"Fear Factory ? Ce sont des dieux !" - Max Cavalera
Formé en 1990, à Los Angeles, ces cyber-métalleux assoment leur public depuis plus de 10 ans avec des riffs aussi massifs que leur guitariste, un mur de double pédale qui à tendance à faire flipper le voisinnage, une basse avec un groove très puissant et un chanteur capable d'alterner chant mélodique d'une rare intensité et hurlements rageurs.
A la croisée des chemins entre le death et l'indus, Fear Factory est un groupe précurseur dans biens des domaines : une démo enregistrée avec Ross Robinson en 1992, l'utilisation de guitare à 7 cordes accordées très très bas et l'intégration de samples à un style qui pourtant ne s'y prête pas vraiment à la base. Et pourtant, le mélange se fait bien et même très bien. Fear Factory n'est donc pas un groupe comme les autres, surtout sur le plan musical.
Bien que le thème de l'homme face à la machine soit récurrent, chaque album se différencie du précédent de par son concept, ce qui repousse à chaque fois les limites de leur musique. Après des débuts dans un death métal tinté d'électronique, le groupe évolue vers un style intégrant à la perfection les machines. Les machines justement, elles occupent une place très importante dans la musique de Fear Factory. Le groupe vit avec son temps et a appris à les utiliser à son avantage en intégrant des samples au milieu de ses riffs, ce qui donnent ce son, ce style si particulier. Ils sont aujourd'hui de retour après 3 ans d'absence. Le nouvel album Digimortal est très attendu par les fans. Ses 2 prédécesseurs, Obsolete - 1998 - et Demanufacture - 1995, étant considérés comme des monuments du métal, notamment Demanufacture qui fait toujours office de référence lorsqu'on parle du groupe. Bien que légèrement différent des 2 précédents albums dans sa structure, on retrouve bien le style Fear Factory dans Digimortal et on ne peut que lui souhaiter de connaître le même succès qu'Obsolete devenu disque d'or depuis peu.
Mais le succés n'étant pas au rendez-vous, le groupe se sépare un peu plus tard pour laisser libre cours aux aspirations de chacun...
2002 : Fear Factory est de retour ! Avec Concrete (leur premier album démo remasterisé) et une compil de raretés : Hatefiles. Dino Cazares fait les frais de la réunion du groupe et un jeu de chaises musicales place Christian à la gratte et Byron Stroud (Strapping Young Lad) à la basse. C'est ce nouveau line-up qui livre Archetype (2004) et enchaîne sur Transgression (2005).
Infos sur Fear Factory
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Et ça tu connais ?
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un side project de Burton C. Bell (Fear Factory)...
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le nouveau combo de Dino...
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Fear Factory discographie sélective
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Liens Internet
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Review Concert : Fear Factory, Fear Fact à Lille (mai 2006)
Review Concert : Fear Factory, Fear Factory live (19 avril 2001)
Interview : Fear Factory, FF : interview (avril 2001)
Fear Factory / Chronique LP > The Industrialist
On ne sait que trop penser du cas Fear Factory, qui année après année continue son chemin, capitalisant quand même pas mal sur un début de discographie absolument inattaquable (Demanufacture, Obsolete) sans parvenir à renouveler l'expérience, semblant comme quasiment condamné à irrémédiablement devoir ruminer une gloire passée et décevoir les fans les plus critiques. Les autres se contentant d'une énième offrande, d'un calibre sommes toutes très honorable (le groupe ne s'étant pas abaissé à un niveau où l'on trouve bien des grandes gloires de la scène rock ou metal de la même époque et dont on ne citera pas les noms ici) et attendant un reboot digne de ce nom. Enfin ça, c'était jusqu'à The Industrialist.
Que ce soit sur Archetype ou Transgression, Fear Factory a eu du mal à graver ses initiales et morceaux dans le marbre et si Mechanize avait lors de sa sortie laissé entrevoir que le groupe était peut-être vraiment de retour aux affaires en plein forme, on restait encore un peu sceptiques. L'attaque de The Industrialist ne laisse guère de doute et le morceau éponyme inaugural met les choses à plat. Les américains placent une intro tout ce qu'il y a de plus classique avant de sortir l'artillerie lourde : le riffing atypique est toujours là, la mécanique se met en branle et la section rythme thermonucléaire arrose à tout va. Vocalement, ça tient la route et tant au niveau des effets que de la prod', implacable, le groupe a mis les petits plats dans les grands et ne semble pas là pour écosser des haricots. Une machinerie instrumentale qui démolit consciencieusement les enceintes, des mélodies efficaces et toujours cette puissance de feu démente doublée d'une hargne retrouvée (le foudroyant "Recharger", le destructeur "New messiah").
