Ho99o9 - Horror of 1999 Trois ans après sa fondation en 2012, le duo originaire du New-Jersey Ho99o9 (se prononce "Horror") peut se targuer d'avoir fait parler la poudre avec une musique, une attitude, et une image bien rodée (regardez donc leurs clips). En l'espace de deux ans, theOGM et Eaddy ont sorti 4 disques dont cet EP de 11 minutes qui nous est tombé dessus cet été : Horrors of 1999. Ca débute avec une torpille punk sonique et crado ("No regrets"), sorte de crossover punk-hip-hop doté d'une puissance de feu qui laisse présager du lourd pour la suite. "Day of vengeance" capte l'attention par son atmosphère neurasthénique et intrigante, comme un délire à la Stupeflip où les effets de voix graves et le beat lent hantent les sillons, un morceau qui malheureusement peine à convaincre.

Les "horreurs de 1999" prennent alors une petite pause avec un dialogue entre un homme et une femme en guise de "skit" puis enchaînent sur "P.O.W. (Prisoners of war)" qui relève légèrement le niveau. Ces fans de Rob Zombie nous plongent alors dans le dédale de leur '"horror hip-hop" avec un rythme bien gras, des sons indus-noise et des flows rageurs qui bouleversent un peu les âmes sensibles. Ho99o9 continue la démarche jusqu'au-boutiste de dévoiler une ambiance malsaine avec une interlude ("Gates of torment") puis termine déjà le disque comme il l'avait commencé, soit par un titre punk brut de décoffrage, aux antipodes du hip-hop. La boucle est bouclée...

Annoncé par le magazine Rolling Stones comme l'un des 10 nouveaux groupes à connaître en 2014, Ho99o9 brouille pas mal les étiquettes. Sa musique qu'on pourrait tenter de définir comme un mélange de celle des Bad Brains, de Death (le groupe de proto-punk), et de Death Grips, est polluée par l'indicible envie de ses géniteurs de jouer la carte du tout anti-conformiste et du j'm'en foutisme, quitte à brouiller la lecture du disque. Résultat des courses : on a l'impression d'avoir à faire à un EP pas tout à fait (voire pas du tout) terminé au sein duquel les idées bien présentes manquent de mises en valeur et de cohésion. Quelques chansons de plus ou des titres plus longs auraient sans doute été une partie de la solution pour le rendre moins plat et renforcer le propos dans son ensemble.