Guns of Brixton à Dunkerque (nov 2007) Guns of Brixton à Dunkerque (nov 2007)
Revenons aux origines, quelles sont vos maîtres en matière de rock et de dub ?
Les Clash évidemment pour ce qui est du punk-rock, après en dub... on n'en a pas vraiment... C'est plus Zenzile, High Tone... la scène dub française qui nous a fait rencontrer le dub et a posteriori le punk anglais qui pratiquait le reggae genre Ruts, Clash... En matière de dub "folklorique" au sens "ancien" du terme, on n'a pas cette culture, on a découvert le reggae par le biais du punk...
J'ai vu sur la playlist du camion qu'il n'y avait quasi pas de dub, y'a un peu de rap...
On en écoute quand même ! Mais ça n'a qu'une faible place dans nos discothèques, on en a mais on a beaucoup plus de punk, de rock, de la noise, du punk rock.
Vous êtes plus un groupe rock qui fait du dub que l'inverse...
Ah oui ! Aucun doute là-dessus ! C'est clair...
Dans le camion, les DVDs c'est du classique aussi... (cf le site gunsofbrixton)
Ah non (rires) ! C'est que des conneries... Pour être très précis, dans le camion, on a un lecteur VHS, du coup au début, on a resorti toutes nos VHS d'enfer : "Ouais, j'ai retrouvé Dead Man, j'ai retrouvé Sleepy hollow, Platoon et là, ça commence à craindre, on touche un peu le fond, vivement le lecteur DVD ! La dernière fois c'était Austin Powers, Fist of legend, Bad boys II... il faut qu'on aille à cash converter ! (rires) On s'est quand même fait presque tout Tim Burton, ça c'était cool, là, ça craint, il nous reste que Babe, faut qu'on fasse un appel à VHS...

Vous aimez beaucoup les jeux de mots, qui est responsable ?
C'est un peu tout le monde... Le premier truc c'était "The shape of dub to come" dérivé de "The shape of punk to come" de Refused qui était lui même tiré de Coltrane "The shape of jazz to come"... Ensuite on l'a répercuté sur plein de trucs Near dub experience pour "Near death experience", "Sachem in Russia" qui mélange "Sachem in Salem" de Zenzile et "Rocket to Russia" des Ramones... Au début, c'était par accident, maintenant on s'en amuse, c'est devenu une tradition (rires).

Guns of Brixton à Dunkerque (nov 2007) Guns of Brixton à Dunkerque (nov 2007) Comment vous composez les titres ?
On est un groupe de rock, on répète comme un groupe de rock donc c'est dans le local de répét', ça part guitare-basse-batterie-clavier et aprés l'ordinateur peut ajouter des trucs, la grosse majorité des morceaux sont composés comme un groupe de rock, les fois où l'ordinateur à la base de la composition sont infimes.

Vous faites une musique assez peu médiatisée...
Y'a eu une bonne période quand même, maintenant, c'est vrai que c'est moins ça...
Vous faites beaucoup de route pour pas forcément trouver beaucoup de gens aux concerts...
Forcément des fois c'est décevant de jouer devant très peu de monde mais d'un autre côté, les personnes qui sont venues, qui ont fait des kilomètres, qui ont payé, on joue pour eux. Et on est "en développement", il y a très peu d'endroits en France où on est connu. Ca peut être un peu frustrant de jouer en tête d'affiche devant pas grand monde et le lendemain d'ouvrir pour High Tone ou Zenzile avec dix fois plus de gens mais c'est légitime aussi que eux ramènent plus de monde. Notre travail, c'est d'assurer quand on ouvre pour des groupes comme ça ou quand on est en tête d'affiche, et là si y'en a 4 qui sont venus, qui ont aimé et qui disent à leurs potes que c'est bien... C'est le début, c'est normal.
Y'a les Transmusicales de Rennes dans un mois, ce sera un concert comme les autres ou pas ?
Ah oui, les dates on les fait toutes pareilles ! Qu'on soit 20 ou 400, on ne se pose pas ce genre de questions ! On est au courant que les tourneurs, le business est là et qu'il faut assurer, mais si X ou Y de tel label ne vient pas, on jouera de la même façon. Y'a des rendez-vous à ne pas manquer mais on appréhende les autres dates de la même façon. Que les gens soient 20 ou 400, s'ils sont là pour nous voir, on va se donner au maximum.
Pas de pression donc...
Non, on va pas se mettre de la pression parce que y'a machin qui vient, absolument pas !

Vous avez des morceaux propices à l'improvisation, vous laissez de la place pour ça en live ?
Pas du tout ! (rires) On pourrait le penser mais pas du tout, tout est écrit, c'est ultra carré, Sidoine joue au click les deux tiers des morceaux. En répète, quand on compose, on ne se met pas de restriction mais une fois que le morceau est écrit, c'est écrit, en live, ça bouge pas.

Guns of Brixton à Dunkerque (nov 2007) Guns of Brixton à Dunkerque (nov 2007) Il y a un titre sur le génocide juif avec un sample assez troublant, ça vient d'où ?
C'est le témoignage d'une petite fille qui devait avoir 12-13 ans quand elle a été emmenée dans les camps et c'est le témoignage qu'elle a laissée... C'était pas à Nuremberg parce qu'on ne pouvait pas pour une question de droits, là, je ne sais plus à quelle occasion c'était, mais c'est dans le domaine public. L'histoire c'est qu'on avait écrit ce morceau, on le trouvait glauque et on voulait foutre un sample, comme la rythmique de batterie est hyper répétitive, ça pouvait faire penser à une locomotive, un train, avec le côté glauque, on a cherché des samples dans ce genre-là et c'est Yannick, un copain à nous qui collectionne des échantillons, qui nous en a filé plusieurs, quand on a écouté celui-là, ça a fait tilt et on appelé le morceau "Devant leurs yeux" qui est une partie de phrase dite par la petite fille.
C'est moins courant que George Bush...
Ouais, mais là, c'est le père Bush, à l'époque de la première guerre du Golfe...
Et sur "911", il y a une "collaboration", le terme est mal choisi, avec un rappeur, vous projetez d'en faire d'autres
Oui, il y en aura d'autres ! Y'a des gens qui ont participé à l'album et qui reviendront sur le prochain, en tout cas, a priori les gens qui ont fait les sax vont revenir, y'a Bruno de Ravi et d'autres qui n'ont pas confirmé qui vont venir. Il devrait y en avoir plus que sur le précédent...

Dernière question, à laquelle aimeriez-vous répondre ?
Quelle heure il est ? (rires) Je ne sais pas ... Est-ce que tu veux m'épouser, ça c'est une bonne question !
Mais si c'est moi qui la pose...