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Elastik est un tout nouveau projet musical construit autour d'un seul homme, Thomas Prigent. Entouré d'invités (dont Black Sifichi) pour assurer les ambiances vocales, Elastik sort un premier album nommé Metalik en décembre 2009 sur le label français Sounds Around Records. Cet opus cultive un univers électronique glauque et angoissant aux textes poétiques. En mai 2011, un deuxième opus voit le jour et porte le nom de Critik

Elastik / Chronique LP > Dystopie

Elastik - Dystopie En novembre dernier, l'entité démoniaque Elastik signait son retour avec Dystopie, un 10 titres dont la majorité a pu être dévoilée sur le net bien avant sa sortie via la plateforme Youtube. Cette nouvelle œuvre electro-dark confirme que son géniteur, Thomas Prigent, se plait toujours autant à plonger son auditoire dans des sphères crasseuses, mystérieuses et frénétiques, à commencer par son titre inaugural aux beats acérés "Martenot", comme un avertissement à tous celles et ceux qui comptent s'aventurer pleinement dans ce voyage plein d'embûches. Quatre plages instrumentales numérotées ("Instru 7", Instru 8", "Instru 9" et "Instru 10"), oscillant entre ambient et électro tapageuse, parsèment l'album et s'entrecroisent avec des morceaux chantés par des femmes. Malika, collaboratrice historique d'Elastik, laisse sa voix mélodieuse faire corps avec le pesant "Seven veils", là où certains auraient par exemple tapé un flow énervé, mais également sur "Sleepwalker", morceau électro hypnotique. Faustine change le décor par son flow rageur et sa démence vocale sur "The preacher", tandis que K-Rol Gola fait voguer sa voix sur la boucle spatiale de "The blood taste of angels", un titre rappelant à la fois Kraftwerk et Röyksopp. Tout matche superbement bien et procure un véritable plaisir sous tension. Les intentions artistiques d'Elastik n'ont pas vraiment changé depuis ses débuts, pour notre plus grand plaisir.

Publié dans le Mag #42

Elastik / Chronique EP > Opak

Elastik - Opak Sorti uniquement en version numérique, Opak, le dernier EP d'Elastik, permet le retour en force de cette machine dark trip-hop aux mécaniques (très) bien huilées (2 albums, 3 EP et un 2-titres depuis 2009). Ce petit dernier parvient à jouer sur les nuances de sensibilités, capable de reprendre ses originelles sonorités glaciales comme sur "Écrire" sur lequel l'habituée Horror 4o4 parvient à déverser son fiel poétique, ou sur "Station", une illustration sonore parfaite pour un film d'horreur. Mais également d'ouvrir une légère brèche plus éclatante voire angélique à l'instar de "Mirrors" avec l'apport vocal de Malika dans la tranche d'un Massive Attack. Car autour de l'aspect très cinématographique de certaines séquences du disque - notons au passage la réussite de l'instrumentale "Une ville à deux" - de vrais morceaux peuvent naître. On sent que tout en étant un beatmaker monomaniaque, cherchant absolument à mettre en vie par ses morceaux une douloureuse introspection sonore, Thomas Prigent cherche néanmoins à refuser toutes formes de stagnation artistique, en allant puiser de nouvelles forces, tel que la chanteuse K-Rol Gola sur la gracieuse "Dissolved". Encore un bon cru plaisant défiant l'ennui.

Publié dans le Mag #28

Elastik / Chronique EP > Rework

Elastik - Rework Comme à l'accoutumée, très peu d'informations filtrent sur Elastik, tout juste l'essentiel dirons-nous : un e-mail de quelques lignes pour annoncer la sortie en mai dernier du nouvel EP du projet de Thomas Prigent en CD et digital. Même Instrumental 45 rpm, vinyle 7" marbré de 2 titres apparu en 2013 dont j'ai découvert l'existence en écrivant cette petite chronique, n'a semble t-il pas été vraiment défendu. Pourtant, son géniteur a les arguments en poche pour fidéliser un auditoire fan d'électronique aux ambiances tortueuses, et sa prolificité devrait clairement jouer en sa faveur. Surtout grâce à ce Rework avec ses 4 titres d'un assez long format (entre 5 et 7 minutes) marquant le retour des participations vocales (Hellby, Horror 4o4 et Malika), après Instrumental. Tout en gardant son caractère préoccupant et froid ("Aporie"), cet EP s'ouvre vers des styles plus lumineux et entrainant qu'auparavant avec le trip-hop ("Cage") et le hip-hop ("Nexus"). Seule "Vapeur" ne trouve pas sa voix mais reflète le travail remarquable d'ambiances mélancoliques et sombres de Thomas. On n'en doutait pas mais l'ouverture proposée ici nous plaît. Forcément.

Elastik / Chronique EP > Instrumental

Elastik - Instrumental EP
C'est avec une production 100% instrumentale sortie en début d'année que Thomas Prigent aka Elastik met de nouveau nos tympans à l'épreuve. Si les deux premières œuvres du parisien ne vous sont pas familières, sachez que le style du gaillard est nourrit d'ambiances électro cinématiques glaciales et sombres, la bande-son parfaite d'un film d'horreur ou d'un thriller. Intitulé sobrement Instrumental, ce 6 titres, dont les noms sont on ne peut plus simples ("Instru 1", "Instru 2"...), met davantage en valeur le boulot de Thomas en ce sens qu'il ne laisse plus, comme auparavant, de place aux invités venus porter leur art vocaux et scripturaux. Il s'agit d'une belle occasion pour redécouvrir une relecture de trois anciens morceaux issus des deux premiers LPs. Oppressant et mystérieux (à l'image de l'univers du bonhomme qui ne laisse que très peu d'info sur lui), cet EP est doté d'un artwork fort bien réalisé qui sied parfaitement à son contenu et confirme qu'Elastik n'est pas totalement libéré de ses démons. A consommer sans modération, si votre cœur tient bon évidemment.

