L'excellent Gate a permis à Horskh d'incendier quelques festivals et salles de concerts (avec Ministry, Perturbator, Carpenter Brut, Igorrr, Punish Yourself...) mais quand il a fallu se remettre au boulot, Bastien a du repenser la formule et aller chercher de nouveaux comparses, tout au moins pour le live, il a réussi à convaincre Sylvain (batteur de Brent, Lost Cowboy Heroes, Torve...) et Jordan (guitariste chez nÄo ou Somadaya) et la machine s'est remise en route pour donner naissance à Wire en ce début d'année 2021.
La mécanique est toujours bien huilée, elle donne même encore plus loin dans l'industriel, le côté "dansant" assez soft du précédent opus s'est effacé derrière des guitares et des rythmiques bien plus sombres et puissantes, il reste quelques samples et sonorités estampillées eighties mais dans l'ensemble on s'est rapproché des productions d'Alec Empire, plus brutes, sales et punks. La force employée n'empêche pas le groove et le duo basse/batterie est prépondérant dans la construction des compositions et la narration, les textes balancés par le frontman sont assez peu réjouissants ("Breathe before the fall", "Common crimes") et le ton général s'apparente à celui d'une bonne baston à coup de barres de fer plutôt qu'à une promenade sous un soleil printanier... Réduites au minimum syndical, les lignes mélodiques évitent la classification spoken word ou rap mais ne ramènent pas assez de légèreté pour avoir envie de faire la fête. L'écoute de Wire risquant de provoquer des spasmes (au niveau du cou) et des hochements métronomiques incontrôlés, elle est à réserver aux amateurs d'un métal industriel froid et droit un peu masochistes. Si, comme moi, tu te reconnais un peu dans ce portrait-robot, tu vas prendre du plaisir à te faire marteler la gueule.
Publié dans le Mag #46