Un travail parfaitement soigné (à l'image de l'artwork inspiré par le look "Transformers"), des titres bétonnés jusqu'à la l'os, Fear Factory n'a définitivement plus rien d'Obsolete et sonne plus moderne (voire post-moderne) que jamais, surtout quand il muscle un peu plus son propos encore histoire d'en mettre plein partout avec un "God eater" tranchant dans le vif du sujet et même plus encore sur "Depraved mind murder", sorte de fantasme absolu de l'amateur de metal indus usiné façon FF. Alors certes, la recette est désormais connue de tous mais son efficacité, plus qu'éprouvée, et la maîtrise qui l'accompagne font de ce The Industrialist un véritable modèle du genre, avec ses séances de kärcherisation frénétique des amplis comme de moments de calme mélodique relatif. "Virus of faith" puis "Dissemble"... autant d'ogives sur lesquels le death-metal technologique dynamite des atmosphères sombre et déshumanisées, où mélodies et chant clair adoucissent la froideur clinique d'un propos finalement assez post-punk contemporain. Et ce n'est pas la ballade finale qui changer la donne pour transformer encore une fois une machine de guerre à l'efficacité parfaitement retrouvée... donc quasi indestructible.
Fear Factory / Chronique LP > Mechanize
Après de longs mois de bisbilles métalliques absurdes et autres polémiques stériles, les grands mamamushis de la castagne indus metal qui fait mâle ont donc décidés de se rabibocher, de faire comme si de rien n'était et donc de former une sorte de Fear Factory hybride. Exit Raymond Herrera et Christian Olde-Wolbers (presque une hérésie pour les inconditionnels de la première heure mais bon...), welcome back Dino Cazares + un nouveau venu à l'usine en la personne de Gene Hoglan (Strapping Young Lad), complétant sur la chaîne de fabrication le contre-maître Burton C.Bell et l'ouvrier d'élite Byron Stroud (présent depuis Archetype... ). Ça c'était pour le line-up venu besogner les amplis bien comme il faut. D'un point de vue strictement musical, ce Fear Factory 2.0 pouvait faire un peu peur... au final, c'est une méchante baffe indus metal que l'on n'attendait pas.
Car si ce Mechanize, s'annonçait un peu bancal étant donné ce qui a précédé son enregistrement et la valse de chaises musicales qui a secouée le groupe, le résultat est étonnamment efficace. Dès les premiers titres, "Mechanize" et "Industrial discipline", le groupe annonce la couleur : ça va castagner. Et sec. Production énorme (ce n'est pas Fear Factory pour rien), des riffs taille patron, une batterie mitrailleuse lourde... très lourde, des plans mélodiques classiques chez le groupe et une petite dose de rage léthale injectée en intra-véneuse ("Fear campaign" et ses relents death nucléaires). La mécanique est parfaitement en place et le quartet distribue les baffes à une vitesse parfois assez hallucinante (la double pédale mastodonte sur le très massif "Powershifter"), alors où s'enfonce dans les méandres d'un univers où le malin semble régner en maître ("Christploitation" et ses arrangements diaboliques). Une poignée de titres urgents forgés dans un alliage de metal agressif saccadé et d'indus torturé ("Controlled demolition"), chargés en effets ("Designing the enemy") pour un résultat des plus puissants, transgressifs et musculeux. Et qui plus est parfaitement manufacturé. Loin d'être obsolète, Fear Factory revient aux affaires avec un Mechanize qui apparaît comme une véritable renaissance. L'archétype d'un retour en grâce réussi.
