités toutes faites, juste de poser les questions qui dérangent. Brillant, saisissant, indispensable.