Parti d'une idée du producteur Butch Vig (U2, Smashing Pumpkins, Nirvana... c'est pas un touriste le Butch !), Garbage n'était au départ qu'une simple petite" expérience. Il s'agissait en fait , de la recherche d'un concept et d'un son nouveaux, alternatifs, quelque peu inspires des différents travaux de production et de mixage de Vig. Selon ses propres mots, Vig voulait utiliser toutes les influences comme la techno, le punk, le jazz ou le rock, et les mixer autour d'une chanson pop ! ! Ambitieux le gars ! Ainsi le projet pris sa forme originelle avec pour acteurs Steve Marker (partenaire de Vig en studio) et Duke Erikson (ami de longue date de Vig). Toutefois ce n'est qu'avec l'arrivée de la sublimissime (il existe ce mot ?) chanteuse écossaise Shirley Manson que Garbage put devenir le groupe que l'on connaît aujourd'hui. En effet, elle fut recrutée par les autres membres du groupe après s'être faite remarquée (déjà !!) lors d'un show télévisé sur MTV, avec son ancien groupe : Angel Fish (connais pas).
Il s'en suivit la sortie plutôt discrète du premier album de Garbage, du même nom (ou sans nom, c'est comme on veut...), fin 1995. Cette discrétion ne perdura pas puisque après un petit warm up (petit temps de chauffe qui permet au moteur de mieux fonctionner par la suite, tout le monde le sait...), les ventes atteignirent les 3 millions d'unités dans le monde entier. Pari réussi, ou plutôt non : c'était pas prévu ! Quoiqu'il en soit le succès était au rendez-vous, et bien au-delà des espérances.
Ce succès appela alors la sortie de plusieurs singles extraits de l'album. Les ventes de ces singles montèrent crescendo jusqu'au quatrième extrait, "Stupid girl", qui atteignit la cinquième marche du podium anglais, et par la même occasion propulsa Garbage dans le Top 10 des meilleurs ventes d'albums. Toujours dans l'inertie de ce succès grandissant, Garbage collabora avec Tricky sur un remix de "Milk", qui sortit le 11 novembre 1996 et qui atteignit la dixième position en Angleterre. S'en suivit des éditions limitées, toujours du single "Milk" (faut dire que c'est pas le plus mauvais morceau de l'album !) avec des remixes de Massive Attack, Rabbit in the Moon and Goldie. Bref : les Garbage vinrent "greffer" autour de leur premier album un nombre impressionnant de remixes, de séries (très) limitées en tous genres (surtout en vinyles où les packages pouvaient être assez folklo), etc.
Comme pour clôturer ce succès pas vraiment prémédité, le 14 novembre 1996 Garbage fut élu "Best Breakthrough Band" de l'année aux MTV Europe Music Awards, avec en plus une nomination de "Stupid girl" dans la catégorie Best Song".
Dernière chose notable avant l'élaboration du second album : le remix d'un b-side désormais célèbre, "#1 Crush", apparut dans la BO de Roméo + Juliette.
Petit changement de label provoqué par le "manque d'attention de la maison de disque" pour le groupe (exit Geffen : on passe a Mushroom en Angleterre et Almo Sounds aux US), et nous voici a l'aube du second album... Ce dernier, intitulé Version 2.0, sortit le 11 mai 1998 (le groupe ayant finalement renoncé à l'appeler Sad alcoholic clowns qui était en fait le titre "officieux" du premier album). Parlant ce cet album, Steve Marker dit : "Je suis certain que cet album est meilleur que le premier. Nous avons plus confiance en ce que nous faisons. Shirley est au meilleur de son jeu". Album meilleur que le précédent... je ne sais pas ; mais album ouvert à un plus large public, d'une certaine manière plus accessible... sans doute. Le premier extrait de Version 2.0 fut "Push it", sorti le 27 avril 1998 un peu avant l'album lui-même. De mémoire, je dirais que c'est le titre de Garbage qui a été le plus diffusé sur les ondes françaises lors de sa sortie... Effet maison de disques ? Ensuite vint le deuxième extrait "I think i'm paranoid ", le 6 juillet, qui entra directement à la neuvième place des charts anglais. Puis "Special" le 21 septembre, etc. Peu importe la sortie "individuelle" de ces singles (si l'on excepte les remixes et les b-sides qui vont avec !) : l'examen de passage au deuxième album a été réussi. Garbage a tenu toutes ses promesses et est devenu, par la même occasion, un vrai groupe avec son style qui lui est propre. Quel style d'ailleurs ? Tout le monde dira "Pop" parce que c'est une étiquette passe-partout... Moi je dirai que c'est "du Garbage", tout simplement !
Infos sur Garbage
> Lire la dépêche
> Lire la dépêche
> Lire la dépêche
Liens pour Garbage
- Garbage.com: Site officiel (395 hits)
Garbage discographie sélective
Garbage dans le magazine
Numéro :
Mag #33
Voici le mag #33 qui précède l'été et ses festivals mais on parle déjà un peu du Download et des Eurocks... En couverture et dans une longue interview, tu retrouves Manu et sa formule magique HarpCello. D'autres longues interviews sont à lire comme celles de Piniol, No One Is Innocent, Les Tétines Noires ou Francky Goes To Pointe À Pitre ! Enfin, ce sont les "Ça" qui se sont amusés à répondre à l'intervi OU...
Liens Internet
- The HardCore Source : Webzine HardCore
- Music Productive : Association pour la promotion des artistes belges.
- Visual Music : le webzine rouge
Indus > Garbage
Biographie > Garbage time ?
