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Biographie > Fil à stine

A la base producteur et percussionniste, originaire de Seattle mais basé à Barcelone, Filastine est Filastine. Le bonhomme n'a de cesse de traverser la planète de part en part et finit par monter son propre projet de musique électronique. Filastine en vient à sortir, avec l'aide de différent labels, un premier album en 2006, Burn it, judicieusement remarqué par le public. Le bonhomme ne tient pas en place et donne des concerts sur tous les continents, avec un caddie pour instrument de musique, outre sa platine, sa table de mixage et un video-projecteur. C'est l'occasion de continuer à glaner des sons dans le but de les travailler et de concocter un deuxième album. Début 2009 Dirty bomb sort chez Jarring effects alors que Filastine revient d'Australie avant de partir à l'assaut de l'Europe...

Filastine / Chronique EP > Aphasia

Filastine - Aphasia Suite au très plaisant effet de son bidouillé Loot, suivi un an après de sa version remixée Looted, il était temps pour Filastine de placer un petit 4 titres en 2014. Chose faite avec Aphasia qui renoue avec le son électro accompli du globe-trotter touche-à-tout (il est artiste audiovisuel à la base), dont les rythmes à la fois cadencés, tribaux et compacts marquent de leur empreinte. D'une minutie incontestable, ses compositions mettent en valeur la beauté vocale de la rappeuse et activiste environnementale indonésienne Nova, déjà présente sur Loot, sur le très oriental "Requiem 432". "Sixty cycle drum" exhibe un beat glacial et tranchant et des nappes qui le sont tout autant, un travail magistral de "bass music" tandis que "Murka" baisse en tension sur un fond "aquatique" en nous berçant avec une voix suave et de subtiles arrangements façon patchworks sonores s'imbriquant les uns dans les autres. Classe ! Filastine finit la partie avec "Drone silences", un condensé du savoir-faire du bonhomme avec une basse plombant un bricolage sonore dont seul le Barcelonais d'adoption a le secret. C'est peu de dire qu'on attend la suite avec impatience.

Filastine / Chronique LP > Loot

Filastine - £oot A l'écoute de Loot, son troisième album, Grey Filastine n'a rien perdu de sa personne. Tel un Manu Chao, pour ne citer que lui, cet itinérant parcourt sans cesse le monde à la recherche des sons qui dépassent rarement les frontières pour les immerger par la suite dans un bouillon électro dont lui seul a le secret puis, in fine, les diffuser là où son chemin s'arrête, à l'instant T s'entend. Car ce Barcelonais d'adoption fait feu de tout bois pour garder cette ligne artistique nourrie à la fois d'ambiances tribales, balkanes, hindoues, arabisantes (et j'en passe) voire plus occidentales où le sillon laisse une saveur hip-hop électrique très plaisante, sans parler de tentatives qu'on pourrait qualifier de dubstep sans le côté putassier. De la matière pour tester la résistance de vos subwoofers et de vos tweeters.

Ce citoyen du monde ascendant activiste social (rappelons que Filastine est un ex-membre percussionniste de The Infernal Noise Brigade, groupe monté pour protester contre l'organisation du meeting de l'OMC à Seattle en 1999 qui avait alors connu d'importantes émeutes) vient littéralement transformer son ambition musicale en un manifeste contre l'ordre établi, le pouvoir pourri par l'argent et la destruction progressive de la morale et des valeurs. Pour faire passer son message, cet explorateur s'entoure de personnalités totalement atypiques telles que Nova, une poétesse indonésienne, sur les titres "Colony collapse" et "GenDJer2", ou le duo de rappeurs japonais ECD qui pour l'occasion vient vagir sur le nucléaire dans "Lost records", un morceau doté d'un beat bâti autour des cliquetis d'un compteur Geiger. Filastine se moque donc des codes et l'effervescence de chacune de ses offrandes ethno-électro enivre au plus haut point car non rébarbatives.

L'exotisme inclassable et orgastique de Loot est le témoignage sonore d'une vie, d'une démarche personnelle faite de rencontres et de partages à travers le monde. Mixé sur le toit d'un studio du quartier musulman de Barcelone, cet album respire la liberté et la richesse de cultures mangées par la globalisation.

Filastine / Chronique LP > Dirty bomb

Filastine - Dirty bomb Il y a de l'incandescence chez ce garçon, et pas seulement dans les titres qu'il donne à ses albums. Infatigable voyageur, en perpétuelle découverte du globe, dans un esprit proche de celui des World Traveller Adventures, Filastine est un "citoyen du monde" au service d'une musique électronique et militante, dissidente.
Derrière le terme de "musique électronique", Filastine cache, ou expose plutôt, une myriade d'influences pêchées lors de ses nombreux périples sur la planète bleue et génère ainsi des titres aux allures de parfait melting-pot ("Desordenador", "Marxa") semblables aux mégapoles traversées tandis que des incursions dans les mondes arabe et hispanique se font respectivement avec "Blung" et "The sinking ship". Ou qu'un flow féminin et hip-hop vienne se poser à merveilles sur "Con las manos en la masa". A l'image de ses concerts, Filastine parfait l'union entre création purement électronique et ses premières amours que sont les percussions en employant des lignes de basses et/ou des samples claquant comme des baguettes sur un tom ou un pad ("Fitnah", "No lock no key", "Hungry ghosts"), autant dire que l'effet est dévastateur. Devant la diversité des thèmes musicaux abordés sur Dirty bomb, son auteur trimballe de bout en bout des sonorités afin de conférer une homogénéité à l'ensemble, et le pari est réussi puisqu'on ne s'ennui absolument pas à l'écoute de ces 17 bombes.
Filastine est armé pour faire craquer pas mal de dancefloors sur la surface de cette Terre !