Fear Factory / Chronique LP > Transgression
Fear Factory fait partie des dinosaures du métal industriel, ça fait maintenant 15 ans qu'ils usent leurs riffs dans toutes les oreilles, aprés avoir réussi le pari de survivre sans son Dino, il leur fallait un nouveau challenge, ils ont alors engagé Toby Wright pour produire leur nouveau gros bébé. Quel traitement ce producteur plus marqué "métal" (KoRn, MetallicA) voire "gros rock" (Alice in Chains, 3 Doors Down, Stone Sour) allait-il réserver aux sons cliniques de Fear Factory ? Avec les premières notes de Transgression ("540,000 degrees fahrenheit") on a le droit à un son plus lourd, plus rond, plus massif encore; puis le chant caractéristique de Burton C. Bell déboule avec ses tonnes d'effets et on sait que c'est à du bon gros Fear Factory qu'on va avoir le droit durant plus d'une heure... "Transgression" enfonce le clou et défonce l'auditeur, les riffs et les coups de double pleuvent alors que les samples essayent d'amener un peu de calme dans le refrain haineux de Burton... Alors que le groupe avait balancé pas mal de mélodies sur ces dernières productions, ils démarrent là à bloc et il faut attendre le refrain de "Contagion" pour retrouver un semblant d'air... La douceur n'est tout de même pas totalement absente, en témoigne "Echo of my scream", un titre assez surprenant, très atmosphérique, très lent, un changement radical... Le très rock "Supernova" relance l'usine qui après nous avoir fait une "New promise" va à nouveau nous surprendre... Fear Factory qui fait du U2, ça laisse dubitatif non ? "I will follow" débute, on n'y croit toujours pas, le son clair est trop joli, le chant toujours blindé d'effets vient casser le charme mais le titre reste plaisant... Plus dans leurs cordes, la reprise du "Millennium" de Killing Joke alourdit l'ambiance et passe bien mieux que l'anecdotique cover précédente... Si tu croyais en avoir terminé en survivant à "Moment of impact", tu te trompes car l'édition collector offre 3 bonus de choix puisque ce sont 3 live enregistrés à Los Angeles (The house of blues), le son live étouffe un peu le chant sur "Slave labor" mais le public au taquet ("Cyber waste") et la puissance des blasts ("Drones") nous font espérer la sortie d'un DVD live dans les mois qui viennent...
Fear Factory / Chronique LP > Obsolete
Après un Demanufacture qui aura fait date dans l'histoire du metal et plusieurs opus de remixes dont la raison d'être est souvent uniquement mercantile, Fear Factory revient en 1999 avec un nouvel album intitulé Obsolete. Ce nouvel effort, Burton C.Bell, Dino Cazares, Ray Herrera et Christian Olde-Wolbers l'ont voulu très légèrement moins métal que les précédents. Si Demanufacture avait été un virage dans la carrière du groupe, celui-ci abandonnant notamment le chant death pour s'orienter vers un metal plus industriel, Obsolete sonne plus électronique. Cela est dû notamment à la présence accrue, pour cet album, de Rhys Fulber aux claviers.
S'ouvrant sur un "Shock" au titre de circonstance, ce nouvel album de Fear Factory met les choses au point, le groupe est en forme et ça s'entend. Passé ce premier choc (elle était facile celle-là...), Fear Factory nous envoie dans les oreilles le puissant "Edgecrusher" (single de l'album) puis un "Smasher-Devourer" aux refrains très mélodiques. L'évidence s'impose d'elle-même, la musique du groupe a légèrement évolué vers quelque chose de plus cybernétique qu'auparavant, les vocaux de Burton ont été retravaillés mais le son très lourd et massif qui était la marque de fabrique de Fear Factory est toujours présent. Et qu'elle vitesse de frappe hallucinante de Raymond Herrera ! A croire que cet homme a quatre bras !
Le groupe ne s'est pas contenté de nous offrir un banal clone de l'excellentissime Demanufacture, il propose quelque chose de nouveau… et se rate avec un "Securitron" somme toute assez quelconque ou un "Resurrection" au final terriblement mielleux, un comble chez Fear Factory ! Mais le groupe se rattrape avec "Descent", titre qui sonne légèrement néo-metal, mais de manière très efficace. Avec les deux rouleaux compresseurs "Hi-tech hate" et "Freedom or fire", Fear Factory nous fait oublier les petits moments de faiblesse de cet Obsolete. Massifs, rageurs, ces deux morceaux sont à l'image de ce que le groupe sait faire de mieux. Encore une fois, mention spéciale à Ray Herrera qui se lâche derrière ses fûts pendant que Cazares et Olde-Wolbers exécutent leurs parties avec une précision hors du commun.
"Timelessness", titre final d'Obsolete est la surprise du chef, il n'y pas de gratte, ni de basse et encore moins de batterie… juste Burton C.Bell, sa voix et notamment des violons. Et le moins que l'on puisse dire, c'est que si l'on est très éloigné du metal, Burton s'en sort avec les honneurs.
Avec Demanufacture, Fear Factory avait mis un pavé monumental dans la figure de chaque amateur du genre, avec Obsolete, le groupe enfonce le clou. Pour preuve les 500 000 copies écoulées de l'album. Un score digne des plus grands, Fear Factory en fait partie. A noter que l'édition collector d'Obsolete contient 5 titres supplémentaires dont les excellents "Messiah" et "Concreto".