Garbage / Chronique LP > Version 2.0
Le 11 mai 1998 sortait Version 2.0, deuxième opus de Garbage qui avait la très lourde tâche de prouver au monde que l'album éponyme sorti deux ans plus tôt n'était pas qu'un coup de chance. Parce que le monde du rock avait été sérieusement ébranlé par l'apparition de ce groupe, présenté comme celui de Butch Vig, jusque-là connu pour son travail extraordinaire de producteur (The Smashing Pumpkins, Sonic Youth ou Nirvana lui doivent énormément), le batteur est accompagné d'une frontwoman électrique à la voix ensorcelante, Shirley Manson, et de deux guitaristes Steve Marker et Duke Erikson (qui pour le coup, joue de la basse). Après le tremblement de terre provoqué par les nombreux tubes électro-rock ("Queer", "Only happy when it rains", "Stupid girl"...), il fallait confirmer. Rebelote 20 ans après parce que l'album éponyme a eu le droit à son édition anniversaire "Deluxe" et qu'il fallait être au niveau pour la suite.
Ça n'a pas dû être trop difficile pour le combo de bosser sur les bonus étant donné qu'à l'époque, alors que l'enregistrement s'était étalé sur presque une année, entre mars 97 et février 98, Butch Vig déclarait avoir de quoi sortir 5 albums ! Sur la centaine de morceaux disponibles, on a donc un deuxième album en plus du premier. L'original, tu le connais forcément, il est ici simplement remasterisé (oui, même le travail de Howie Weinberg peut être revu et actualisé) même si les hits qui le composent n'ont pas pris une ride, il est toujours aussi impossible de résister à "I think I'm paranoid", "Push it" ou "When I grow up". Pour l'album bonus, c'est une compilation de B-Sides et de raretés que les fans acharnés connaissent déjà mais qui ne manque pas d'intérêt si ce n'est le "Get busy with the fizzy" assez étrange et qui sort un peu du cadre, même pour une B-side ("You look so fine" était mieux épaulé par "Soldier through this"). Dans ce rayon-là, on met en avant les deux covers réalisées à l'époque, celle de The Seeds ("Can't seem to make you mine") qui partageait l'affiche avec l'excitante "Tornado" sur l'EP "When I grow up" et celle de Big Star ("Thirteen") déjà dispo sur l'édition japonaise et sur le single "Push it" tout comme "Lick the pavement", titre qui lui, aurait bien eu sa place au cœur de l'album. Il en va de même pour l'excellent "13 × forever" qui donne la pêche au sein duquel Shirley use de ses charmes sur une dynamique implacable. "Deadwood" et "Afterglow" (tous deux parus au dos de "I think I'm paranoid") sont bien plus cools, presque trip hop, on comprend le choix du combo de ne pas les avoir conservés sur Version 2.0 pour ne pas être accusé de trop s'endormir sur leurs lauriers. Enfin, la version acoustique de "Medication" reste un petit bonheur de délicatesse.
Si cette réédition est fort sympathique, les fans hardcore se plaindront (comme toujours) de n'avoir qu'une compilation de raretés aisément trouvables sur internet alors que Garbage et Butch Vig doivent avoir à leur disposition un stock considérable de bandes encore non travaillées qui pourraient devenir d'autres excellents morceaux inédits.
Publié dans le Mag #33
Garbage / Chronique LP > Strange little birds
S'il y a 20 ans, Garbage avait été une véritable secousse dans le petit monde du rock, aujourd'hui, le groupe a davantage des allures de mastodonte qui avance à son rythme (beaucoup moins élevé que dans leur jeunesse). À l'écoute de ce Strange little birds, j'ai pas mal de nostalgie (j'avoue avoir réécouté les deux premiers albums) et s'il est difficile de ne pas penser à l'énergie dépensée dans les années 90', il faut bien chroniquer cet opus pour ce qu'il est, l'album d'un groupe culte qui tourne encore alors que certains seraient à la retraite (Duke Erikson a 65 ans, Butch Vig en a 61, Steve Marker 57 et la petite jeune Shirley Manson a fêté son demi-siècle le 26 août).
Et si on ne saute pas partout du début à la fin, les papys font de la résistance avec comme toujours un travail prodigieux sur le son (que ce soit les parties limpides ou celles plus distordues) et des attaques bien placées ("Empty", "Magnetized", "We never tell"). Il ne faut pas se fier à l'ambiance générale, plutôt cool de par le tempo moyen, parce qu'encore une fois, les détails de la production révèlent l'envie de faire du rock en triturant les guitares, les rythmes et les machines ("Sometimes" pourrait être un titre de Nine Inch Nails ! "So we can stay alive" sonne comme si c'était déjà un remix), "Teaching little fingers to play" semble n'être qu'un habillage pour la voix de Shirley...). L'amour pour Garbage, admettons-le, c'est aussi l'attractivité de sa chanteuse au timbre identifiable entre tous, avec son excitante suavité et sa capacité à formuler des mélodies pénétrantes. On est encore servi de ce côté-là avec le dynamique et ensorcelant "Blackout", les très éthérés "If I lost you" et "Teaching little fingers to play", et on sait qu'on peut toujours se raccrocher à une forme de douceur quand les musiciens se font plus rugueux ("Amends").
Même si Strange little birds ne contient pas forcément un nouvel hymne propre à faire sautiller tout un stade, Garbage livre un nouvel album ciselé où chaque note, chaque son a sa place, comme les petites taches de ce félin (mélange de guépard, jaguar et léopard ?) qui, vues dans leur ensemble, sont juste magnifiques.