Infrazer - S/t Dub électro léthargique, porté par quelques nappes de guitares hypnotiques, "XIII" distille ses effluves narcotiques et Infrazer dévoile son jeu : enivrant et psychotrope. Un cocktail enfumé de textures sonores anesthésiques qui nous plonge dans un coma sensoriel semi-conscient ("Labory") malgré l'apport des guitares et l'usage abondant de samples ("Genotype"). Le résultat est aussi brumeux que raffiné, délicat mais enfiévré, un peu comme si Dub Orchestra et High Tone devaient rencontrer IDEM et les Manipulators ("Showgun", l'imprévisible "Apathique") à l'occasion d'une collaboration haute en couleurs. Peu à peu, Infrazer perd en uniformité ce qu'il gagne en densité, la musique du groupe se fait plus organique et évolutive, se gorgeant de textures électro-rock et pratiquant de fait, un habile crossover musical sur l'excellentissime "B-52 (Final Cut Dub").
Flagrances digitales, atmosphères figeant le temps ("Cirkus"), le groupe mixe méticuleusement les genres, du dub-rock au trip-hop en passant par une électro suave, et parvient à créer un univers musical propice à l'évasion sensitive. "Allo Houston" est à ce titre le meilleur exemple de cet état de faits, Infrazer triture les sons, pose des ambiances et sans complexe, se laisse (em)porter par son groove sidéral et cotonneux ("Vegas"). L'effet est immédiat, le groupe nous (trans)porte dans son monde, un espace musical aux frontières incertaines et sans cesse repoussées, ce qui fait tout l'intérêt de cet album ("Global therapy") ... Du dub/électro/trip-rock pour les non-initiés comme pour les plus fervents adeptes du genre, un disque élégant et sophistiqué qui nous emmène avec lui capter des sensations inédites, des émotions précieuses, à l'image de la musique qu'il distille... Classe.