Fear Factory / Chronique LP > Demanufacture
Ambiance d'apocalypse, la batterie entre en scène, les guitares grondent, bienvenue dans l'univers cyber/ indus/ metal de Fear Factory et Demanufacture premier titre éponyme qui ouvre donc cet album. Puissance dévastatrice de la guitare, chant qui alterne passages hurlé et plages mélodiques, le premier morceau de Fear Factory met une grosse claque d'entrée à tous les auditeurs non avertis. Et ça continue avec un "Self bias resistor" à la vitesse d'exécution proprement démentielle puis un "Zero Signal" aux breaks de guitare monstrueux et aux envolées mélodiques maîtrisées par un Burton C.Bell au diapason.
4e titre de cet album que l'on va résumer en un seul mot : "Replica". Tout simplement l'un des meilleurs morceaux de toute l'histoire du métal, une mandale monumentale que l'on prend en pleine face. Premières secondes de "Replica", Raymond Herrera qui frappe comme un forcené sur sa batterie puis. vient le déluge. Fear Factory passe le mur du son avec un morceau à la densité sonore hors normes. Destructeur, pile entre le marteau et l'enclume "Replica" est définitivement un monument de l'histoire du metal. Avec "Replica", Fear Factory rend le "hit" ultime derrière lequel personne ne pourra passer... alors que l'album est loin d'être terminé. Vous en voulez encore ? Le rouleau compresseur "New breed" va venir gentiment vous achever avec sa rythmique hallucinante et les riffs saccadés de Dino Cazares à la gratte. Le morceau se termine, l'auditeur est lessivé. Heureusement, les californiens nous propose un "Dog day sunrise" (une cover de House of David, un groupe de Justin Broadrick (Napalm Death, Godflesh) plus calme que les titres précédents, et plus électronique. Merci Rhys Fulber (de Front Line Assembly), l'homme qui se cache derrière les textures "cyber" de Fear Factory. Le répit aura été de courte durée puisque le morceau qui vient répond au doux nom de "Body Hammer" et toujours la thématique de l'affrontement entre l'homme et la machine qui revient dans l'œuvre du groupe. Raymond Herrera, toujours d'une vitesse et d'une précision diabolique, Dino Cazares, Christian Olde-Wolbers (basse) et Burton Bell assurent derrière et font de "Body Hammer" l'un des "musts" de ce Demanufacture. "Flashpoint", "Pisschrist" et "H.K", les trois titres qui suivent sont plus anecdotiques (comparés à un "Replica" par exemple) même si les ambiances éléctroniques de "Fulber" sont du plus bel effet, tandis que la double pédale reste toujours collée au pied d'un "Herrera" véritablement déchaîné. 11e et dernier titre de ce Demanufacture d'anthologie, "A therapy for pain", qui conclue l'album en apothéose est un morceau sombre, torturé et apocalyptique, comme le sera le duel entre l'homme et la machine prédit par Fear Factory.
A moins de passer des heures à inventer des superlatifs, tout est dit. Les passionnés de riffs acérés défiant toute concurrence, de lignes de basses jouées avec une dextérité hors du commun, de chant alterné furieux/ mélodique et de batterie épileptique s'y retrouveront. Les amateurs de (très) gros son également. Les autres passeront leur chemin, sans savoir ce qu'ils viennent de rater.
Fear Factory / Chronique LP > Archetype
On a bien cru que Fear Factory ne se remettrait pas du départ de Dino Cazares, et pourtant Burton C. Bell, Christian Olde Wolbers ((re)devenu guitariste) et Raymond Herrera ont réussi à formater Byron Stroud (intégré comme bassiste), l'absence de Dino ne se fait pas sentir sur ce nouvel opus qui arrive aprés l'album de raretés Hatefiles et le cadavre de Concrete (là, on a vraiment cru que le groupe ne s'en reléverait pas !). Il faut se faire une raison, le Fear Factory génial de Obsolete ne refera jamais surface, et si on compare ce qui est comparable, alors Archetype est la suite logique (un peu trop peut-être ?) de Digimortal. Herrera est toujours dingue de la double qui fracasse sur place ("Slave labor", "Act of god", "Corporate cloning"...), le son clinique des guitares est le même, les intonations, les mélodies et les textes (la machine, l'homme, la machine et l'hommme, l'homme-machine...) de Burton sont tout à fait Fear Factoryens, bref, l'album ne surprendra pas l'auditeur averti, sauf peut-être celui qui s'attendait à une révolution chez les ouvriers de l'usine de la peur... On a toujours et encore le droit à une balade bien puissante même si "Bite the hand that bleeds" ne devrait pas s'inscrire dans la (longue) liste de tubes du groupe. Outre les singles "Archetype" et "Cyberwaste" aux riffs très avenants, des titres plus "discrets" comme "Drones", "Undercurrent" ou "Bonescraper" raviront les amateurs du combo qui n'a plus rien à prouver...
