fear factory : Mechanize Après de longs mois de bisbilles métalliques absurdes et autres polémiques stériles, les grands mamamushis de la castagne indus metal qui fait mâle ont donc décidés de se rabibocher, de faire comme si de rien n'était et donc de former une sorte de Fear Factory hybride. Exit Raymond Herrera et Christian Olde-Wolbers (presque une hérésie pour les inconditionnels de la première heure mais bon...), welcome back Dino Cazares + un nouveau venu à l'usine en la personne de Gene Hoglan (Strapping Young Lad), complétant sur la chaîne de fabrication le contre-maître Burton C.Bell et l'ouvrier d'élite Byron Stroud (présent depuis Archetype... ). Ça c'était pour le line-up venu besogner les amplis bien comme il faut. D'un point de vue strictement musical, ce Fear Factory 2.0 pouvait faire un peu peur... au final, c'est une méchante baffe indus metal que l'on n'attendait pas.
Car si ce Mechanize, s'annonçait un peu bancal étant donné ce qui a précédé son enregistrement et la valse de chaises musicales qui a secouée le groupe, le résultat est étonnamment efficace. Dès les premiers titres, "Mechanize" et "Industrial discipline", le groupe annonce la couleur : ça va castagner. Et sec. Production énorme (ce n'est pas Fear Factory pour rien), des riffs taille patron, une batterie mitrailleuse lourde... très lourde, des plans mélodiques classiques chez le groupe et une petite dose de rage léthale injectée en intra-véneuse ("Fear campaign" et ses relents death nucléaires). La mécanique est parfaitement en place et le quartet distribue les baffes à une vitesse parfois assez hallucinante (la double pédale mastodonte sur le très massif "Powershifter"), alors où s'enfonce dans les méandres d'un univers où le malin semble régner en maître ("Christploitation" et ses arrangements diaboliques). Une poignée de titres urgents forgés dans un alliage de metal agressif saccadé et d'indus torturé ("Controlled demolition"), chargés en effets ("Designing the enemy") pour un résultat des plus puissants, transgressifs et musculeux. Et qui plus est parfaitement manufacturé. Loin d'être obsolète, Fear Factory revient aux affaires avec un Mechanize qui apparaît comme une véritable renaissance. L'archétype d'un retour en grâce réussi.