Fear Factory - Demanufacture LP Ambiance d'apocalypse, la batterie entre en scène, les guitares grondent, bienvenue dans l'univers cyber/ indus/ metal de Fear Factory et Demanufacture premier titre éponyme qui ouvre donc cet album. Puissance dévastatrice de la guitare, chant qui alterne passages hurlé et plages mélodiques, le premier morceau de Fear Factory met une grosse claque d'entrée à tous les auditeurs non avertis. Et ça continue avec un "Self bias resistor" à la vitesse d'exécution proprement démentielle puis un "Zero Signal" aux breaks de guitare monstrueux et aux envolées mélodiques maîtrisées par un Burton C.Bell au diapason.
4e titre de cet album que l'on va résumer en un seul mot : "Replica". Tout simplement l'un des meilleurs morceaux de toute l'histoire du métal, une mandale monumentale que l'on prend en pleine face. Premières secondes de "Replica", Raymond Herrera qui frappe comme un forcené sur sa batterie puis. vient le déluge. Fear Factory passe le mur du son avec un morceau à la densité sonore hors normes. Destructeur, pile entre le marteau et l'enclume "Replica" est définitivement un monument de l'histoire du metal. Avec "Replica", Fear Factory rend le "hit" ultime derrière lequel personne ne pourra passer... alors que l'album est loin d'être terminé. Vous en voulez encore ? Le rouleau compresseur "New breed" va venir gentiment vous achever avec sa rythmique hallucinante et les riffs saccadés de Dino Cazares à la gratte. Le morceau se termine, l'auditeur est lessivé. Heureusement, les californiens nous propose un "Dog day sunrise" (une cover de House of David, un groupe de Justin Broadrick (Napalm Death, Godflesh) plus calme que les titres précédents, et plus électronique. Merci Rhys Fulber (de Front Line Assembly), l'homme qui se cache derrière les textures "cyber" de Fear Factory. Le répit aura été de courte durée puisque le morceau qui vient répond au doux nom de "Body Hammer" et toujours la thématique de l'affrontement entre l'homme et la machine qui revient dans l'œuvre du groupe. Raymond Herrera, toujours d'une vitesse et d'une précision diabolique, Dino Cazares, Christian Olde-Wolbers (basse) et Burton Bell assurent derrière et font de "Body Hammer" l'un des "musts" de ce Demanufacture. "Flashpoint", "Pisschrist" et "H.K", les trois titres qui suivent sont plus anecdotiques (comparés à un "Replica" par exemple) même si les ambiances éléctroniques de "Fulber" sont du plus bel effet, tandis que la double pédale reste toujours collée au pied d'un "Herrera" véritablement déchaîné. 11e et dernier titre de ce Demanufacture d'anthologie, "A therapy for pain", qui conclue l'album en apothéose est un morceau sombre, torturé et apocalyptique, comme le sera le duel entre l'homme et la machine prédit par Fear Factory.
A moins de passer des heures à inventer des superlatifs, tout est dit. Les passionnés de riffs acérés défiant toute concurrence, de lignes de basses jouées avec une dextérité hors du commun, de chant alterné furieux/ mélodique et de batterie épileptique s'y retrouveront. Les amateurs de (très) gros son également. Les autres passeront leur chemin, sans savoir ce qu'ils viennent de rater.