Methadrone | Fragment. - Astray Crossover entre drone/ambient instrumental, caverneux et shoegaze/drone/metal/indus en (a)pesanteur, voici un split à ne pas mettre entre n'importe quelles mains non initiées. Fragment. d'un côté (et que l'on ne présente plus trop...), Methadrone de l'autre, un duo américain que l'on pourrait qualifier de Nadja (avec qui ils ont d'ailleurs partagé récemment un split) sous psychotropes. Dans le délire "j'ai deux riffs je tiens cinq minutes", ces américains se posent là ("Absorbed"). Côté Fragment., les textures shoegaze lévitant tout autours des arrangements dronisants de "Claydust" ou "Golem" permettent d'aérer un ensemble baignant par ailleurs dans un véritable océan de saturation, un magma sonique duquel on ne ressort certainement pas indemne ("A view into the empty").
Quand l'un, en l'occurrence Fragment., nous sort la tête de l'eau et nous fait entrevoir la lumière, l'autre, Methadrone donc, nous immerge de force dans les abîmes, nous plongeant de fait dans une ambiance de fin des temps, où sa musique, toute en vibrations drone, hypnose et rend l'auditeur presque léthargique, comme sous l'influence d'une quelconque substance narcotique ("Absorbed 2"). Difficile d'en ressortir indemne, surtout qu'avec "The answer in everyone", Thierry A., leste sa musique d'une bonne dose de plomb et la rend encore plus obsédante qu'à l'ordinaire. Lente, répétitive, organique, elle se pose comme la réponse proportionnée aux travaux sonores des américains, lesquels repoussent une nouvelle fois leurs propres limites sur "Sustained presence of loss", septième et ultime titre de cet Astray définitivement ambivalent. Fascinante expérience sensorielle...