Furykane #1 Furykane #1 Si Furykane et FUMUJ se retrouvent à la Flèche d'Or en ce mardi 27 septembre, c'est pour soutenir la campagne nationale d'AGI-SON, une association sensibilisant le public aux risques auditifs liés à la pratique et à l'écoute de la musique. Alors cette soirée ? Douce et gentillette ? Bien au contraire, le son va être saturé mais les oreilles couvertes. Spectateurs et journalistes ont droit à de bonnes boules quiès pour s'éviter de dire "Hein ? Quoi ? Qu'est-ce que tu dis ? dans quelques années. "Concert accessible aux malentendants" était inscrit sur l'affiche: par les vibrations créées par les enceintes, la musique a rassemblé malentendants et entendants dans une même transe corporelle.

Quand à 20h30 les Furykane montent sur scène tout de blanc vêtus (leur marque de fabrique vestimentaire), le son explose d'entrée. Jen, chanteuse du groupe, ne fait pas défaut à sa réputation de choriste émérite. Entre chant lascif et poussées de colère saturées, les hommes de la salle répondent présents, surtout quand la belle lance à la cantonade: "Vous allez bien ? On ne se connait pas encore bien alors on va parler de sexe" pour... introduire un morceau cash/langoureux soutenu de basses lourdes et dynamiques portant le nom de "Holy Mary".
Les musiciens sont à fond, les deux bassistes sont des as de la rythmique, aussi bons et carrés que sur CD pour Fake, premier album du groupe sorti en mars dernier. La totalité de leurs titres sont d'ailleurs tirés de leur dernière production. Sur "Altering face", Jen fait participer le public, hurle, prend la pose selon la hauteur de son chant. Une schizophrène vocale dans sa plus belle parure. Les plus barbares"Fake", "AOSD" et "STFU" ("Shut the fuck up") emporte le public dans leurs hautes sphères de pop hardcore metal. Enfin "Over" démontre le talent de Jen, une fois de plus, "tchiikiii tchikkki taa ! It's over !". De la fusion dans toute sa grandeur.

Entre maintenant FUMUJ. Des musiciens engagés, connus pour rendre leur musique accessible aux malentendants grâce à une mise en scène soignée: batterie brillante, illuminée par une lumière bleu intérieure, récepteurs somesthésiques et lumières travaillées. Par ailleurs, ce qui rend le concert de ce soir-là si fort et humain, c'est la présence durant tout le concert de Laeticia Tual qui, maitrisant la langue des signes, fait la traduction en live de l'intégralité des textes du groupe. On se croirait dans un concert de hip-hop où la gestuelle a toujours beaucoup d'importance. Le débit de parole du chanteur Mc Miscellanous étant énorme, je vous laisse imaginer le show gestuel de la demoiselle. "Hold", en premier morceau, soulève les têtes, "Release the beast", deuxième morceau, inaugure la danse des pogos, suivi de "Supersperm", "Tic-Toc", "Saint", "Hurt & Hugs", "17/18", "Soucling", "We live in".
En clair, une interprétation excellente de morceaux d'electro dub hip-hop d'aussi bonne qualité en live qu'en CD, les vibrations sur la peau en bonus. Eclairages quadrillés sur la scène, une cheminée en plexiglas, des musiciens fous de gestes en pagaille, bref un excellent concert.