Elastik / Chronique LP > Critik

Elastik - Critik Il y a presque deux ans sortait Metalik, premier album d'Elastik projet hautement recommandable de par son côté atypique. Le genre de disque qui marque bien les esprits, qu'on aime ou non, par sa froideur industrielle et ses textes obscurs. Thomas Prigent, l'instigateur de cette entité ténébreuse, remet le couvert cette année avec un Critik tenant toutes ses promesses. La quintessence reste intacte si ce n'est le remplacement de Malika par Faustine (Orchester) et Cécilia H. au rayon des invités vocaux qui compte toujours dans ses rangs l'inénarrable Horror 4o4, le déprimant Cheval Blanc (No One Is Innocent) et le caverneux Black Sifichi (Brain Damage, Ez3kiel). L'auteur poursuit sur l'idée de la présence dominante du K dans le nom des titres qui, quant à eux, sont à nouveau sans ambiguïté. On sait d'emblée où on met les pieds même si l'artwork de ce nouveau méfait semble moins explicite que celui de la première édition. Et pourtant, on a comme cette impression que Thomas a voulu rendre son œuvre encore plus glacée que son prédécesseur. Déjà, sans Malika et sa tendre voix, le disque tiens moi en équilibre, c'est un fait, même si cela concernait que deux titres. De plus, les compositions de ce Critik sont toutes totalement crispantes que cela soit avec ou sans poésie urbaine façon spoken word. Les rythmes électro itératifs hypnotisent quelle que soit le niveau de BPM et de son intensité. On s'en délecte même si au final, il n'y a plus cet effet de surprise qu'on a pu avoir en goutant la première fois à cette potion narcotique sur Metalik. On pourra toujours discuter de l'utilisation de certains vers crachés par l'un ou l'une des collaborat(rices)eurs d'Elastik, y trouver une certaine forme de caricature, une sorte de déjà-vu, toujours est-il que ce projet a du sens. Maintenant, la question qui brule les lèvres sera de savoir si cette formule tiendra la route sur la troisième édition (s'il elle est prévue), si changer d'intervenants ne serait pas à l'avenir bénéfique pour éviter cette fameuse "redite". Car même si les textes changent, la façon de les exprimer est sensiblement identique pour chacun. Ce qui est moins le cas des productions car, sur ce point là, Thomas Prigent a définitivement trouvé son style, un style unique.

Elastik / Chronique LP > Metalik

Elastik - Metalik Sous le nom Elastik se cache Thomas Prigent, un Parisien féru d'électro. Jusqu'ici tout va bien. Mais lorsque le disque commence ses premières rotations, une évidence vient comme à paraître : Metalik n'est pas un album électro comme les autres. L'artiste bannit la banalité, la jovialité et ne se plastronne pas derrière une platine dans une île des Baléares. Le partage, cela se fait aussi en interne et pas n'importe comment. Elastik l'a bien compris et rassemble autour de ses productions tout un ensemble d'artistes, quatre pour être précis, venus d'horizons divers et variés et aux signatures vocales propres. D'abord, le photographe "multi-task" Black Sifichi (ayant collaboré avec Brain Damage, Ez3kiel ou Lena) ouvre le bal dans une ambiance clinique et froide d'une façon similaire à celle du spécialiste de l'épouvante, j'ai nommé Vincent Price (rappelez-vous la voix finale de "Thriller" de Mickael Jackson). La tension monte rendant l'atmosphère irrespirable par des sons dark et industriel accompagnés de ce timbre de voix caverneux. Cheval Blanc enchaîne dans la foulée un texte parlé sur une chanson orientée plutôt dub tout en restant dans cet esprit sombre et torturé. Ces deux artistes underground disparaissent du tracklisting aussi vite qu'ils sont apparus pour laisser une place plus importante à la gente féminine. "Clinik" voit l'apparition d'Horror 4o4 dévoilant une poésie inquiétante mais plus discrète que sur "Kronik" dont les textes sont signés par Arno Mothra et où la bande sonore pourrait naturellement être celle d'une scène d'un film à suspense. Metalik contient également des titres percutants à l'image de "Panik" qui porte pour le coup très bien son nom ou "Amnesiak" chanté par Malika. Cette dernière redonne un peu de vie à cet album de par son chant typique du trip-hop. Ombre au tableau ? Oui si l'homogénéité doit être la clé de cette œuvre. Considérons qu'au vu de l'ensemble de cet opus, les deux titres concernés n'en représentent pas l'essentiel. Par conséquent, cela ajoute une sorte d'interlude pas si dérangeant au vu du bel organe de cette chanteuse. On pourrait même y ajouter les deux morceaux solo de Thomas Prigent ("Atmospherik" et le final "Koma"), habilement placés dans la liste, qui permettent de faire respirer un peu l'auditeur avant qu'il ne reparte de plus belle vers l'empire des ténèbres. Metalik représente une expérience auditive surprenante qui avec persévérance en deviendrait presque addictive malgré son caractère obscur. C'est assez rare pour le souligner alors espérons que certains prendront cinquante minutes de leur temps libre pour y jeter une oreille.