Elastik - Critik Il y a presque deux ans sortait Metalik, premier album d'Elastik projet hautement recommandable de par son côté atypique. Le genre de disque qui marque bien les esprits, qu'on aime ou non, par sa froideur industrielle et ses textes obscurs. Thomas Prigent, l'instigateur de cette entité ténébreuse, remet le couvert cette année avec un Critik tenant toutes ses promesses. La quintessence reste intacte si ce n'est le remplacement de Malika par Faustine (Orchester) et Cécilia H. au rayon des invités vocaux qui compte toujours dans ses rangs l'inénarrable Horror 4o4, le déprimant Cheval Blanc (No One Is Innocent) et le caverneux Black Sifichi (Brain Damage, Ez3kiel). L'auteur poursuit sur l'idée de la présence dominante du K dans le nom des titres qui, quant à eux, sont à nouveau sans ambiguïté. On sait d'emblée où on met les pieds même si l'artwork de ce nouveau méfait semble moins explicite que celui de la première édition. Et pourtant, on a comme cette impression que Thomas a voulu rendre son œuvre encore plus glacée que son prédécesseur. Déjà, sans Malika et sa tendre voix, le disque tiens moi en équilibre, c'est un fait, même si cela concernait que deux titres. De plus, les compositions de ce Critik sont toutes totalement crispantes que cela soit avec ou sans poésie urbaine façon spoken word. Les rythmes électro itératifs hypnotisent quelle que soit le niveau de BPM et de son intensité. On s'en délecte même si au final, il n'y a plus cet effet de surprise qu'on a pu avoir en goutant la première fois à cette potion narcotique sur Metalik. On pourra toujours discuter de l'utilisation de certains vers crachés par l'un ou l'une des collaborat(rices)eurs d'Elastik, y trouver une certaine forme de caricature, une sorte de déjà-vu, toujours est-il que ce projet a du sens. Maintenant, la question qui brule les lèvres sera de savoir si cette formule tiendra la route sur la troisième édition (s'il elle est prévue), si changer d'intervenants ne serait pas à l'avenir bénéfique pour éviter cette fameuse "redite". Car même si les textes changent, la façon de les exprimer est sensiblement identique pour chacun. Ce qui est moins le cas des productions car, sur ce point là, Thomas Prigent a définitivement trouvé son style, un style unique.