Glide On The Black Cloud Glide On The Black Cloud Peux-tu nous parler de la genèse du groupe ?
nic-U : Au départ le projet était un simple split-cd avec Nic-U et Twelve Diversions, au fur et à mesure de la collaboration il est devenu évident qu'une nouvelle entité, fusion des deux autres était née... Glide On The Black Cloud.
Thomas : J'ai fait vraiment la connaissance de Nico il y'a plusieurs années lors d'une soirée entre amis, tout en sachant que c'était un bon musicien qui travaillait sur plusieurs projets... Un de ces projets, Nic-U, correspondait à mon univers un peu dark et electro. J'avais lancé l'idée d'un projet commun sans vraiment de réelles convictions et sans vraiment de réponse non plus. Ce n'est que quelques années après que Nico m'a contacté pour faire un projet commun avec Twelve Diversions le projet dont je fais partie avec Mika qui est derrière les machines de Glide On The Black Cloud. Une fois l'idée lancée, tout est allé très vite, on s'est rencontré en janvier 2019 dans un café à Colmar pour parler du projet et l'album sort en novembre 2019 soit 10 mois après...

Pourquoi avoir entretenu un peu de mystère lors des premiers teasings ?
Thomas : C'est un jeu, essayer de donner envie d'écouter et de s'intéresser à notre projet en montrant certaines choses mais pas tout et avec nos moyens, c'est quelque chose qui va sans doute rester. Même dans nos futurs clips et projets à suivre, il n'est pas forcément question de nous montrer tels que nous sommes ou tels que l'on voudrait être.

Le disque n'apporte aucune information sur les membres ou les compositeurs, c'est aussi un parti pris assez rare...
Thomas : C'est le même principe, c'est pour inciter celui qui écoute à intéresser au projet et à se demander qui a fait ça.
nic-U : le mystère dans l'art en général est ce que je préfère.

Faites-vous une hiérarchie entre vos différents projets ? Les plus anciens sont-ils en sommeil ou appartiennent-ils au passé ?
nic-U : Non pas spécialement de hiérarchie, l'idée est plutôt de se concentrer à fond... à chaque fois, c'est plus une question de moments... c'est en tout cas très enrichissant de participer à tous ces projets différents. En tant que batteur je viens de participer à l'enregistrement de l'album de Crown qui va sortir chez Pelagic records en avril et ça déchire carrément, je suis hyper fier de ça. On bosse sur les nouveaux titres de Stellar Temple avec un nouveau chanteur et ça promet beaucoup, c'est vraiment la pierre angulaire où on se retrouve avec Marc de MeAstheDevil et David Husser... et donc MeAstheDevil sort de sa période de stand-by, un album est en préparation cette année, on va bosser dessus bientôt...

Nic-U va aussi bientôt fêter ses 20 ans, non ? Quelque chose de prévu ?
nic-U : Houla, cette question fout les ch'tons, je sais plus quand a commencé ce projet, tu dois être mieux informé que moi ! (rires). Il me semblait que c'était en 2002-2003...

Vous avez bossé avec David Husser plus parce qu'il est dans la région, parce que c'est un ami ou pour son histoire de musicien ?
Thomas : Pour ma part je ne connaissais David que par son travail sur d'autres projets que j'ai pu écouter. C'est une rencontre que j'ai faite récemment et que j'espère entretenir dans le temps car la qualité de son travail, son intérêt, son engagement sur tous ses projets est incomparable à ce que j'ai pu connaitre jusqu'à aujourd'hui. Je connais son parcours impressionnant et ne peux qu'en être admiratif. C'est quelqu'un de bien, un très bon musicien avec qui le travail est productif, agréable et très instructif. Nico travaille sur plusieurs projets avec lui et la rencontre s'est faite naturellement entre gens passionnés.
nic-U : C'est vrai que nous sommes amis et que je lui fais beaucoup confiance, on a bossé sur pas mal de projets ensemble ces derniers temps, c'est surtout un maître producteur. C'est vraiment quelqu'un de brillant et de particulièrement créatif, qui maîtrise tout le processus. Chaque jour en studio est très intense avec beaucoup d'expérimentations, il y a une part de d'alchimie là-dedans. Je pense d'ailleurs qu'il a certains pouvoirs magiques.

Glide On The Black Cloud Dans le son comme dans les ambiances, je retrouve pas mal l'esprit des Young Gods ou de Trent Reznor, est-ce que ce sont des références évidentes, parce que j'en manque ?
Thomas : Ça me va, sacrées références ou comparaisons. C'est mon style...
nic-U : Tu sais l'album que j'ai le plus écouté cette année est le dernier de Bertrand Belin ... alors... je crois surtout que chaque artiste doit trouver sa propre voie et creuser son propre sillon.

Qu'est-ce qui conduit la création d'un morceau ? Les machines ? Le rythme ? La guitare ? Le texte ?
nic-U : Il n'y a pas de règle établie, même si les derniers temps le point de départ a beaucoup été le piano pour moi.

Vous avez choisi "Time is running out" pour premier clip, ce n'est pourtant pas le titre le plus accessible...
nic-U : C'est vrai, mais un deuxième clip est dans les tuyaux sur un titre plus fédérateur et accessible...

Le clip n'a pour le moment pas été très "vu", le public "dark-electro-indus" ne s'intéresse pas aux jeunes groupes ?
Thomas : On manque de dates, de communication influente, c'est un projet tout neuf qui a de l'avenir, ça ne me fait pas plus peur que ça, ça viendra.

Que dirais-tu à un lecteur qui ne vous connaît pas et qui lit l'interview ?
Thomas : Achète l'album, pose-toi sur ton canapé avec un bon casque et écoute... Tu peux même le faire plusieurs fois si tu veux... Attends avec impatience le deuxième et recommence...

Pensez-vous que l'histoire serait différente si vous étiez basé à Paris ?
Thomas : Je ne me suis jamais posé la question, c'est une question de rencontre au bon moment... Paris n'est pas le centre du monde, en tout cas pas le mien.
nic-U : C'est vrai que le contexte musical général est un peu plombant. Malgré cela je ne suis pas aigri, je pense pas à ce genre de truc, ça serait du temps perdu. Je me sens plutôt chanceux. Le prochain album de Crown est d'ailleurs la preuve qu'on peut réaliser un album de stature internationale sans passer par les canaux habituels français.

Quel est le meilleur moyen pour un artiste de survivre actuellement ?
nic-U : Pour survivre en tant qu'artiste, je crois que la clef est d'être polyvalent et passionné.

Est-ce que tu survivrais sans musique ?
nic-U : Ça parait balèze vu que ma vie est dédiée à la musique, mais on trouve parfois des ressources insoupçonnées quand il s'agit de survivre...