Au moment de faire les comptes, l'addition n'est pas évidente, Archetype semble être un bon album "de série" alors qu'il devrait marquer un nouveau tournant dans l'histoire du groupe qui a perdu l'un de ses piliers... Du Fear Factory 2004, on retiendra donc qu'il peut survivre au Dino et qu'il est toujours capable de pulvériser leurs fans à coups de riffs et de rythmiques dévastateurs, leurs fans mais aussi le "School" de Nirvana qui vaut son pesant de cacahuètes...
Fear Factory / Chronique LP > Hatefiles
Fear Factory est (presque) mort, vive le fric que peut engendrer son cadavre... Après avoir honteusement sorti Concrete (un album enregistré par le groupe au début des années 90 mais que Fear Factory avait lucidement jugé trop mauvais pour être livré au public), le charognard RoadRunner respecte le contrat qui le lie au groupe en sortant ce qu'il veut sous son nom, à savoir ce Hatefiles, compilations de titres plus ou moins inédits, de raretés et surtout de remixes. Et à moins d'être fan ultime et collectionneur, ce recueil n'a pas vraiment d'intérêt... Les textes, apparement sincères, qui expliquent le pourquoi du comment de chaque titre sont parfois même plus intéressants que les titres en eux-mêmes... Des remix en veux-tu en voilà, Fear Factory avait déjà fait le coup avec Remanufacture, c'était pas mal, là, ceux qui s'en tirent bien sont ceux qui sont énormes avant d'être remixé, notamment "Edgecrusher" (qui est plus mixé différement que remixé) et "Descent". A côté de ça, on a un très bon mais beaucoup trop court "Demolition racer", une version live de "Replica" (à ce propos, si RoadRunner doit encore sortir un CD de Fear Factory, ça sent le live à plein nez !) et la version démo (enfin si tout le monde avait des démos comme ça...) de "Dark bodies". Pour être tout à fait honnête, même sans être un dingue de Fear Factory, Hatefiles tient à peu prés la route jusqu'au 14ème titre, les cinq derniers sont malheureusement imbuvables et ne ressemblent pas à grand chose, trop de mix tue le mix, trop de beat techno et Fear Factory se transforme en bouillie sonore indigest... C'est vraiment dommage de finir comme ça...
Fear Factory / Chronique LP > Digimortal
Fear Factory avait toujours été synonyme jusqu'à présent d'évolution avec des disques toujours plus ambitieux et conceptuels les uns que les autres depuis leurs débuts dans les early 90's avec le death Soul of a new machine jusqu'au superbe et mature Obsolete. 2001 : Fear Factory revient avec Digimortal et un seul mot d'ordre : simplicité. Burton C. Bell a d'ailleurs déclaré : "Nous avons pris toutes les meilleures parties de Fear Factory et retiré tout ce qu'il y avait de superflu afin de faire des titres courts, compacts, précis et directs. C'est cette partie du son Fear Factory qui a toujours été la meilleure. Dans le passé, nous avions des titres de 6 ou 7 minutes. Ils ne marchaient pas en live aussi bien que des titres comme "Replica" ou "Edgecrusher". En composant cet album, nous avons donc pensé au live car Fear Factory est essentiellement un groupe de scène." Là où Obsolete impressionnait par sa diversité et sa complexité, Digimortal se contente de nous proposer des riffs étonemment similaires accompagnés des parties de batterie du monstre Raymond Herrera certes efficaces mais identiques tout au long des 11 pistes dont la plupart n'atteignent pas les 4 minutes. "Invisible wounds (dark bodies)", le titre mélodique et posé présent au milieu de chaque opus des Californiens, vient tout de même faire respirer le tout ainsi que la très bonne collaboration sur "Back the fuck up" avec leur ami de Cypress Hill : B-Real. "(Memory imprints) never end", dans la grande tradition de Fear Factory, clôt l'album avec une grande envolée musicale. Dommage cependant que celle-ci ne soit qu'une nouvelle mouture de "Will there never be an end ?" figurant sur la bande son de Demolition racer. Digimortal, au final est donc un bon album de métal, mais un album moyen pour Fear Factory qui nous avait habitué à beaucoup mieux...