Dirty Shirt - Same shirt different day Quand il ne se fait pas dégager à coup de bottines du territoire hexagonal, le roumain est du genre coriace surtout quand il s'apprête à débarquer par chez nous avec sous le bras, une petite bombe metal indus cousue main au Kallaghan Studio (iBurn, Hewitt, Sikh, Really Addictive Sound...). Et dès "Tell me why", le groupe met les c... sur la table envoie du gros son bien lourd dans les enceintes. Metal indus trempé dans l'azote liquide, furia décomplexée dopée à la testostérone et groove addictif lesté de plomb, le tout dompté par un double chant aigu/hurlé qui fracasse, le Dirty Shirt nouveau a les crocs et le fait savoir (c.f : l'énorme "Sandu Porcu").
Quand il s'agit de lâcher le "Pitbull" roumain, le groupe la joue intro néo classique, outro tout aussi classique et au milieu déracine tout ce qu'il lui passe en travers de la tronçonneuse en nous faisant tâter du riff qui savate, de la mélodie abrasive et des textures électro-indus percutantes à souhait. Ici, question de sous-culture égocentrique sans doute, on n'y comprend plus trop rien mais chez eux, on appelle ça un tube. Et c'est bien légitime. Surtout quand derrière, le Dirty Shirt gang empile des titres de la trempe de "Feel it" ou "East west" (avec en guests mademoiselle Candice d'Eths, la doublette K-Lee & Daniel (Tripod), Mat (Babylon Pression) et Charles "Kallaghan" Massabo (Sikh, Really Addictive Sound, Overly Green, également aux manettes de l'album donc...). Du lourd.
Car le groupe distille avec cet album ce qu'il sait faire de mieux et, c'est armé d'un gros son en acier trempé, qu'il distribue les baffes indus metal façon sniper. C'est précis, méthodique, propre, net et sans bavure. En bref, d'une rare efficacité. Gorgé de samples (l'interlude "New Millenium"), ou dompté par un flow agressif et salvateur ("Manifest"), véritable hymne au headbang et jump foudroyant, Dirty Shirt transforme ce qu'il touche en petite torpille sonique, "Luna" et ses sonorités héritées des traditions musicales des Carpates, "Gone" qui nous la joue sexy groovy pour mieux nous en mettre une bonne derrière la nuque sans prévenir, ou encore "Burning", qui l'air de rien injecte un savant dosage de (néo)metal sulfurique dans les amplis pour préparer le terrain à l'excellentissime "UB" (avec une nouvelle fois Kallaghan en renfort vocal), avant ce "Bolnav" mélangeant avec tout en puissance gros son et feeling d'Europe centrale. Fun, décomplexé, mortel quoi...