Dub Trio @ Cylindre (mai 2009) Dub Trio @ Cylindre (mai 2009) Au lendemain du concert de Rockin' Squat au Moulin de Brainans et de son appareil de propagation de flows, j'ai nommé Assassin, c'est vers d'autres horizons que je dirige mes pas. Direction Le Cylindre pour prendre une bonne dose de saturations dans les esgourdes...
Pas de temps à perdre, dès 21h pétantes, il y a comme du remue-ménage sous le Relai de la Diligence où je croise déjà Fred de Generic. Echarpe de l'A.S.S.E. posée sur un ampli, t-shirt de Kylesa porté par le chanteur, c'est Koenigstein Youth qui s'exprime ! Le quatuor, confiné dans la petite salle derrière le bar expédie des brûlots ultra-rapides (moins de deux minutes par titre) dans un style entre Ataxia et Doctor Livingstone avec des pics bien rock'n'roll... Certes, le registre est limité par nature mais ça assure plutôt bien, d'autant plus que le chanteur fait passer la pilule entre les titres : "Quand je vais chanter dans le public, c'est pas pour faire peur, c'est... pour faire connaissance" ou "On fait un dub un peu spécial" (ricanements dans la salle). Une fois "Adolescent", "Monsanto" ou "Vivre", avec un point d'interrogation précise toujours le chanteur (donc "Vivre ?"), envoyés en toute franchise, il est temps de se tourner vers la "grande" scène...
Après un moment de flottement, les Seven of Nine prennent position. Formation locale évoluant en trio, Seven of Nine alterne phases contemplatives avec des séquences purement chaotiques liées entre elles par des passages à tendances magnétiques. Agrégation de noise-rock et (fatalement) de post-[_________] (remplir le champ prévu à cet effet), le trio tire plutôt bien son épingle du jeu même si certains plans me paraissent un peu touffu. Mais avec une fin de prestation encore mieux huilée que sont début, Seven of Nine se présente avec un potentiel prometteur au cœur de la scène bisontine, décidemment hyperactive.
Il est 22h30, l'heure du premier rendez-vous avec Binaire, chargé d'occuper la (petite) place de la "scène B" lors des changements de plateau. Le procédé est simple : un PC, deux individus se faisant face, chacun une guitare en mains et un micro prêt à recevoir leur diatribe... Aussi minimaliste soit-il, le "concept" du binôme fonctionne à merveilles et l'électro-rock postronique (pour tenter d'approcher une définition de ce qui résonne sous la voûte.) met dans sa poche la poignée de spectateurs présents à quelques (centi-)mètres seulement du groupe, servant un enchevêtrement de guitares plaquées sur la séquence programmée. Et dire qu'il s'agit simplement de leur premier set, plutôt calme, selon les dires d'un des protagonistes...
C'est le troisième concert de Generic auquel j'assiste en 6 mois (cf A GeneYip (nov. 2008) et Brainans à Bourges 2009 (déc. 2008)) et au risque de me faire tirer méchamment les oreilles et/ou de me faire couvrir d'insultes par d'éventuels die-hard fans et de devenir persona non grata dans un rayon de 500 km, il en fallait une, c'est celle-là, la prestation de Generic qui m'a le moins plu, le moins conquis. Mais comme le disait un certain Albert, "tout est relatif". Et donc, "me plait moins" ne veut pas dire "mauvais", loin de là ! En entamant leur prestation avec un "Albert said" (tiens, encore Albert...) entièrement instrumental, le deuxième duo de la soirée affiche la couleur : tout à fond, toujours à bloc. Fred a soigneusement fait vrombir sa basse tandis que Sylvain a méticuleusement martyrisé ses toms pour un set qui a visiblement emballé le public, c'est bien là l'essentiel. Generic enchaîne des titres tendus où les instants de relâche se sont concentrés dans l'ultime morceau, au minimum magistral.
Seconde apparition de Binaire et les duellistes secouent de nouveau l'assistance en ayant monté le ton d'un cran et rendant hystériques certains spectateurs (et il y a de quoi !). La rencontres des (murs de) guitares prend une option "technoïse" à la faveur d'une programmation groovy, la vingtaine de minutes défilent à toute vitesse et achève de convaincre le public.
Au lendemain de leur passage à La Roche sur Yon et avant de repartir pour Evreux, Dub Trio tient donc la tête d'affiche de cette date doubiste. Ne m'attendant pas à un tel bouillonnement Rock où les fragrances Dub se font rares, je suis un peu désarçonné... mais pas l'assistance déjà acquise à la cause des new-yorkais. Sans micro, c'est donc un show entièrement instrumental que vient déverser ce trio de musiciens haut-de-gamme (backing-band de Mike Patton au sein de Peeping Tom, ça cause). Bien en place, Dub Trio génère un Rock dense, parfois connoté Dub mais pas seulement, le groupe penchant vers des pulsions métalliques ou virant en "Punk Trio" en fin de concert. Et entre temps, le groupe se sera aussi aventuré sur des terrains clairement hypnotiques...