Hidden Orchestra

Biographie > Joe et son orchestre

Emmené par un certain Joe Acheson, l'architecte/chef d'orchestre écossais du projet (il fallait forcément la faire celle-là) et d'ailleurs anciennement nommé Joe Acheson Quartet, Hidden Orchestra est une entité hybride évoluant aux confluents des genres, quelque part entre jazz, trip-hop et electronica. Egalement composé de Poppy Ackroyd, Tim Lane et Jamie Graham, le groupe est entouré de divers musiciens que ce soit en studio ou en live composant de fait une formation à géométrie variable. En 2010, le "groupe" sort son premier album via le label anglo-saxon Tru Thought Records, avant de signer chez Denovali Records (Bersarin Quartett, Blackfilm, TKDE...) qui réédite Night walks en vinyle aux premières lueurs de l'année 2011.

Hidden Orchestra / Chronique LP > Archipelago

Hidden Orchestra - Archipelago Collectif anglo-saxon ayant acquis ses lettres de noblesse en matière de trip-hop jazzy cinématique et électronique avec son premier album, Night walks, paru comme son successeur en CD sur le label anglais Tru Thoughts et LP via l'incontournable allemand Denovali Records, Hidden Orchestra présente aujourd'hui la suite de cet effort inaugural avec Archipelago. Une œuvre aventureuse et élégiaque qui se fait ici l'écho des très belles promesses entrevues lors de la première rencontre entre le groupe et son auditeur.

Depuis deux ans, le quintet (composé notamment de deux batteurs) a parcouru le monde (une petite vingtaine de pays visités), en compagnie de Bonobo notamment, fleuron trip-hop/downtempo de l'écurie Ninja Tune et a enrichi sa musique de ses expériences nouvelles, de ses samples et autres sons collectés au gré de ses pérégrinations scéniques et géographiques. Archipelago est de fait la résultante de deux années de maturation dans le processus de composition du groupe, mais également et surtout de tout ce qui le nourri consciemment ou inconsciemment. Un ressenti que l'on expérimente dès l'"Ouverture" de l'album et qui suit l'écoute jusqu'au terme.

"Spoken", "Flight" - qui était sorti en single vinyle quelques mois avant l'album - sont autant d'étapes musicales d'un voyage aux confins de l'univers sonore d'Hidden Orchestra. Percussif, rythmé par d'incessantes trouvailles qui laissent penser que la présence de deux batteurs ne doit rien au hasard, porté par des envolées de violons à la puissance évocatrice immersive, Archipelago dépeint des panoramas à découvrir par procuration, confortablement installé dans son fauteuil pendant que les Anglais baladent un groove enfiévré sur la platine ("Vorka", "Hushed"). Entre trip-hop velouté, électro chaloupée et pop satinée portée par une myriade de textures sonores divinement ciselées. Jusqu'à emporter l'auditeur avec lui dans le maelstrom nébuleux de "Reminder".

Un album cinégénique et contemplatif, des morceaux qui invitent à l'évasion sensorielle (on pense là à "Seven hunters" ou "Disquiet" notamment) et toujours ce mélange de trip-hop mondialisé et de jazz très moderne ("Fourth wall") bercé par une électro fugitive et gracile, avant de s'offrir une ultime escapade sur cet Archipelago pour parvenir à "Vainamoinen" et faire atteindre à l'auditeur un état de quiétude ataraxique absolue. Très classe.

Hidden Orchestra / Chronique LP > Night walks

Hidden Orchestra - Night walks "Antiphon", ses ambiances pluvieuses sur lesquelles viennent se perdre les esquisses mélodiques d'un groupe qui prend son temps pour sculpter des compositions oscillant entre jazz mutant, trip-hop organique et electronica feutré, des atmosphère enivrantes et un groove fusionnel, en un seul morceau Hidden Orchestra rallie l'auditeur à sa cause. Mélange des genres et songwriting raffiné, un assemblage musical d'une rare élégance, fruit de bricolages inventifs et autres petites trouvailles originales, ce morceau chargé d'ouvrir le premier album du collectif anglo-saxon est une pépite absolue à la beauté rare. Coup d'essai pour coup de maître confirmé par ce qui suit et notamment, "Footsteps" séquelle immédiate d'"Antiphon" qui a la lourde tâche de passer après un bijou mais qui, dans une veine jazz classy et trip-hop évoquant Massive Attack réussit le petit miracle de poursuivre sur le même tempo, avant que "Dust" ne vienne nous plonger dans une mélancolie cotonneuse rythmée par des orchestrations graciles et captivantes.
Il n'aura fallu à Hidden Orchestra qu'une poignée de titre pour faire de son Night walks, un véritable petit chef-d'oeuvre en puissance. Une impression confirmée avec "Tired & awake" et son gimmick à cordes hypnotique dompté par un beat trip-hop/drum'n'bass obsédant, "The windfall" cinégénique et enfiévré ou "Out of nowhere" et ses explosions de sons éparpillés aux quatre coins du studio. Impressionnant de maîtrise comme dans manière, idéale, de mélanger les genres au sein d'un même espace d'expression, insufflant une richesse inédite à ses travaux, quelque part entre un Radiohead ayant flirté en studio avec The Cinematic Orchestra, un Prefuse 73 voyageant dans le temps sur du Debussy. Une science rythmique qui confère au chirurgical, une mécanique de haute précision qui se met en branle, conduit la mélodie, dirige l'orchestre avec une fluidité rare ("Wandering"), textures électroniques qui embrase la partition ou jazz plus ténébreux sensé nous emmener dans des contrées inexplorées ("Stammer"), Hidden Orchestra réussit tout ce qu'il entreprend avec une aisance déconcertante. Jusqu'à "Strange" merveille de post-pop/jazzy scintillante qui, avec "Undergrowth", conclue idéalement un disque en tous points remarquable.